1898 : arrivée du tramway 

Pour la desserte immédiate de la banlieue bordelaise, il nous faut parler des premières organisations de transports de voyageurs. Il fallut attendre le 17 décembre 1893 pour voir en service le premier tramway à fil électrique et aérien en direction du Vigean grâce à la compagnie Thomson-Houston. Le prolongement jusqu'à Blanquefort eut lieu le 10 avril 1898.

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 La Petite Gironde, le 24 mai 1898 

Les premières motrices comportaient à l'avant et à l'arrière une plate-forme offrant 7 places aux voyageurs. Il y eut par la suite, des plates-formes a 10 places, mais également ouvertes à tous les vents. Le voyage sur la plate-forme avant ne manquait pas de charmes pour les jeunes à la belle saison ; inutile d’insister sur le danger qu’il présentait en hiver à la sortie d'un bureau, d'un magasin, d un atelier surchauffé ». « Et le wattman, était-il suffisamment protégé contre les intempéries par son cabas ou son ciré ? » (H. Redevilh).

Lors de l'inauguration : « L'affluence des voyageurs était telle que les mouvements des conducteurs en étaient fortement gênés ; un frein n'a pu être serré tout à fait à temps et il s'est produit un tamponnement si l'on peut appeler ainsi un choc aussi faible, qu'à peine une des tôles de la voiture tamponnée a été tordue et qu'aucun des voyageurs qui emplissaient la plate-forme atteinte n'a eu le moindre mal ». (La Gironde, 19.11.1893).

Guy Dabadie, La gazette de Blanquefort, 1973.

Le TEOB à Blanquefort 

TEOB : Tramway électrique et omnibus de Bordeaux 

Depuis le 18 avril 1898, la ligne du Vigean relie désormais Blanquefort. Le tramway peint en vert passe trois fois par jour. Conduit par le « wattman » homme électrique, une ou deux receveuses enregistre le ticket de chaque passager dans un oblitérateur. Le tramway permettait aux maraîchers de transporter dans des « mannequins » (énormes paniers d’osier au nom du producteur) leurs récoltes pour les vendre au marché des Capucins à Bordeaux. Cette pratique a duré jusqu’en 1945. Le tram roulait en dehors de la chaussée pour laisser la place aux piétons, vélos, charrettes, ce qui a permis d’élargir la route. Il a roulé à Blanquefort jusqu’au 5 juin 1952.

Extrait de « Le petit blanquefortais illustré » tout par l’image, supplément d’actualité de l’exposition : La Mémoire de Blanquefort, 1ère année n° 1994.

2016 : retour du tramway 

La ligne C du tram de Bordeaux va desservir les villes de Bruges et de Blanquefort dans la Métropole. Sept nouveaux kilomètres sont inaugurés et mis en service ce samedi. Un atout économique pour la zone industrielle Ecopark.

Blanquefort va être plus proche de Bordeaux; samedi matin, le tram va arriver officiellement en gare de Blanquefort situé sur le territoire de la Métropole. L'extension de la ligne C va être inaugurée officiellement par Alain Juppé, le président de Bordeaux Métropole.. Des essais techniques avaient lieu depuis juillet dernier.

Sept kilomètres qui changent tout. Six nouvelles stations sont créées à partir de l'arrêt Cracovie, notamment celle située en gare de Bruges et bien sûr le terminus en gare de Blanquefort. Elles seront connectées à des lignes de bus du réseau TBM. Ces sept nouveaux kilomètres, construits en parallèle de la ligne de TER, vont mettre Blanquefort à 25 minutes des Quinconces et à 35 minutes de la gare de Bordeaux Saint-Jean. C'est appréciable pour les habitants et c'est aussi un atout économique.

Source : France bleu gironde 15 decembre 2016

 

17 décembre 2016

 Inauguration de l’extension de la ligne C, de Cracovie à la gare de Blanquefort.

J'arrive à la gare à 10h30 ; déjà des gens sur la passerelle, je savais qu'il y aurait plus de monde qu'à l'inauguration des « Berges du Lac – Ginko ».
Je discute un peu avec l'agent SNCF du guichet ; elle ne connaît rien de la vie à la gare autrefois …     L'ascenseur m'attend, me voilà moi aussi sur la passerelle, belle vue de Blanquefort que je ne connaissais pas ; le 5 juillet, pas d'ascenseurs !
La face Est du clocher brille au soleil ; les pylônes SNCF ne sont pas repeints aussi souvent que La Tour Eiffel … Je n'avais jamais vu ce carré d'eau ! La double voie vers la zone industrielle. Les camions ont pris la place du train !
Coucou le château Maurian !!! Oh … Un train était en gare… il part.
J'aperçois l'emblème de l'association « Tram C », on me proposera une photo, certaines personnes connaissent ma passion pour cette voie ferrée « Train-Tram » ... On entend des « il arrive, il arrive », le tram bien sûr, il se rapproche de plus en plus : « Sans voyageurs »  

Cependant M. Juppé descend ainsi que d’autres élus et techniciens responsables. Madame le Maire distribue des bises ; M. Juppé serre des mains …

La foule se dirige vers la passerelle pour la visite de l'exposition suivie par deux agréables discours et un apéritif. Pendant ce temps, un deuxième tramway arrive.

Je m 'y installe ; le premier a déjà tous les sièges occupés ... Puis tous ces pressés du premier trajet arrivent en se bousculant mais, j'avais pris la meilleure place pour les photos (de mauvaise qualité à cause des reflets des vitres). Deux techniciens satisfaits regardent passer le premier départ.

  • Arielle Dombasle annonce : Frankton
  • Et voilà la première Jalle puis la deuxième et la troisième de la route des 4 Ponts, avenue du 11 novembre, (le quatrième petit pont est destiné aux petits animaux).
  • Un bus TBC : fait-il la course avec le tram ? ? ?   Non il y a un feu rouge alors que le tram continue tranquillement … (La Clinique Jean Villar paraît imposante !)
  • Arrivée à la Gare de Bruges, les barrières fonctionnent bien !
  • Et voilà le saute-mouton Ausone puis un peu de campagne vers La Vache et je fais le retour à Cracovie où je descends, plus loin je connais déjà.
  • Quel plaisir de lire : Gare de Blanquefort sur le tram qui arrive !
  • Je n'avais pas vu la caserne des pompiers sous cet angle avec son séchoir à tuyaux ?
  • La Vache :  partout des relais-vélos.
  • Revoilà Ausone encore en travaux et la descente vers le passage à niveau mais il faut attendre l'arrivée d'un autre tram qui rappelle que le parcours est sur une voie unique.
  • La ligne SNCF du Médoc est là, on croise un TER ; il est beau ce A à 5 branches … Que devient-il avec La Nouvelle Aquitaine ?
  • Traversée de la rocade :  les voitures n'y sont pas toujours autant espacées !
  • Puis la réserve de Bruges.
  • Et c'est Blanquefort et le vignoble Barton-Guestier-Magnol aux longs chais.
  • Le PN (passage à niveau) 12 ... le trajet va se terminer … la gare approche où il y a encore du monde pour ce samedi tantôt …

Déjà l'itinéraire a changé de nom sur l’avant du tram et il va repartir vers Bègles.  Belle réalisation.

Texte de Yolande Schoenmakers.

 Yolande

 

Le tram d’autrefois

 Sur son site Internet, le Cercle historique de Blanquefort évoque l’ancien tramway qui desservait le secteur. Le tramway fait partie des souvenirs d'enfance d'Henri Bret, le président du Cercle historique de Blanquefort (CHB), aujourd'hui âgé de 77 ans. « Ma mère le prenait pour aller aux Capucins », se souvient-il. « Nous habitions en face de la gendarmerie, avenue du général de-Gaulle, et certains usagers laissaient leur vélo dans notre cour pour aller à Bordeaux en tramway ».

Cet enseignant en retraite, féru d'histoire locale, se souvient du wattman, le conducteur, et du terminus au niveau « du rond-point de chez Gégé ». Il sourit en montrant sur une carte postale ancienne, la publicité pour les Nouvelles Galeries de Bordeaux, au-dessus de la cabine. « À l'époque, les Bordelais prenaient le tram pour venir se rafraîchir au parc de Majolan, le dimanche », raconte-il.

Tramway-Blanquefort

Que l'histoire soit un éternel recommencement ne surprend pas Henri Bret. Alors que Blanquefort attend pour la fin de l'année l'arrivée d'un tramway nouvelle formule avec l'extension de la ligne C et que la ligne D sera bientôt construite à Eysines, les différents articles accessibles depuis le site Internet du CHB (portedumedoc.com avec le mot-clé « tramway ».), portant sur le tramway d'autrefois, font sourire.

« Il a fallu attendre le 17 décembre 1893 pour voir en service le premier tramway à fil électrique et aérien en direction du Vigean, grâce à la compagnie Thomson-Houston. Le prolongement jusqu'à Blanquefort a eu lieu le 10 avril 1898 », a écrit Guy Dabadie, en 1973, dans La Gazette de Blanquefort ». « En semaine, le matin de très bonne heure, il y avait le tramway des maraîchers. Composé d'une motrice et de deux remorques, le convoi amenait les cultivateurs de Blanquefort et d'Eysines, et surtout leurs produits de la ceinture maraîchère, au marché des Capucins », a précisé, dans un autre texte, Christian Déris, dans le bulletin n° 46 du Gahble, groupe d'archéologie et d'histoire de Blanquefort, d'octobre 2004.

Il poursuit, toujours à propos de cet ancien tram « remisé pour la nuit, non loin de la plaine de Plassan. Il est arrivé que les jeunes s'en amusent, sans doute en débloquant les freins et en tentant de le conduire, sans trop de succès ».

Sur son blog, Paulette Laguerre, de l'association Connaissance d'Eysines, rappelle que les maires du Bouscat, d'Eysines et de Blanquefort avaient convenu, dès 1888, de lancer une souscription pour ce tramway électrique. Elle précise aussi que le tramway a atteint « la place du 4 septembre, à Eysines, en 1895 ».

« C'était le premier tramway électrique de l'agglomération bordelaise. Les motrices disposaient de 40 places, le ticket coûtait six centimes le kilomètres. Il était poinçonné par une receveuse ».

Mais, au fil des années, les gazettes vont dénoncer les pannes et les accidents. « Le tramway tue, écrase et mutile les passants », peut-on notamment lire. « Le dernier tram circulera en 1958, en présence de monsieur Chaban-Delmas. Il s'est flatté d'avoir débarrassé Bordeaux d'un moyen de transport dépassé. Tout le monde peut se tromper », a écrit tout récemment Paulette Laguerre sur son blog.

« Ce sont les paradoxes de l'histoire », souligne à son tour Henri Bret. Il relève que des images de l'ancien tramway sont publiées dans l'ouvrage du CHB « Blanquefort d'hier et d'aujourd'hui ».
« D'ailleurs, nous sommes intéressés par tous les documents que pourraient détenir les habitants du secteur. Nous les scannons et nous leur rendons », précise-t-il.

Article et photographie du journal Sud-ouest du 13 octobre 2016, Christine Morice.

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