Création des parcs et jardins

Grâce à Tourny, vers 1746, les Bordelais bénéficient d’un jardin public. Les négociants que le célèbre intendant voit discuter dans ce lieu d’agrément transformé en « bourse du soir », étaient ou allaient être propriétaires de domaines ruraux. Les actes de ventes font mention des jardins, vergers, parterres, parcs, orangeries, qui, au XVIIIe siècle, sont cédés avec la demeure.

Peut-être y-a-t-il eu des jardins à la française au château Dulamon, il n’en reste pas de traces. La carte de Belleyme montre le château dont le parc est clôturé par un mur enfermant un verger. Le château Dillon ou de Terrefort est représenté sur cette carte avec un parc clos, accessible par une longue allée bordée d’arbres, ce qui est toujours le cas.

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Il en est de même pour la propriété de Clapeau mais, pour tous ces domaines, il n’est pas question au XVIIIe siècle de jardins d’agrément ou de parcs aménagés. C’est dans le courant du XIXe siècle que les propriétaires vont aménager les parcs. Un mouvement général à la France voit la construction de serres au début du XIXe siècle. La petite serre, adossée à un mur façon ruines dans le jardin de Muratel, est un exemple de ces constructions témoins de l’emploi en vogue du fer et du verre. Le domaine de Fleurennes garde, malgré la démolition du château, les grandes serres chauffées du siècle dernier.

Il n’est pas difficile, dans la commune très irriguée par les « Jalles », d'alimenter « les pièces d'eau » dont parlent les actes notariés. Il y en avait une à Tanaïs, plusieurs à Saint-Ahon, et un véritable circuit navigable dans le parc de Cambon dominé par la fabrique.

À l'époque où Haussmann fait appel à Alphand, son ancien subordonné à Bordeaux, pour aménager les parcs et les promenades de Paris, un architecte dont le nom nous est inconnu a réalisé le parc de Majolan au pied du château Dulamon. Les grottes des Buttes-Chaumont trouvent ici un écho. Les fausses ruines, les ponts avec leurs garde-corps en ciment imitant des branches de bois, les viviers couverts par des plaques de verres colorés, les fontaines, tout cela était disposé autour d'un vaste étang où baignaient les grottes artificielles.

Au début du XXe siècle la propriétaire du château Maurian a fait édifier « le kiosque du repos » dans la tradition des fabriques du XVIIIe siècle. Cet édicule est le lointain héritier des modèles réduits d'édifices qui, dans les jardins, offraient « pêle-mêle tous les points du globe et tous les siècles rassemblés » (« Jardins en France 1760-1820 »).

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Quelques domaines sont propriétés communales, et ainsi protégés et entretenus, d'autres sont morcelés par les nouveaux lotissements.

Châteaux et maisons de campagne de Blanquefort, mémoire de maitrise de Bertrand Charneau, Université de Bordeaux III, 1984, p.179-180.

Les extraits ci-joints proviennent du plan topographique (échelle au 1/5.000°) de la commune de Blanquefort, dressé et dessiné en 1951 par Charles Gay, géomètre-topographe, complété à l’aide des plans cadastraux révisés et de photographies aériennes non redressées. Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.

 

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