Choisir son secrétaire de mairie…

Dans un conseil municipal de 1913 (on est proche de la guerre), le maire, M. Émile Lançon, justifie son choix du futur secrétaire de mairie.

M. Desmarets, conseiller municipal, demande à M. le Maire des explications sur la cause du renvoi de l'ancien secrétaire pour mettre fin à des racontars qui circulent. Il dit que l'ancien secrétaire lui a dit lui-même qu'il avait donné sa démission parce qu'il devait être renvoyé sous peu. M. le Maire raconte de point en point, avec beaucoup de clarté et de précision les faits exacts qui se sont passés. II fait ressortir qu'il n'a pas renvoyé le secrétaire et que même il lui a laissé vingt-quatre heures pour réfléchir avant d'accepter sa démission.

M. Desmarets émet l'avis que le nouveau secrétaire ne soit pas étranger à la commune et qu'il soit choisi après concours. M. le Maire est surpris de cet avis qui a déjà paru dans le journal « la Bataille ». II expose qu'il ne peut pas accepter un secrétaire de mairie choisi dans un concours, vu que cette façon de faire peut lui imposer un secrétaire d'opinion contraire à la sienne. Il est seul responsable des actes de son secrétaire et par la suite la loi lui donne le droit exclusif de le choisir et de le nommer.

Du reste, M. le Maire s'est informé à la Préfecture où il a demandé qu'on lui désigne des fonctionnaires en retraite ayant déjà été secrétaires de mairie, car il estime que dans une commune comme celle de Blanquefort, il est de première nécessité d'avoir un secrétaire qui soit à la hauteur de la tâche, surtout pour approfondir et appliquer les lois qui chaque jour viennent rendre les attributions du maire plus lourdes et plus embarrassantes. Il faut que le secrétaire du maire ait d’abord une solide instruction et qu'ensuite il connaisse à fond le travail de la mairie. Les renseignements qu'il a obtenus sur le secrétaire qu'il propose sont excellents et il affirme au Conseil que la commune n’aura pas à se plaindre du changement de secrétaire.

Sources : registre des délibérations du conseil, année 1913. Archives municipales.