L'aqueduc du Thil

L'aqueduc a été mis en service le 15 août 1857. C'est un ouvrage en maçonnerie à écoulement par gravité constitué de moellons, de 12 km de longueur avec une pente de 0,112 mm par mètre. C'est un ouvrage souterrain, excepté lors du franchissement des jalles. À cet endroit, il forme un pont canal sur 76 m de long, dont la plus grande partie visible se trouve sur le territoire du Taillan.

 

Il achemine les eaux captées jusqu'à l'usine Paulin à Bordeaux, alimentant un réservoir de 13 000 m³, qui est le point d'alimentation du centre-ville le plus important. Sur son trajet, l'aqueduc traverse sept communes : Saint-Médard-en-Jalles, Le Taillan-Médoc, Le Haillan, Eysines, Bruges, Le Bouscat et Bordeaux. À l'origine, il y avait quatre sources captées : Le Thil à Saint-Médard, Bussac au Haillan, Bussaguet au Taillan et Cantinolle à Eysines. Depuis, des forages réalisés dans le même secteur sont venus compléter l'alimentation de l'aqueduc qui véhicule plus de 44 000 m³/j, soit environ 14% de l'alimentation en eau de la Communauté Urbaine de Bordeaux.

Les travaux de construction commencèrent en 1854. L'aménagement du site des sources du Thil et de Bussaguet ne se fit pas sans complications, les propriétaires refusant l'acquisition des terrains. Les adversaires les plus farouches furent les frères Albert et Pascal Tenet, propriétaires du domaine du Thil et du moulin, allant jusqu'à créer un marais à sangsues pour retarder la procédure d'expropriation.

Documents, Archives de la Lyonnaise des Eaux, procurés par Joël Reytier, Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.136.

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L'aqueduc livré au regard

Le Thil parcourt 12 kilomètres pour venir alimenter en eau 14% de la population de l'agglomération. Son plus beau site vient d'être dégagé et mis en valeur.

Jean-Michel Ferrier a œuvré pour que l'aqueduc et son plan d'eau soit offert à la vue. Le résultat est appréciable. (Photo H.P.)

Chaque jour, des centaines d'automobilistes passaient devant, en empruntant la RN 215 qui traverse le bourg du Taillan, reliant Bordeaux au Médoc. Et peu se rendaient compte qu'ils rencontraient, à proximité du carrefour de Cantinolle, un aqueduc et son joli environnement. C'est en effet là que la jalle du Haillan/Saint-Médard se divise en deux (la jalle du Taillan au nord qui alimente Majolan, la jalle d'Eysines au sud), offrant alors un plan d'eau riche en espèces végétales, poissons, batraciens et oiseaux.

Ces dernières semaines, l'élu à l'environnement et à la forêt du Taillan-Médoc, Jean-Michel Ferrier, a demandé au syndicat gestionnaire des cours d'eau, le Sijalag, de dégager l'aqueduc et son plan d'eau de la végétation qui en dissimulait la vue. Ce fut fait, et l'image qui se présente aujourd'hui est celle du « pont-canal » long de 76 mètres, qui est la partie visible d'un ouvrage de 12 kilomètres, mis en service en août 1857.

En majorité souterrain. Hormis ce point de franchissement de la jalle, le Thil circule sur tout le parcours dans une conduite souterraine. L'ouvrage apporte l'eau de la source, située à Saint-Médard-en-Jalles, à Bordeaux. Un réservoir de 13 000 m³ constitue, au terminus, la station Paulin. Ainsi, 14 % de l'eau nécessaire à l'agglomération bordelaise provient de la source du Thil, à raison de 44 000 m³ qui circulent chaque jour sur l'aqueduc, traversant les communes de Saint-Médard, Le Taillan, Le Haillan, Eysines, Bruges, Le Bouscat et Bordeaux. L'acheminement se fait de manière naturelle, avec une déclivité constante de 11 centimètres par mètre.

Sangsues dissuasives. Ce qui coule de source aujourd'hui ne fut pas une affaire simple au milieu du XIXe siècle : plusieurs propriétaires s'opposèrent à l'acquisition de leurs terrains pour l'aménagement de l'ouvrage. Les adversaires les plus farouches furent les frères Albert et Pascal Tenet, propriétaires du domaine du Thil et de son moulin, qui créèrent un marais… à sangsues pour retarder les travaux (qui commencèrent en 1854), puis la mise en exploitation du site. Sources : Archives de la Lyonnaise des eaux/Ville du Taillan.

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 Hervé Pons. Article du journal Sud-ouest du 11 août 2012.