L'ancien cimetière

Le premier cimetière du Taillan était situé au village du bourg, sur l'emplacement actuel du monument aux morts. Un compte rendu de la visite de l'église Saint-Hilaire le 17 septembre 1691, indique que l'unique collatéral de l'église est construit dans le cimetière. Un acte capitulaire du 30 mai 1715 permet de mesurer le manque d'entretien et d'intérêt porté au cimetière : « dans le cimetière, il y a quantité de pierres tombales qui ont demy originairement des tombes, lesquelles se trouvent en partie couvertes de terres et enfouies d'estant d'ailleurs inutiles (...) il sera fait vente des dites pierres au plus offrant ».

L'insalubrité des cimetières est très répandue au XVIIIe siècle. Les autorités veulent modifier cet état d'esprit et, dès 1737, le parlement de Paris demande à la population plus de soin dans les sépultures, plus de décence dans la tenue des cimetières et une plus grande hygiène dans les lieux saints. En 1745, les inhumations sont interdites dans les églises. Enfin, en l760, les cimetières sont interdits dans les centres ville. Au Taillan, ce n'est qu'en 1852 que la municipalité souligne l'insalubrité de son cimetière et la nécessité de le transporter hors de la ville : « de nombreuses sépultures ont été mises à nu par les travaux de reconstruction de l'église ». En juillet 1852, la situation devient urgente car les eaux de source de la fontaine se mélangent aux terres et font remonter les matières en décomposition. Le 21 juillet, un arrêté municipal interdit le cimetière. Le terrain pour le nouvel emplacement est acheté le 16 juin 1853, pour 1 600 francs.

Le nouveau cimetière sera au nord-ouest du bourg, en un lieu appelé Pey de Blanc, isolé et à bonne distance de toute habitation. L'ensemble fait environ 30 ares et est entouré d'une clôture… Le 14 août 1858, un arrêté décide de la translation des restes de l'ancien cimetière dans le nouveau.

L'ancien cimetière du Taillan jouxtait l'église à l'emplacement du monument aux morts. Inondé en permanence par les eaux des sources, il était devenu inutilisable pour les sépultures, si bien que certains habitants du Taillan, faisaient enterrer leurs parents décédés, à Bordeaux (p.86)… En 1901, la municipalité vote la rénovation du mur de clôture et en 1926, l'achat d'un nouveau terrain pour l'agrandir.

Laurence Chevallier, Le Taillan-Médoc, hier, aujourd’hui, Point Info du Taillan, 2 000, p.126.