Découvertes archéologiques pour la période du Moyen-âge

 

 

Voici des extraits d’une thèse universitaire portant sur les rivages de l’estuaire de la Gironde et qui concernent Ludon-Médoc.

 

V- Haut Moyen-âge

Nom du site : Le Bourg de Ludon.

Désignation : nécrople (?).

Conditions de la découverte : inconnues, en 1933.

Présentation sommaire : ensemble de sarcophages mis au jour autour de l'église de Saint-Martin de Ludon. Certains seraient antérieurs au VIIIème siècle mais cette affirmation demande à être confirmée. Aucune description n'en a été donnée.

Datation : époque mérovingienne (?).

Lieu de conservation : sur place (?).

 

VI- Moyen-âge classique

Nom du site : Agassac.

Désignation : site fortifié.

Conditions de la découverte : néant. Nombreuses visites sur place, dont la première le 28 mars 1991.

Présentation sommaire : imposante construction quadrangulaire placée au centre d'une esplanade (aplanie récemment) et entourée de fossés. Les relevés laissés par L. Drouyn permettent d'envisager une motte circulaire « enveloppée de larges fossés » avec un pont-levis au nord. Ce dernier était précédé d'une basse-cour également entourée de fossés et probablement d'un mur d'enceinte ponctué de tours (les fondations d'une tour ronde étaient encore visibles en 1865). Cette maison forte, dont les substructions actuelles ne sont pas antérieures au XIVème siècle, possède encore une petite tour ronde percée de meurtrières cruciformes à chacun de ses angles. L'intérieur est divisé en plusieurs pièces par deux murs de refend. Le château d'Agassac n'est attesté dans les textes qu'à partir du XIVème siècle mais une seigneurie de ce nom est connue un siècle auparavant. Il n'est pas impossible, comme le croit L. Drouyn, qu'il y ait eu un point fortifié à cet endroit bien plus tôt. En 1357, l'ensemble appartient aux Albret. D'importantes modifications ont lieu au XVIème siècle. Le château fut saccagé en 1650, ce qui nécessita des travaux de remise en état. Ils affectèrent les fenêtres, les portes et les toitures. De nouvelles transformations eurent encore lieu dans la seconde moitié du XVIII et au XIXèmes siècle. Un petit pigeonnier (XV-XVIèmes siècles) et divers bâtiments d'exploitation sont conservés sur l'emplacement de la basse-cour.

Datation : XIII (?), XIV, XVII, XVIII, XIXèmes siècles.

Lieu de conservation : sur place.

Nom du site : le bourg de Ludon.

Désignation : église paroissiale.

Conditions de la découverte : néant. Des fouilles auraient été entreprises en 1933. Visite sur place le 14 février 1997.

Présentation sommaire : édifice imposant qui présente des traces d'époques diverses mais fortement repris à l'époque moderne. L'église Saint-Martin de Ludon n'est attestée dans les textes qu'à partir du XIVème siècle mais sa fondation est antérieure. Peu de choses sont conservées de son architecture primitive. La nef et les deux bas-côtés étaient romans et composés de trois travées divisées par des piliers ronds et carrés. Le chevet droit remplace probablement une abside semi-circulaire. Une partie des fortifications semblent être du XVIème siècle. L'édifice fut sérieusement endommagé en 1660 par un tremblement de terre puis reconstruit sur le même plan. On retiendra l'aspect monumental du massif occidental assez haut qui encadre un portail très sobre dominé par des mâchicoulis. Une tour clocher surplombe l'ensemble. Le XIXème siècle a connu son lot de restaurations (1863-1864, 1880). Le chœur fut reconstruit à cette occasion. Les fouilles de 1933 ont mis au jour des sarcophages. Une petite part de la dîme de cette paroisse relevait des Pères Chartreux et du Commandeur du Temple de Bordeaux. Mais la cure de Ludon était séculière et ne relevait que de l'archevêque.

Datation : antérieure au XII (?), XVI, XVII, XIXèmes siècles.

Lieu de conservation : sur place.

Nom du site : Gilet.

Désignation : prieuré.

Conditions de la découverte : encore mentionné au XVIIIème siècle.

Présentation sommaire : édifié dans les palus de Ludon, le prieuré bénédictin de Sainte-Marie de Gilet (Gillet ou Jalets) relevait de l'abbaye Notre-Dame de Bournets (Angoumois). Il est attesté dans les textes au XVème siècle mais il est probablement antérieur. L'édifice existait encore au XVIIIème siècle. L'abbé Baurein rapporte « qu'il y avoit autrefois des fonts-baptismaux et un cimetière », mais il refuse l'idée que cette construction ait pu être une église paroissiale ou une annexe de Ludon. Aucune trace ne semble en subsister (?).

Datation : antérieure au XVème siècle.

Lieu de conservation : néant (?)

Ludon-Médoc (N° I.N.S.E.E. 33 2 06 256)

Arrondissement : Bordeaux - Canton : Blanquefort- Commune : Ludon-Médoc - Diocèse : Bordeaux - Archiprêtré : Moulis - Vocable paroisse : Saint Martin de Ludon.

Texte extrait de la thèse universitaire de Doctorat, « Les rivages de l'estuaire de la Gironde du Néolithique au Moyen Âge », Didier Coquillas, Université Bordeaux III, 2001, tome II-1.

 

Nom du site : Le Vieux Château (Cantemerle).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant. Visite sur place le 28 mars 1991.

Présentation sommaire : Les vestiges conservés n'ont pas l'ampleur que leur donne H. Ribadieu. On voit un tertre circulaire du type motte d'une trentaine de mètres de diamètre entouré d'un fossé de 15 m de large. Un quart du fossé était toujours en eau en 1991, mais il était comblé au sud. Quelques fondations apparaissent encore au sommet du tertre. L. Drouyn les attribue à "un fort à peu près carré". Il est aujourd'hui difficile d'établir un plan de ces structures tant la végétation sauvage a envahi le site. Les constructions médiévales ont cependant cédé la place à un petit pavillon moderne (XVIIIe siècle) ruiné. Une basse-cour est envisageable mais difficile à cerner en l'état actuel du site. Ce site correspond au château primitif de Cantemerle déplacé à l'époque moderne (peut-être au XVIe siècle) sur des terres moins humides, dans la paroisse de Macau (château de Saugves dit aujourd'hui de Cantemerle). La seigneurie (devenue baronnie par la suite) s'étendait de part et d'autre de la limite des paroisses de Ludon et Macau, matérialisée par un petit cours d'eau sur le bord duquel la motte fut construite. Un seigneur de Cantemerle est attesté dès 1147, mais la première mention du château n'apparaît dans un texte qu'en 1367. Il est probablement bien antérieur. La terre de Cantermerle fut acquise en 1579 par Jehan de Villeneuve et resta aux mains de cette famille jusqu’au XVIIIe siècle. H. Ribadieu et E. Guillon affirment que le "vieux château" de Cantemerle fut démantelé pendant la Révolution (de nombreuses armes anciennes auraient été découvertes à cette occasion). Mais il est plus probable qu'il n'en restait déjà plus rien au XVIIIe siècle.

Datation : Antérieure au XIVe siècle, XVIe (?), XVIIIe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.