Le corps des sapeurs-pompiers 

 

Le corps des sapeurs-pompiers de Macau a été créé par arrêté préfectoral du 27 juin 1856.
C’était à l'époque une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers dépendant de la garde nationale.

Peut-être est-ce un sinistre qui a eu lieu le 3 mai 1856 dans un cuvier rue du Castera (rue c. Godard) à Macau qui a donné l'idée à un habitant de Macau de créer une subdivision de sapeurs-pompiers, car il existait déjà à Macau un bataillon de la garde nationale.

Il y avait en 1848 1626 habitants à Macau et 420 hommes valides de 20 à 55 ans.

En 1856, année de la création de la subdivision la commune compte 1587 habitants soit 444 foyers.

Le 21 mai 1856, cet habitant, Bertrand Alphonse Pierre, écrit au maire de Macau M. Chadeuil pour lui indiquer qu'il est prêt avec quelques hommes de bonne volonté à former une subdivision de sapeurs-pompiers le rejoignant en l'idée qu'il avait depuis longtemps d'acquérir une pompe à incendie, il offrait en même temps un logement pour la pompe.

Dès lors, les évènements vont se dérouler rapidement, M. Chadeuil, maire, écrit au préfet le 9 juin lui demandant de créer une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers gardes nationaux a Macau.

 

Le 27 juin, le préfet de la Gironde, commandeur impérial de la légion d'honneur prend 2 arrêtés :

- le premier créant dans la commune de Macau une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers qui sera composée de la façon suivante : 1 sous-lieutenant, 1 sergent, 4 caporaux, 18 pompiers, 1 clairon.
- le deuxième arrêté nommant comme membres du conseil de recensement : Bertrand Alphonse, David Jean, Fauche Etienne, charges de faire appel et de désigner les personnes citoyens devant faire partie de la subdivision de compagnie des sapeurs-pompiers, M. Bertrand présidera le conseil.

Aussitôt, le recensement commence et nous trouvons la première liste des sapeurs-pompiers gardes nationaux de Macau, soit 26 hommes où est mentionné en face de chaque homme sa profession et ses caractéristiques personnelles.

Le 3 aout 1856, M. Bertrand Alphonse est nommé sous-lieutenant de la subdivision par décret impérial de Napoléon III. On peut considérer qu'avec M. Chadeuil maire, ils sont les créateurs de la subdivision.

Le 12 aout 1856, le préfet de la Gironde demande au maire de Macau de faire prêter serment à M. Bertrand en vertu de l'article 14 de la constitution du 23/12/1852.

 

Le matériel

Parallèlement, des contacts avaient été pris avec des marchands de matériel d'incendie et c'est la société Darasse et fils à Paris qui est retenue pour la fourniture d'une pompe à incendie aspirante et foulante, c'est celle que l'on peut voir aujourd'hui à Macau. Elle a subi peu de modifications, sinon l'ajout de ressorts et d'un crochet d'attelage vers 1925/30 (aucune pompe à bras d'origine n'a de ressorts.)

 

La commune, ayant peu de ressources à l'époque, une souscription publique est lancée pour l'achat de la pompe, d'accessoires et d'équipements pour les sapeurs-pompiers.

On trouve une liste de 146 habitants de Macau qui ont participé dont M. Duffour-Dubergier, propriétaire du château Gironville, M. Vieillard (les faïenceries), propriétaire du château Terrefort, le curé Bailloud, M. Chadeuil (maire) M. Betge Lagarde de Cambon la Pelouse (qui sera maire de Macau) pour ne citer que les plus grands propriétaires ; il y avait des artisans, des commerçants, docteur, pharmacien et petites gens.

La souscription permit de récolter 1289 F et 600 F de dons anonymes, soit 1889 F.

Le devis présenté n'est pas accepté tel quel ; seule la pompe à bras est commandée et coute 1300 F. Elle arrive en gare de Bordeaux, transportée par les chemins de fer Paris-Orleans le 8 août 1856.

L'habillement est commandé pour le personnel et revient à 450 F (on peut voir un casque de l'époque chez le sapeur Cerdan du centre de Macau qu’il a trouvé par hasard, l'original de la facture est à la mairie de Macau.)

Casque-sapeur-pompier-Macau

Après plusieurs projets, un règlement de service est établi et signé par tous les membres de la subdivision le 30 novembre 1856.

 

Les sapeurs-pompiers se réunissaient sur la grande place de l'église pour les réunions ordinaires et sur la place du Pinton pour les incendies où la pompe est logée dans un bâtiment.

Fin 1856, on peut considérer que la subdivision fonctionne sous la direction du sous-lieutenant Bertrand. Pour l'histoire, la famille de M. Bertrand habitait le petit château actuel en face de la mairie de Macau ; c'étaient des propriétaires importants, négociants, qui faisaient du commerce avec les iles et les colonies.

En 1856, dans l'inventaire des biens communaux il est mentionné : pompe, seaux, boyaux. 2 chariots et 2 tonnes.
Au mois de mai 1857, la subdivision est armée par l'arsenal de la Rochelle de 20 fusils à silex.
Dans le budget de la commune en 1857, on trouve 250 F de dépenses pour la pompe.
En 1858, la commune compte 1630 habitants.
Le 9 mai 1858, le conseil vote la somme de 200 F pour les sapeurs-pompiers pour l'habillement et l'entretien du matériel. 
En 1859, le conseil vote une subvention de 100 F.
En 1860, le loyer du local de la pompe à incendie s'élève à 50 F.

Le 8 octobre 1860, il est mentionné un incendie à la tuilerie Dutruch à Arsac ; suite à ce sinistre, M. le maire fait remarquer à son conseil qu'il serait utile d' acquérir un avant-train pour faciliter l' arrivée de la pompe et de ses servants sur les lieux des sinistres et qu'il faudrait également ajouter quelques seaux ; une souscription volontaire est lancée et rapporte 213 F, la construction de l' avant train (qui n’existe plus, hormis les barres de protection métalliques conservées par le commandant honoraire Roger Dulas) coute 210 F. Il reste 3 F qui seront affectés à l'entretien.

 

Le 10 novembre 1861, le s/lieutenant Bertrand propose au maire de construire à ses frais un local pour loger la pompe à incendie et ses accessoires, remboursé par la commune annuellement ; dans un premier temps, le conseil acceptera mais dans la séance suivante la décision sera annulée ; la construction ne se fera pas.

On trouve régulièrement dans les budgets les dépenses pour les sapeurs-pompiers, entretien de la pompe, matériel et armes ainsi que le loyer du local pour loger le tout.

En 1859, M. Chadeuil, maire, décède, c'est M. Betge Lagarde qui le remplacé jusqu'en 1861, puis M. Lacouture lui succède.

Le 10 novembre 1862, le sous-lieutenant Bertrand démissionne. Il a été élu au conseil et est adjoint au maire, il propose au maire de nommé Rabet sergent à sa place ; celui-ci lui semblant le plus apte. Il ne faudra plus compter sur lui pour l'entretien de la pompe et du matériel.

Dans la séance du conseil du 9 mai 1863, M. Lacouture, maire, exprime au conseil ses craintes de voir la dissolution de la subdivision proclamée et M. le préfet l'invite à tout faire pour l'éviter. L'affaire dut être résolue, car on continue à trouver les dépenses pour la compagnie.
Dans le budget de 1863, le conseil vote à la compagnie la somme de 100 F.

En 1868, le chemin de fer est inauguré à Macau.

Le 21 juin 1870, le préfet écrit au maire de Macau pour l'informer des assurances accidents et décès pour les pompiers.
Le 31 juillet 1870, le conseil vote une somme de 130 F pour assurer la subdivision, la première année la somme sera payée par le comte de Lavergne (maire) et M. A Bertrand (adjoint) et sera ensuite prise sur le budget de la commune.

Le 13 mai 1875, M. A Bertrand demande à être autorise d'acheter des paniers réservoirs pour la pompe ; le conseil est d‘accord à l'unanimité.
Le 19 novembre 1875, le maire expose au conseil que le corps des pompiers n'ayant pas été réorganisé, la commune a bien une pompe à incendie qui a déjà été d'une grande utilité mais qu'il est nécessaire d'en assurer le service en cas de sinistre. Il a réuni les ouvriers des corps d'état relatifs aux bâtiments. 35 se sont présentés à son appel. Tous ont consenti sous la direction de plusieurs d'entre eux qu'ils ont désignés de se charger provisoirement du service de la pompe à incendie sous la surveillance de l'administration, d'acheter ce qui paraitrait nécessaire pour compléter cette organisation provisoire.

(Des problèmes avaient dû avoir lieu, les renseignements manquent sur cette époque.)   

14 novembre 1900, arrête préfectoral créant le corps des sapeurs-pompiers de Macau, composé de 25 hommes gradés compris (tous les textes au cours du 20e siècle se basent sur cet arrêté ne prenant pas en compte l’arrêté du 27 juin 1856).
14 novembre 1900, arrêté préfectoral instituant la subdivision en Centre de secours à l’effectif de 25 hommes avec un secteur d’intervention déterminé.
14 février 1967, arrêté préfectoral portant l’effectif à 30 hommes.
19 juin 1978, arrêté préfectoral portant l’effectif à 35 hommes.
27 mars 1990, arrêté préfectoral portant l’effectif à 41 hommes.
12 février 1996, arrêté ministériel qui dissout le corps de Macau pour l’intégrer au Corps départemental en tant que Centre d’intervention et de secours.

 

Les chefs de corps

Les chefs de corps connus depuis la création du corps en 1856 jusqu’à avril 1998.

du 3 août 1856 à 1862 : le premier capitaine a été Bertrand Pierre Alphonse. Sous-lieutenant 
1862… ? : le deuxième : Rabet, entrepreneur de maçonnerie.
Le troisième : Chopin
1900 à 1910 : le quatrième : Rolland Saturnin, charpentier.
1910 à 1924 : le cinquième : Byais Louis, lieutenant, maçon, père de Pierre.
1924 à 1947 : le sixième : Bordes Henri, lieutenant (père), maréchal-ferrant.
1947 à 1954 : le septième : Obissier ou Aubicier Henri, lieutenant, épicier.
1954 à 1968 : le huitième : Bordes André (fils), électricien.
du 1er octobre 1968 au 27 avril 1998 : le neuvième Dulas Roger, capitaine, chef de corps, puis chef de centre.
du 27 avril 1998 à septembre 2022 : le dixième Jaubert Fabrice, lieutenant chef de centre, prolongé jusqu’à 63 ans, chef de centre (capitaine, puis commandant).

 

 1894-sapeurs-pompiers-Macau

1925-sapeurs-pompiers-Macau

 

1954-sapeurs-pompiers-Macau

Les sapeurs-pompiers début 1954

Les principaux incendies

Les principaux incendies sur lesquels la pompe à bras a été utilisée, retrouvés grâce à des archives familiales privées (les anciennes archives du corps ayant disparu).

1860 feu à la tuilerie de Macau (retrouvé dans compte-rendu municipal).
Pas de traces retrouvées jusqu’en 1903.
1903 feu au château des trois moulins.
1905 feu des chais du château Montbrun à Cantenac (le château a brûlé en février 1954 par moins 18° degrés, les Sapeurs-pompiers de Macau présents avec le Dodge et la MPR 60).
1909 atelier de charpente Toubey.
1919 restaurant Teyssoneau.
1920 mercerie Tournier.
1921 boulangerie Robert.
1921 le massif forestier de Macau brûle en 3 heures de temps, suite à une imprudence.
1923 maison à Cantelaude.
1925 maison Bonnifait.
1926 feu à Cordet Arsac.
1933 maison à Cantelaude.
1943 bâtiment Rondeau à la Grillade Macau.
1944 maison en bois à Bern.
1944 maison à la Maqueline.
1948 bâtiment agricole au château Cantemerle.
1948-1949 divers feux à la Fraicheyre (bois) et au dépôt d’ordures des Peyrettes.
1949 est la dernière année où la pompe a servi sur des incendies, soit 113 ans de service.

 

 

Roger Dulas, ancien chef de corps du centre de Macau pendant 30 ans (commandant honoraire, 5e génération de la famille au sein du corps) d'après des relevés d'archives à la mairie de Macau, d'archives familiales et de mémoire familiale.

 

Les sapeurs-pompiers

Le corps des sapeurs-pompiers de Macau a été créé par arrêté de M. le préfet de la Gironde en date du 27 juin 1856. C'était alors une subdivision de corps de sapeurs pompiers qui dépendait de la Garde Nationale. Il était composé d'un sous lieutenant, deux sergents, quatre caporaux, dix huit sapeurs et un tambour. Cette création fut proposée par courrier à M. Alphonse Chadeuil, maire de Macau, par M. Alphonse Bertrand qui proposait ses services en indiquant qu'il avait avec lui plusieurs personnes portées de bonne volonté pour créer une compagnie de pompiers. Il offrait même le logement et l'entretien de la future pompe à incendie. Un sinistre survenu le 19 mai précédent, rue du Castéra (aujourd'hui rue Camille Godard) avait sans doute accéléré l'idée qu'avait déjà le Maire de créer un corps de sapeurs pompiers. M. Chadeuil, le maire, propose à M. le préfet de la Gironde, le 24 juin 1856, la nomination de M. Bertrand comme sous-lieutenant officier pour commander la subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers de Macau. En suivant, le 27 juin 1856, M. le préfet prenait un arrêté nommant MM. Bertrand, David Jean et Fauché Étienne comme membres du conseil de recensement pour désigner les citoyens qui doivent faire partie de la subdivision. Le 3 août 1856, une lettre de la Préfecture arrive accompagnée du décret qui décide de la nomination de M. Bertrand comme sous-lieutenant pour commander la subdivision. Ce décret fut signé par Napoléon III à Plombières, lieu de villégiature de l'Empereur. Il fallut acheter une pompe à incendie. Pour ce faire, divers appels d'offres furent lancés et c'est la Maison Darasse à Paris qui fut retenue avec une offre de 1 300 F. Les finances de la commune étant sans doute faibles, une souscription fut faite auprès de la population. À l'époque il y avait 1 547 habitants sur la commune et 146 ont participé. Outre M. Chadeuil, on retrouve des personnalités, comme MM. Duffour-Dubergier, Betge de Lagarde, propriétaire du château Cambon la Pelouse, qui fut aussi maire, Bailloud, curé de Macau. Les sommes versées allant de 1 franc à 100 francs, une somme de 1 889 francs fut récoltée, ce qui permit d'acheter la pompe, l'équipement pour la pompe et l'habillement pour les hommes. La pompe arriva à Bordeaux par la Compagnie des chemins de fer de « Paris à Orléans », le coût du transport fut de 20,70 francs.

Entretemps, le recrutement des 18 sapeurs avait été effectué et un règlement de service établi. Le 9 mai 1857 il était attribué à la compagnie un armement de 20 fusils à silex de voltigeur. (fusil à silex de voltigeur : type d'arme utilisée à partir du XVIIe siècle. Le choc du silex contre la « batterie » engendre des étincelles qui s'enflamment et laisse partir la balle. Ce nom de voltigeur provient d'une compagnie créée en 1806 par l'Empereur Napoléon 1er . Ce modèle, plus court que les fusils courants, permet d'incorporer des recrues qui jusqu'alors, de par leur petite taille, échappaient à la conscription). En 1885, 1886 et 1887, on trouve ces armes toujours présentes au corps. Les dépenses pour leur entretien et celui de la pompe figurent au budget communal pour la somme de 25 francs, payée à M. Paucot. En 1860, il fut acheté un avant-train pour la pompe afin de permettre de la tirer avec un attelage et de transporter ses servants. Il fut détruit, il y a peu de temps. Le 12 mai 1861, lors du conseil municipal, le sieur Bertrand, sous-lieutenant des sapeurs-pompiers de Macau, s'engage vis-à-vis de la commune de Macau à lui faire le prêt pendant 10 ans sans intérêt d'une somme de 2 000 francs, remboursable par annuité de 200 francs, pour compléter l'habillement et l'équipement de la subdivision des sapeurs-pompiers. Tout en remerciant le sieur Bertrand de son offre, le conseil municipal décline cette aide. Le 9 mai 1863 il est évoqué en séance du conseil municipal des problèmes au sein de la subdivision, une première réorganisation est faite. Dans les années 1865 à 1870, M. Bertrand était adjoint et M. Rabet avait pris la direction du corps de Macau. En 1875, de nouveaux textes sortaient concernant les pompiers et une réorganisation s'imposait. Le 7 juillet 1887, M. le préfet écrivit à M. le maire pour lui rappeler qu'il n'avait pas pris les dispositions qui s'imposaient pour la réorganisation du corps et que faute de décision rapide, il considérait que le corps n'existait plus et qu'il était désarmé. La réorganisation s'est donc faite, ce fut la troisième en 24 ans d'existence.

Le 25 avril 1900, M. le maire indiqua à son conseil municipal qu'il serait temps de profiter de l'opportunité qu'il y avait à organiser définitivement la Compagnie des sapeurs-pompiers de Macau, surtout au point de vue des avantages accordés par l'État aux compagnies régulièrement constituées. Le conseil municipal fut tout à fait favorable à cette requête et vota à l'unanimité cette constitution. Le 14 novembre 1900, M. le préfet créa officiellement le corps des sapeurs-pompiers de Macau et c'est encore à cet arrêté que les sapeurs-pompiers font référence à ce jour. En 1902, le conseil municipal décida à la suite d'une demande du corps des sapeurs-pompiers l'achat d'effets d'habillement des hommes qui le composaient. Le conseil municipal à l'unanimité décida d'habiller complètement avec casque tous les sapeurs-pompiers de Macau. Cet achat fut fait à la maison « La Belle Jardinière », cours de l'Intendance à Bordeaux.

Lors de ces dernières années, Macau a subi quelques incendies qui restent dans nos mémoires ou racontés par nos parents. En 1860, la tuilerie de Macau pris feu, en 1903 c'était au château des Trois-Moulins, en 1905 un feu éclata dans les chais du château Monbrun à Cantenac au lieu-dit « lssan », ce fut spectaculaire et de mémoire, il paraît que les sapeurs-pompiers étaient dans un état assez alcoolisé ! En 1909, c'était au tour de l'atelier de charpente de M. Toubey, en 1919 au restaurant de M. Teyssonneau, en 1920 à la mercerie de Mme Tournier et en 1921 à la boulangerie de M. Robert, le tout sur Macau. En 1921, à la suite d'une imprudence, tout le massif forestier de Macau brûla en trois heures de temps. En 1923, c'est au tour d'une maison à Cantelaude et en 1925, tout dernièrement, c'est la maison de M. et Mme Bonnifait qui brûla.

Comme aujourd'hui encore, les sapeurs-pompiers étaient rassemblés au son de la cloche, (tocsin) et du clairon, ils tiraient la pompe en courant, l'alimentation en eau se faisait au puits le plus proche par une chaîne faite par les habitants avec des seaux en toile, parfois c'était un attelage de bœufs qui amenait l'eau avec des barriques ! La pompe pouvait être appelée dans les communes voisines ; la commune de Macau facturait alors les prestations. Les sapeurs-pompiers de Macau assuraient la protection de la tuilerie d'Arsac. Jusqu'à nos jours, le corps des sapeurs pompiers a eu six chefs de corps : MM. Bertrand, Rabet, Chopin, Rolland Saturnin, qui fut lieutenant ainsi que Blays Louis. Aujourd'hui [en 1926] et ce depuis 1924 c'est Bordes Henri, qui officie au grade de lieutenant.

Texte écrit par M. Roger Dulas, extrait du livre : Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.50.53. 

Petite histoire des sapeurs-pompiers de Macau d'après des relevés d'archives à la mairie de Macau, d'archives familiales et de mémoire familiale.

Le corps des sapeurs-pompiers de Macau a été créé par arrêté préfectoral du 27 juin 1856.

C’était à l'époque une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers dépendant de la garde nationale.

Peut-être est-ce un sinistre qui a eu lieu le 3 mai 1856 dans un cuvier rue du Castera (rue c. Godard) à Macau qui a donné l'idée à un habitant de Macau de créer une subdivision de sapeurs-pompiers, car il existait déjà à Macau un bataillon de la garde nationale il y avait en 1848 1626 habitants a Macau et 420 hommes valides de 20 à 55 ans.

En 1856, année de la création de la subdivision la commune compte 1587 habitants soit 444 foyers.

Le 21 mai 1856, cet habitant, Bertrand Alphonse Pierre, écrit au maire de Macau M. Chadeuil pour lui indiquer qu'il est prêt avec quelques hommes de bonne volonté à former une subdivision de sapeurs-pompiers le rejoignant en l'idée qu'il avait depuis longtemps d'acquérir une pompe à incendie, il offrait en même temps un logement pour la pompe.

Dès lors, les évènements vont se dérouler rapidement, M. Chadeuil, maire, écrit au préfet le 9 juin lui demandant de créer une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers gardes nationaux a Macau.

Le 27 juin, le préfet de la Gironde, commandeur impérial de la légion d'honneur prend 2 arrêtés :

le premier créant dans la commune de Macau une subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers qui sera composé de la façon suivante :

1 s/ lieutenant, 1sergents, 4 caporaux, 18 pompiers, 1 clairon

le deuxième arrêté nommant comme membres du conseil de recensement: Bertrand Alphonse, David Jean, Fauche Etienne, charges de faire appel et de désigner les personnes citoyens devant faire partie de la subdivision de compagnie des sapeurs-pompiers, M. Bertrand présidera le conseil.

Aussitôt, le recensement commence et nous trouvons la première liste des sapeurs-pompiers gardes nationaux de Macau, soit 26 hommes est mentionné en face de chaque homme sa profession et ses caractéristiques personnelles.

Le 3 aout 1856, M. Bertrand Alphonse est nommé s/lieutenant de la subdivision par décret impérial de Napoléon III. On peut considérer qu'avec M. Chadeuil maire, ils sont les créateurs de la subdivision.

Le 12 aout 1856, le préfet de la Gironde demande au maire de Macau de faire prêter serment à M. Bertrand en vertu de l'article 14 de la constitution du 23/12/1852.

Parallèlement, des contacts avaient été pris avec des marchands de matériel d'incendie et c'est la société Darasse et fils à Paris qui est retenue pour la fourniture d'une pompe à incendie aspirante et foulante, c'est celle que l'on peut voir aujourd'hui à Macau. Elle a subi peu de modifications, sinon l'ajout de ressorts et d'un crochet d'attelage vers 1925/30 (aucune pompe à bras d'origine n'a de ressorts.)

La commune, ayant peu de ressources à l'époque, une souscription publique est lancée pour l'achat de la pompe d'accessoires et d'équipements pour les sapeurs-pompiers.

On trouve une liste de 146 habitants de Macau qui ont participé dont M. Duffour-Dubergier, propriétaire du château Gironville, M. Vieillard (les faïenceries), propriétaire du château Terrefort, le curé Bailloud, M. Chadeuil (maire) M. Betge Lagarde de Cambon la Pelouse (qui sera maire de Macau) pour ne citer que les plus grands propriétaires ; il y avait des artisans, des commerçants, docteur, pharmacien et petites gens.

La souscription permit de récolter 1289 F et 600 F de dons anonymes, soit 1889 F.

Le devis présenté n'est pas accepté tel quel ; seule la pompe à bras est commandée et coute 1300 F. Elle arrive en gare de Bordeaux, transportée par les chemins de fer Paris-Orleans le 8 août 1856.

L'habillement est commandé pour le personnel et revient à 450 F (on peut voir un casque de l'époque chez le sapeur Cerdan du centre de Macau qu’il a trouvé par hasard, l'original de la facture est à la mairie de Macau.)

Apres plusieurs projets, un règlement de service est établi et signé par tous les membres de la subdivision le 30 novembre 1856.

Les sapeurs-pompiers se réunissaient sur la grande place de l'église pour les réunions ordinaires et sur la place du Pinton pour les incendies la pompe est logée dans un bâtiment.

Fin 1856, on peut considérer que la subdivision fonctionne sous la direction du s/lieutenant Bertrand. Pour l'histoire, la famille de M. Bertrand habitait le petit château actuel en face de la mairie de Macau ; c'étaient des propriétaires importants, négociants, qui faisaient du commerce avec les iles et les colonies.

En 1856, dans l'inventaire des biens communaux il est mentionné : pompe, seaux, boyaux. 2 chariots et 2 tonnes.

Au mois de mai 1857, la subdivision est armée par l'arsenal de la Rochelle de 20 fusils à silex.

Dans le budget de la commune en 1857, on trouve 250 F de dépenses pour la pompe.

En 1858, la commune compte 1630 habitants.

Le 9 mai 1858, le conseil vote la somme de 200 F pour les sapeurs-pompiers pour l'habillement et l'entretien du matériel.     

En 1859, le conseil vote une subvention de 100 F

En 1860, le loyer du local de la pompe à incendie s'élève à 50 F.

Le 8 octobre 1860, il est mentionné un incendie à la tuilerie Dutruch à Arsac ; suite à ce sinistre, M. le maire fait remarquer à son conseil qu'il serait utile d' acquérir un avant-train pour faciliter l' arrivée de la pompe et de ses servants sur les lieux des sinistres et qu'il faudrait également ajouter quelques seaux ; une souscription volontaire est lancée et rapporte 213 F, la construction de l' avant train (qui n’existe plus, hormis les barres de protection métalliques conservées par le commandant honoraire Roger Dulas) coute 210 F. Il reste 3 F qui seront affectés à l'entretien.

Le 10 novembre 1861, le s/lieutenant Bertrand propose au maire de construire à ses frais un local pour loger la pompe à incendie et ses accessoires, remboursé par la commune annuellement; dans un premier temps, le conseil acceptera mais dans la séance suivante la décision sera annulée ; la construction ne se fera pas.

On trouve régulièrement dans les budgets les dépenses pour les sapeurs-pompiers, entretien de la pompe, matériel et armes ainsi que le loyer du local pour loger le tout.

En 1859, M. Chadeuil, maire, décède, c'est M. Betge Lagarde qui le remplacé jusqu'en 1861, puis M. Lacouture lui succède.

Le 10 novembre 1862, le s/lieutenant Bertrand démissionne. Il a été élu au conseil et est adjoint au maire, il propose au maire de nommé Rabet sergent à sa place ; celui-ci lui semblant le plus apte. Il ne faudra plus compter sur lui pour l'entretien de la pompe et du matériel.

Dans la séance du conseil du 9 mai 1863, M. Lacouture, maire, exprime au conseil ses craintes de voir la dissolution de la subdivision proclamée et M. le préfet l'invite à tout faire pour l'éviter. L'affaire dut être résolue, car on continue à trouver les dépenses pour la compagnie.

Dans le budget de 1863, le conseil vote à la compagnie la somme de 100 F.

En 1868, le chemin de fer est inauguré à Macau.

Le 21 juin 1870, le préfet écrit au maire de Macau pour l'informer des assurances accidents et décès pour les pompiers.

Le 31 juillet 1870, le conseil vote une somme de 130 F pour assurer la subdivision, la première année la somme sera payée par le comte de Lavergne (maire) et M. A Bertrand (adjoint) et sera ensuite prise sur le budget de la commune.

Le 13 mai 1875, M. A Bertrand demande à être autorise d'acheter des paniers réservoirs pour la pompe ; le conseil est d‘accord à l'unanimité.

Le 19 novembre 1875, le maire expose au conseil que le corps des pompiers n'ayant pas été réorganisé, la commune a bien une pompe à incendie qui a déjà été d'une grande utilité mais qu'il est nécessaire d'en assurer le service en cas de sinistre. Il a réuni les ouvriers des corps d'état relatifs aux bâtiments. 35 se sont présentés à son appel. Tous ont consenti sous la direction de plusieurs d'entre eux qu'ils ont désignés de se charger provisoirement du service de la pompe à incendie sous la surveillance de l'administration, d'acheter ce qui paraitrait nécessaire pour compléter cette organisation provisoire.

(Des problèmes avaient avoir lieu, les renseignements manquent sur cette époque.)   

14 novembre 1900, arrête préfectoral créant le corps des sapeurs-pompiers de Macau, composé de 25 hommes gradés compris (tous les textes au cours du 20e siècle se basent sur cet arrêté ne prenant pas en compte l’arrêté du 27 juin 1856).

14 novembre 1900, arrêté préfectoral instituant la subdivision en Centre de secours à l’effectif de 25 hommes avec un secteur d’intervention déterminé

14 février 1967, arrêté préfectoral portant l’effectif à 30 hommes

19 juin 1978, arrêté préfectoral portant l’effectif à 35 hommes

27 mars 1990, arrêté préfectoral portant l’effectif à 41 hommes

12 février 1996, arrêté ministériel qui dissout le corps de Macau pour l’intégrer au Corps départemental en tant que Centre d’intervention et de secours.

* Les chefs de corps connus depuis la création du corps en 1856 jusqu’à avril 1998.

3.8.1856 à 1862 : le premier capitaine a été Bertrand Pierre Alphonse. Sous-lieutenant

1862… ? : le deuxième : Rabet, entrepreneur de maçonnerie.

Le troisième : Chopin

1900 à 1910 : le quatrième : Rolland Saturnin, charpentier

1910 à 1924 : le cinquième : Byais Louis, lieutenant, maçon, père de Pierre

1924 à 1947 : le sixième : Bordes Henri, lieutenant (père), maréchal-ferrant

1947 à 1954 : le septième : Obissier ou Aubicier Henri, lieutenant, épicier

1954 à 1968 : le huitième : Bordes André (fils), électricien

1.10.1968 à 27.4.1998 : le neuvième Dulas Roger, capitaine, chef de corps, puis chef de centre

27.4.1998 à 9.2022 : le dixième Jaubert Fabrice, lieutenant chef de centre, prolongé jusqu’à 63 ans, chef de centre (capitaine, puis commandant).

*Principaux incendies sur lesquels la pompe à bras a été utilisée, retrouvés grâce à des archives familiales privées (les anciennes archives du corps ayant disparu).

1860 feu à la tuilerie de Macau (retrouvé dans compte-rendu municipal)

Pas de traces retrouvées jusqu’en 1903.

1903 feu au château des trois moulins

1905 feu des chais du château Montbrun à Cantenac (le château a brûlé en février 1954 par moins 18° degrés, les Sapeurs-pompiers de Macau présents avec le Dodge et la MPR 60).

1909 atelier de charpente Toubey

1919 restaurant Teyssoneau

1920 mercerie Tournier

1921 boulangerie Robert

1921 le massif forestier de Macau brûle en 3 heures de temps, suite à une imprudence

1923 maison à Cantelaude

1925 maison Bonnifait

1926 feu à Cordet Arsac

1933 maison à Cantelaude

1943 bâtiment Rondeau à la Grillade Macau

1944 maison en bois à Bern

1944 maison à la Maqueline

1948 bâtiment agricole au château Cantemerle

1948.1949 divers feux à la Fraicheyre (bois) et au dépôt d’ordures des Peyrettes

1949 est la dernière année où la pompe a servi sur des incendies, soit 113 ans de service.

Roger Dulas, ancien chef de corps du centre de Macau pendant 30 ans (commandant honoraire, 5e génération de la famille au sein du corps).