Le garde-champêtre de jadis à nos jours

Comme toutes les communes rurales, Parempuyre a eu au fil du temps son garde-champêtre.

Les auteurs de ce sujet ont puisé dans les archives municipales pour retrouver trace de ces agents communaux.

À notre connaissance, en 1839, M. Jollis Alexandre, Joseph a exercé cette fonction dans notre commune. En cette fin de XIXe siècle, M. Bos Jean, titulaire du poste, domicilié au lieu-dit Vacivey (actuellement Vassivey) perçoit un salaire mensuel de 50 francs. Chaque année, et ce jusqu'en 1930, une délibération est votée pour déterminer le salaire annuel de cet agent : 600 francs.

À cette époque l'école est payante. Toutefois, chaque année, quelques élèves y sont admis gratuitement. Leur nombre est fixé par le préfet. M. le maire et M. le curé sont chargés de dresser ensemble la liste d'enfants de sexe masculin uniquement. Bos Jacques, fils de notre garde-champêtre y figure de 1867 à 1873. Le 14 juin 1903, le conseil municipal, peu satisfait des services de M. Bos, demande à M. le maire de faire prononcer par M. le préfet la révocation de l'intéressé.

En ce début de XXe siècle, il est évident que les fonctions assignées au garde-champêtre ont évolué et diffèrent de celles définies au XIXe siècle. La surcharge de travail imposée par l'administration supérieure amène le conseil municipal à octroyer à M. Auzeau une gratification de 50 francs. En mars 1914, le garde-champêtre, cantonnier, tambour et afficheur, s'occupe de l'entretien du lavoir de Perrin et assure le service des vannes du Recoin et du Volant pour le compte du syndicat des Marais.

En août 1918, M. Saincric Félix est nommé garde-champêtre, il est admis à la retraite le 11 novembre 1927. C'est un personnage pittoresque, très populaire, au caractère jovial, qui aime jouer aux cartes mais qui est allergique au port de l'uniforme. II ne revêt la tenue complète (képi, veste noire, pantalon) que pour les grandes occasions : conseils municipaux, cérémonies au monument aux morts, élections, fêtes locales, proclamation des arrêtés du maire, etc. De caractère gai, « Osmin » devient sérieux dans l'exercice de ses fonctions qu'il effectue à pied la plupart du temps. De silhouette svelte, de stature très droite, de belle prestance, il représente « l'Autorité » de Parempuyre. II en est fier. Les premiers roulements de son tambour attirent les enfants qui sont heureux de le suivre lors de ses périples dans la commune. Qui ne se souvient de son tonitruant « Avisse à la population » bien articulé, suivi de diverses informations municipales : divagation d'animaux, curage des fossés et autres. Les haltes sont fréquentes. En début de tournée, le képi, posé bien droit sur sa tête, prend au fil des arrêts une position plus inclinée qui réjouit tous ses amis, petits et grands.

Une indemnité de bicyclette (prime de 300 francs) lui est attribuée au titre des années 1940, 1941, 1942. Il décède le 25 janvier 1951 à l'âge de 81 ans.

M. Métayet Jean, alors âgé de 29 ans lui succède. Il assume également la fonction de fossoyeur et de cantonnier, pour cette dernière jusqu'en 1951. II est chargé de dresser une liste de tous les « étrangers » (nouveaux habitants de Parempuyre) afin d'établir la cote mobilière. C'est également lui qui procède au ramassage des poubelles avec motoculteur et remorque.

En février 1961, il assume l'intérim de secrétaire adjoint à la mairie, M. Fayet Francis étant démissionnaire.

En 1964, l’effectif des employés communaux est de 7 personnes : un secrétaire de mairie, un garde-champêtre, un cantonnier, une balayeuse de classe – aide-cuisinière, une cuisinière, une balayeuse de classe au hameau de Lagrange (en raison de la fermeture de l'école, cet emploi sera supprimé en août 1968), un sonneur de cloches.

En mars 1968, la population a évolué. On décompte 1670 habitants. Parempuyre intègre la Communauté Urbaine de Bordeaux (C. U. B.) en 1969.

En janvier 1978, le nombre des employés communaux est de 14. M. Métayet mène sa carrière professionnelle avec discrétion et compétence. Sa connaissance des lieux est un atout supplémentaire pour les élus. II constate les décès : accidents de circulation, noyades, suicides ...II est d'ailleurs le premier appelé sur les lieux, de jour comme de nuit. II procède même à la mise en bière des victimes. Chaque premier jeudi du mois, il actionne la sirène d'alerte située rue Camille Montoya (ancienne mairie, actuel Athénée municipal). Atteint par la limite d'âge, M. Métayet prend sa retraite le 31 mars 1979. II est le dernier garde-champêtre de Parempuyre. Cet homme calme, pondéré, prend une part active à la vie sportive et associativede la commune. II est l'instigateur de la création du Club Athlétique de Parempuyre (C.A.P.) section football. Lorsqu'il quitte le CAP Football, il crée l'Union Sportive de Parempuyre (U.S.P) section handball féminin, dont il est le président fondateur. II a le bonheur de voir ses

« filles » (comme il le dit) accéder en championnat d'Aquitaine. Ces deux clubs sportifs existent toujours, mais évoluent dans des structures mieux adaptées aux sports pratiqués.

Le 20 mai 1984, la médaille du mérite récompense l'action de « Jeannot » Métayet. II est titulaire de la Croix du combattant. Il s’éteint le 25 septembre 1985 à l’âge de 71 ans.

Du fait de l'intégration de la commune au sein de la C.U.B.,le recrutement d'ungarde-champêtre ne s'impose plus. Cette fonction est devenue inadaptée aux exigencesdes communes urbaines ou semi-urbaines. Le 10 février 1979, le conseil municipal décide de recruter un agent de police municipale chargé notamment de missions d'enquêtes de tous ordres, du contrôle de la circulation routière et de la protection des enfants aux entrées et sorties des écoles, tout cela en dehors ou en complément des interventions de la Gendarmerie Nationale.

Le 1er avril 1979, le poste de garde-champêtre a été supprimé.

Texte extrait : Les feuillets n°3 de la mémoire, ouvrage collectif édité par le Comité d’animation communale de Parempuyre, 1995, p.71-75.