La vie de nos ancêtres 

Qui étaient nos ancêtres ?

Un mélange des races : un calcul tout simple pourrait nous en convaincre. Nous avons tous un père et une mère, qui eux-mêmes ont leur père et leur mère qui eux-mêmes ont eu, etc. Deux par personne... En doublant leur nombre à chaque génération, si l'on admet une moyenne de quatre générations par siècles, le chiffre de nos ancêtres directs vivant à une même époque monte très vite. Suivant notre âge, en 1900, huit ou seize de nos aïeux étaient en vie. Ils étaient 32 000 en 1600, mais en l'an Mil, ils étaient théoriquement près de 550 milliards. Chacun d'entre eux serait notre ancêtre direct. Ce n'est évidemment pas possible puisque la planète ne comptait probablement pas un milliard d'habitants et que la moitié ignorait l'existence des autres. Comme la plupart des français moyens d'aujourd'hui ne descendent ni des Zoulous ni des Incas, il faut bien admettre qu'il dut y avoir énormément d'unions consanguines au cours des siècles et que chacun de nous descend plusieurs fois en ligne directe d'un même individu. On pourrait penser aussi que chaque habitant de l'Europe de Charlemagne fut notre ancêtre direct, et même que chacun de nous descend du grand empereur... ou d'Attila par violence interposée.

Qui dira le courage et les souffrances de nos aïeux pour aboutir au français moyen que nous sommes. Qui dira les cheminements mystérieux de la vie pour arriver jusqu'à nous? Et qui pourrait se dire raciste après quelques instants de réflexion ?

Car Saint-Aubin vit passer successivement, après les peuplades inconnues des temps préhistoriques, les Ibères, les Vascons, Celtes, Romains, Wisigoths, Vandales, Francs, Arabes, Vikings, Anglais et plus récemment les Américains, les Allemands et même les Annamites réquisitionnés pour travailler à la Poudrerie.

Mais les Saint-Aubinois ne subirent pas toujours ces brassages de populations, ils en furent aussi les acteurs. On les vit aux croisades, à Compostelle, soldats perdus de la guerre de Cent ans et des Grandes Compagnies, fantassins des armées royales, révolutionnaires ou napoléoniennes, colonisateurs de l'Empire ou de la République et plus récemment prisonniers ou libérateurs.

Comment vivaient nos ancêtres ?

L’hygiène et l’habitat 

Si, brusquement, nous étions rappelés auprès de nos aïeux, nous serions tout d'abord incommodés par l'odeur qu'ils répandaient généreusement. Le plus rustre, le plus clochard d'entre nous ferait figure de délicat ou de mauviette. Leurs maisons de pisé ou de torchis étaient rarement construites par des maçons. Ils ne manquaient ni de paille, ni d'argile ni de branchages pour les édifier. Les poutres étaient des troncs d'arbres équarris à la hache. Chaque planche de la porte ou des volets était découpée dans la masse au passe-partout ou à la scie. Les toitures étaient de paille qu'on assemblait adroitement pour assurer une bonne étanchéité au froid et à l'eau, et une bonne résistance aux tempêtes.

Une grande pièce servait d'habitation aux humains alors qu'une écurie abritait les animaux. Cette écurie communiquait le plus souvent avec la salle commune. On profitait ainsi de la bonne chaleur des bêtes. Seulement, c'était une chaleur odorante, surtout lorsqu'on laissait fermenter l'épaisse couche de fumier qui leur servait de litière. Il n'était pas question, lorsqu'on venait de traire les vaches ou de changer leur paillage, de laisser les « esclops » (sabots) souillés à la porte. On ne les sortait que pour dormir ou pour changer le foin qui les garnissait.

Les chevaux et les ânes n'avaient pas une odeur désagréable, pas plus que les bovins et les moutons. Seule, peut-être, la senteur des chèvres et des boucs était un peu forte, mais elle était supportable. Les poulets qui venaient picorer les miettes jusque sur la table et les cochons fureteurs s'oubliaient parfois sur le sol en terre battue. On évacuait le tout avec un balai de brandes. L'odeur subsistait un moment avant de se fondre dans les senteurs qui imprégnaient les gens et les murs. Un retour de vent renvoyait parfois la fumée dans les yeux et dans les narines des habitants qui, toussant et pleurant, sortaient au grand air respirer un bon coup.

Comment les odeurs de la maison les auraient-elles gênés, alors qu'eux-mêmes, dépourvus d'hygiène corporelle, ne se lavaient que rarement, les jours de pluie ou, peut-être pour les grandes fêtes. Pour certains, un décrassage trop violent aurait risqué de leur arracher la peau.

Déjà, lorsqu'ils étaient petits, on ne les débarbouillait pas souvent de peur de les écorcher. Jusqu'à deux ans, on ne leur nettoyait pas la tête; on craignait en touchant leur fontanelle de les rendre fous ou idiots, peut-être même de les tuer. Cette coutume d'ailleurs s'est perpétuée jusqu'au vingtième siècle puisque, avant la dernière guerre, il n'était pas rare de voir dans les campagnes, de mignons bébés dont les cheveux blonds émergeaient d'une croûte noire.

Les grands du Royaume se parfumaient, dit-on, mais le paysan de Saint-Aubin avait-il de l'argent à gaspiller pour acheter de l'eau de rose au colporteur ? Pouvait-il dépenser quelques sols lors de ses rares voyages à Bordeaux pour faire plaisir à Madame? Des sous, d'ailleurs, en avait-il ?

Ressources et Vie sociale.

Le peu d'argent que les paysans rassemblaient en vendant leur récolte leur servait à payer dîmes et impôts. Serfs ou serfs questaux (soumis à l'impôt de la taille), il leur fallait payer, toujours payer, en espèces, en nature ou sous forme de prestations - tant de jours de travail périodiquement ou sur réquisition -. Ils étaient tous vulnérables en cas de disette, à moins que le seigneur ou le curé qui percevaient la dîme n'aient la bonté d'âme de les secourir dans les périodes les plus difficiles. Pendant la période féodale, à Saint-Aubin, on n'a pas trouvé d'augmentation sensible de la mortalité alors que la famine, à plusieurs reprises, dévastait le reste du pays.

Peut-on parler d'échelle sociale, alors qu'on devrait plutôt dire l'échelle des privations, l'escalier de la misère ? Sur les marches du haut, on trouvait le laboureur et le vigneron. En général, ils possédaient un lopin de terre dont ils tiraient la subsistance familiale, mais dont une partie était laissée en jachère. Ils étaient aussi propriétaires de leurs animaux et de leur charrette, tombereau et charrue. Ils pouvaient, en dehors de leur propre exploitation, effectuer des transports ou des labours pour les autres, qui les remboursaient en journées de travail ou, plus rarement, en espèces. Ils habitaient dans la maison qu'eux-mêmes ou leurs ancêtres avaient construite et qu'ils agrandissaient ou consolidaient au fur et à mesure des besoins.

Ceux qui n'avaient que leurs bras étaient des brassiers ou journaliers qui se louaient pour les gros travaux, à la journée ou à la tâche. Leurs bicoques étaient plus misérables et bien souvent appartenaient à leur patron. Comme ils n'avaient, en général, aucune nourriture en réserve, la disette les frappait de plein fouet et se transformait vite en famine. Plus que les autres, ils devaient braconner, chercher des champignons dans des « placets » qu'ils croyaient être les seuls à connaître, cueillir les baies de la forêt, déterrer les légumes sauvages : ravenelles, salsifis, poireaux-« baraganes », carottes, couper les pissenlits et la mâche, pêcher l'anguille ou les poissons-chats dans les gravières, glaner derrière les moissonneurs si on les y autorisait.

En dehors des travaux des champs, on pratiquait l'élevage. Des pasteurs conduisaient plus de trois mille moutons dans la lande, moutons qui leur appartenaient ou que d'autres leur avaient confiés. Plusieurs étaient des bergers logés et appointés par les seigneurs, gros propriétaires. Du haut de leurs échasses, ils surveillaient leurs troupeaux, prêts à signaler l'arrivée du loup ou celle des mendiants, vagabonds ou pillards qui s'aventuraient dans leur secteur.

Tous ceux qui le pouvaient élevaient quelques animaux domestiques. Les plus aisés, ceux qui avaient plusieurs vaches devaient choisir. La plus vigoureuse était attelée. Elle ne donnerait pas de lait ni de veau. Comment labourer avec une vache en gestation sans compromettre la vie du petit ou de la mère ? Le cochon était d'un bon rapport. On l'utilisait tout entier, jusqu'aux os qui faisaient la joie des chiens de garde ou de bergers, alors qu'on donnait les osselets aux enfants pour jouer. De plus, chaque maison possédait sa basse-cour, car la volaille constituait un bon appoint.

Tous au travail 

Chaque membre de la famille devait être utile aux autres. Dès que les enfants étaient assez grands pour surveiller les oies, garder les cochons, lancer les chiens derrière les brebis, tenir la corde de la vache, gratter l'herbe, biner, on les mettait au travail. Ils devaient « gagner leur pain » dès l'âge de quatre ou cinq ans. Tant qu'on pouvait y voir à la lueur du soleil couchant, tous travaillaient dans les champs et, comme les journées commençaient à l'aube, ils s'usaient très vite. La vieille grand-mère de cinquante ans était déjà courbée vers le sol et se plaignait de quelques rhumatismes que les emplâtres de la guérisseuse n'arrivaient pas toujours à calmer. Mais elle devait quand même exécuter les travaux proportionnels à ses forces. Il n'était pas question de la laisser se chauffer au soleil sans occuper ses mains, si elle était encore capable de manœuvrer le rouet, faire tourner la quenouille et filer la laine des moutons. Elle aussi pouvait garder les brebis autour de la maison, tant qu'elle aurait assez de voix pour crier « au loup » en ameutant le voisinage, car les prédateurs ne manquaient pas : le renard, la fouine ou chafouin, la belette, l’hermine, mais aussi ces animaux difformes et mystérieux que personne n'avait jamais approchés, mais que certains, dignes de foi, avaient vu rôder à la nuit tombante.

À part le sel et quelques outillages, tout devait être produit sur l'exploitation. À l'intérieur de la maison, en général, c'est la « Maîtresse » qui commandait, alors que son mari s'occupait du personnel et des travaux des champs.

Après la tonte, la laine était mise à bouillir dans la cendre et l'argile, puis cardée par les femmes, avec de longs peignes. Le plus souvent, après le filage, elle était tissée sur le métier familial car, lorsque les intempéries l'empêchaient de travailler aux champs, le paysan se transformait en tisserand. Les étoffes grossières étaient ensuite plongées dans la teinture, celle qu'on élaborait à partir de produits naturels ; écorce de chêne, feuilles de figuier ou de noyer.

Pour travailler à l'extérieur, dans le froid et le mauvais temps, on savait depuis toujours apprêter les peaux de mouton, tandis que celles des gros animaux étaient tannées et séchées. Elles étaient utilisées pour confectionner les chaussures, les harnachements et garnitures, les rênes et tous les liens de cuir.

Les surplus de la production familiale, étoffes et peaux, étaient vendus sur le marché, aux tailleurs d'habits, aux marchands de corde et de tamis. Des courtiers, passant de maison en maison, achetaient ce qu'on leur proposait, y compris les peaux de lapin, mais il fallait s'en méfier. Après avoir déprécié la marchandise, ils consentaient à l'acheter, comme à regret, contraints et forcés par leur bonté d'âme, en le payant au prix le plus bas. Et le paysan, en soupesant sa maigre recette, repartait tout honteux d'avoir osé offrir une marchandise aussi vile. Plusieurs, cependant, relevaient la tête et marchandaient.

Les hommes fabriquaient eux-mêmes la plupart de leurs instruments de travail. Ils savaient choisir les bois les plus durs pour leurs araires - charrues - ou les herses, les fourches, les pelles et les râteaux, ormeau, chêne et robinier. Ils coupaient dans les endroits les plus marécageux, les plus beaux vergnes sans nœuds, dans lesquels ils pouvaient creuser leurs sabots à la tarière. Tout le matériel vinaire provenait de la forêt : ormeau, chêne ou châtaignier, noyer ou merisier : foudres, tonneaux, barriques et barricots, baillots (paniers à vendange), comportes, douilles et douillats pour transporter le raisin, cuves pour recueillir le moût, seaux ou seilles pour le transporter, entonnoirs pour le mettre en fûts. Les conteneurs étaient en bois cerclés de châtaignier. Il fallait les étancher par trempage et mouillage avant utilisation. La vis du pressoir et les pièces mobiles étaient façonnées à la main et fixées sur un assemblage de planches épaisses en châtaignier. De lourds madriers, les tains, écrasaient la galette de raisin qu'on avait foulée aux pieds, pour en exprimer les dernières gouttes. On laissait fermenter le reste arrosé d'eau pour en faire de la piquette, boisson habituelle du vigneron. Les tamis, pour débarrasser le moût des pépins ou restes de feuillages étaient confectionnés en osier tressé bien serré. Ils forgeaient les clous, les socs et diverses pièces métalliques, n'achetant au taillandier de Saint-Médard que quelques outils indispensables. Dans des bois sélectionnés avec amour et séchés depuis longtemps, ils confectionnaient leurs « tianques », ces échasses qui leur permettaient de se déplacer rapidement, même dans les marais, tout en surveillant les alentours. Le mobilier était très simple, car le bois n'était pas facile à travailler avec les outils rudimentaires dont ils disposaient. La table et les bancs étaient solides, bien chevillés, avec de larges pieds qui ne s'enfonçaient pas trop dans le sol de terre battue de la salle commune. La table était parfois évidée à la gouge, à l'emplacement des convives ; les cavités servaient d'écuelles. Après le repas, un seau d'eau, un coup de torchon, et la vaisselle était lavée, à moins que le chien ou le chat famélique n'y aient déjà passé la langue. Dans un coin de la pièce, isolé par quelques planches, un bat-flanc servait de couche familiale. Les hardes étaient pliées dans un coffre sur lequel on pouvait s'asseoir.

Mais la pièce maîtresse du mobilier, que possédaient même les plus pauvres, c'était la maie, sorte de caisse de bois, longue de deux mètres environ, montée sur pieds et munie d'un couvercle. Elle servait à tout, cette maie : de pétrin, car, une fois par semaine, chaque famille faisait son pain, de table ou de lit à l'occasion. Mais son heure de gloire arrivait une fois l'an, environ, quand on tuait le cochon. Nettoyée, rendue étanche par trempage, elle était portée devant la maison. À peine le cochon avait-il poussé son dernier cri, on le détachait et on le faisait glisser dans la maie pour l'ébouillanter. On le raclait alors jusqu'à l'élimination du dernier poil, avant de le pendre sur une échelle, tête en bas, et de le débiter, bien net, bien rose, plus propre que ses tortionnaires. En groupe, les femmes partaient nettoyer les boyaux à la gravière voisine en soufflant avec la bouche pour éliminer les derniers déchets, puis les remplissaient pour en faire des boudins ou des saucisses qu'on laisserait sécher une saison, enroulés autour de bambous suspendus au plafond. Avec l'eau des boudins, dont certains éclataient en cours de cuisson, on faisait une bonne soupe bien grasse, dont tous se régalaient avant de faire un bon chabrot dans les écuelles en bois. Pour une fois, on ne buvait pas la piquette habituelle, mais un bon petit vin de la récolte dernière. On prélevait le filet du cochon pour le rôtir à la broche. C'était le meilleur morceau, celui qu'on mangeait à la fête, alors que les autres morceaux étaient salés et confits dans la graisse. Puis la maie reprenait sa place dans la salle commune jusqu'au prochain sacrifice.

Le repos des travailleurs 

Le soleil était couché depuis longtemps. On n'y voyait vraiment plus rien. Les animaux étaient soignés, le petit veau avait pris sa tétée, les vaches avaient donné leur lait, il était temps d'allumer la chandelle : lumignon à huile quand les flammes du foyer étaient encore claires, chandelles de suif ou torches de résine. Le suif, c'était de la graisse de bœuf. Elle ne coûtait que quelques liards, mais tous ne pouvaient s'en offrir. La résine, par contre, était sur place, elle suintait des pins, il suffisait d'aller la chercher. Il fallait la fondre à l'abri de la flamme, y plonger un morceau d'étoffe qu'on tordait ensuite comme pour l'essorer. En séchant, ces tortillons se raidissaient et prenaient l'aspect d'une torche. Quand on l'allumait, une épaisse fumée noire s'en dégageait, s'incrustant dans la peau et les narines, si bien qu'on devait les accrocher à l'intérieur de la cheminée. Cette odeur pénétrante de résine brûlée imprégnait les habits des paysans, ajoutant une nouvelle senteur à ce fumet qui nous incommoderait aujourd'hui, mais qu'ils considéraient comme un parfum naturel.

Réunie devant le foyer, les jours de froid, ou dans la cour au printemps, chassant la fumée ou chassant les moustiques, selon la saison, la famille pouvait enfin s'accorder un moment de détente. On racontait des histoires fantastiques de 'loups-garous, de sorcières qui, à minuit, se transformaient en chèvres pour courir plus vite à leurs rendez-vous mystérieux, d'apparitions, de sources miraculeuses, de feux follets, de prodiges dans le ciel. On racontait les aventures de nos aïeux, les derniers évènements relatés et enjolivés par le colporteur ou le mendiant, amplifiés par l'imagination des conteurs. Parfois, surtout les soirs où l'on n'avait pas beaucoup mangé, on évoquait les repas du Roi à la cour, le défilé des bœufs en broche, des moutons rôtis à point, des cailles et des faisans bardés de lard et de toutes ces bonnes choses qui faisaient venir la salive au coin des lèvres.

Pendant que marchaient les langues, s'activaient les mains. Suivant la saison, on avait toujours quelque chose à faire : casser des noix, éplucher des châtaignes ou le maïs, fendre l'osier, tresser des corbeilles ou des ruches qu'on enduirait de glaise pour les rendre étanches. Les rouets tournaient, le métier à tisser cliquetait, la flamme du foyer baissait lentement, la conversation se faisait plus lente, les paupières s'alourdissaient et le grand-père ronflait déjà dans son fauteuil. Il était temps pour la famille de se mettre au lit. Dans cette bonne chaleur animale et viscérale, délicatesse de l'odorat mise à part ; il faisait bon vivre, se serrer les uns contre les autres sur le bat-flanc collectif garni d'un sac de paille et balle d'avoine. On y ajoutait parfois des feuilles d'épis de maïs qui lui donnaient du gonflant mais la rendaient plus craquante. En hiver, on y ajoutait une couette de plumes. Les plumes étaient bien chaudes, plus confortables, mais il fallait les examiner souvent. Elles risquaient de s'amalgamer en figures mystérieuses, formant des croix qu'il était impossible de dénouer. C'était alors un méchant sorcier ou quelque mauvais voisin qui avait jeté un sort à la famille. Il fallait courir dare-dare chez le désenvoûteur le plus proche pour connaître le nom de son ennemi. On brûlait les plumes et parfois la couette. En cas de récidive, on brûlait aussi la sorcière.

Texte extrait du livre du René-Pierre Sierra, Chronique de Saint-Aubin-de-Médoc, juin 1995, éditeur mairie de Saint-Aubin-de-Médoc, p 36-46.