La commune de 1983 à 1999 

 

La loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, départements et régions, attribue des compétences nouvelles aux conseils municipaux, tel le pouvoir d'intervenir dans les secteurs économique, financier et social. Celle du 19 novembre 1982 modifie le régime électoral et institue dans les communes de plus de 3 500 habitants un système mixte : la liste arrivée en tête enlève la moitié des sièges, les autres sont répartis à la proportionnelle. Ces trois municipalités, dirigées par le même maire Serge Lamaison, vont créer de nombreux équipements et s'attacher à améliorer la vie dans chaque quartier.

La population va passer de 18 665 habitants en 1982 à 26 000 en 1999. En 1983, les Saint-Médardais ont le choix entre quatre listes pour les élections municipales des 6 et 13 mars ; « Union et gestion pour l'avenir de Saint-Médard » conduite par le maire sortant Charles Viala ; « Union de la majorité présidentielle » menée par Serge Lamaison ; « Action sociale et administration municipale » dirigée par Christian Dussédat et « Notre Cité Saint-Médard » avec Simon Lauba. À l'issue du 1er tour, la liste conduite par Lamaison recueille 33,8 % des voix devant celle de Viala 29,8 % et de Dussédat 28,1 %.

Les trois listes sont présentes au second tour. Sur les 33 conseillers municipaux à pourvoir, la liste Lamaison en obtient 23, celle de Viala 6 et celle de Dussédat 4. Le 18 mars 1983, Serge Lamaison est élu maire et s'entoure des adjoints suivants : Pierrette Guerlou, Lionel Lhomme, Jean Broustet, François Larran, Jean Bouvet, Alain Artigala, Jacques Guichoux, Marie-José Aubert, Jean-Etienne Dhersin. Six ans après, le 12 mars 1989, trois listes s'opposent : celle de la municipalité sortante « Poursuivre ensemble pour Saint-Médard » avec Serge Lamaison ; « Une certaine idée de Saint-Médard » conduite par Jean-Pierre Nardini et « Union du rassemblement et du centre » avec Jacques Catteau. Élue au 1er tour, avec 69 % des suffrages exprimés, la liste Lamaison obtient 30 conseillers municipaux, celle de Catteau 5. Le 17 mars, Serge Lamaison est réélu, avec pour adjoints : Pierrette Guerlou, Lionel Lhomme, Jacques Saint-Girons, François Larran, Jean Bouvet, Line Péron, Jacques Guichoux, Marie-José Aubert, Jean-Étienne Dhersin, Claude Didier.

En juin 1995, de nouveau trois listes : « Poursuivre ensemble pour Saint-Médard » avec le maire sortant ; « Union pour Saint-Médard » de Francis Béquain et « Vivre paisiblement à Saint-Médard » d'Alain Rocher. Élue au premier tour le 11 juin, la liste Lamaison avec près de 58 % des voix a 28 sièges, celle de Béquain 6 et celle de Rocher 1. La mise en place de la municipalité qui abordera le XXIe siècle se réalise le 18 juin. Le maire est reconduit et s'entoure des adjoints : Lionel Lhomme, Jacques Saint-Girons, Jean-Claude Castès, Jean-Étienne Dhersin, Jacques Guichoux, Line Péron, Claude Didier, Jean-Raymond Biraud, Thierry Christophoul et Françis Onraet. Aussi S. Lamaison, P. Guerlou, F. Larran et A. Coiffard sont élus conseillers communautaires.

En 1983, les réalisations de la première municipalité Serge Lamaison sont projetées au cours de la réunion du 5 septembre : la bibliothèque centrale de prêt, l'aménagement de l'ancienne gare, celui des bords de Jalle et la résidence pour personnes âgées. Sachant que le département est à la recherche d'un terrain, la commune propose au ministère de la Culture la cession gratuite d'une parcelle de 6 500 m² sur le domaine de l'E.R.CA. à Caupian pour y implanter la bibliothèque centrale de prêt. L'ouvrage reçoit le 8 novembre 1988 la visite du président de la République François Mitterrand et sera inauguré le 29 septembre. Sa mission essentielle consiste à prêter des livres dans les petites communes du département.

L'ancienne gare, déclassée depuis octobre 1979, fait l'objet d'un projet conçu dans le cadre de l'opération « Banlieue 89 ». Cette restructuration porte sur le bâtiment central et ses dépendances (espace accueil, local matériel des cyclistes) les espaces verts (jeux, boulodrome) et la mise en place de matériel ferroviaire. Après deux ans de travaux, les bicyclettes peuvent entrer en gare.

L'aménagement des bords de Jalle prévoit une passerelle, une piste circulaire gravée, une aire de stationnement, un terrain de tir à l'arc et l'amélioration des aires de sports et des vestiaires. Ceci est approuvé le 25 novembre 1985, modifié en décembre 1988 avec l'adjonction d'un parcours sportif, d'abris, de jeux d'enfants. Les travaux s'échelonnent sur quelques mois : le petit pont de bois est inauguré le 1er mars 1989, l'espace tir à l'arc début 1990.

La résidence pour personnes âgées (R.P.A.) est décidée le 25 novembre 1985 sur un emplacement boisé d'un hectare, au Bourdieu, acquis aux consorts Martin. La résidence Flora-Tristan (1803-1844, militante féministe ouvrière) comprend restaurant, salon, salles de réunions et soixante-dix-sept appartements, et le centre médico-social départemental. Mise en service en juillet 1988, elle reçoit la visite de François Mitterrand le 8 novembre avant son inauguration en janvier 1989. À proximité, la résidence Paul-Gauguin (petit-fils de Flora Tristan) offre depuis 1999 un complément de huit appartements. L'E.R.C.A., où sont installés depuis 1984 les ateliers municipaux et les services des espaces verts, change de nom le 25 novembre 1985, devenant « le domaine de Caupian ».

L'aménagement du centre de loisirs pour enfants y est projeté. Il deviendra le « Village Louise-Michel » (1830-1905, institutrice qui prit part à la Commune). Les travaux de rénovation de ces bâtiments centenaires sont confiés à l'architecte Petuaud-Letang. Commencés en 1987, ils mettent à la disposition des enfants de 3 à 12 ans une infirmerie, des salles d'accueil, de jeux, de repos, de lecture.

La grande salle polyvalente permet d'organiser de nombreuses manifestations. Un bâtiment (réservé au Club des jeunes) est réhabilité. Non loin de là, sur une aire de 900 m² est implantée, par décision municipale du 25 mars 1987, la cuisine centrale « à liaison froide », entièrement électrifiée. Mise en service dès 1988, elle permet la préparation de plats cuisinés, conditionnés, refroidis et stockés en chambre froide. 2 500 repas sont ainsi distribués quotidiennement dans les restaurants scolaires, les résidences pour personnes âgées, les autres collectivités et chez les particuliers, ceci par camions frigorifiques.

Le centre-ville va aussi évoluer. La première phase de sa transformation est la suppression des bains-douches et du centre médico-social devenus obsolètes. En juin 1984, la municipalité décide de remplacer cet ensemble par le centre Pierre-Mendès-France, inauguré le 10 octobre 1986. Il abrite une halte-garderie, une crèche, des locaux syndicaux et sociaux, des salles de réunion dont la grande salle « Antonin-Larroque » permettant aux « Amitiés saint-médardaises » et à diverses associations de se réunir.

En avril 1987, est lancé un projet d'ensemble immobilier, à l'intersection des routes de Bordeaux et du Taillan, sur l'emplacement des anciennes écoles communales. Avec l'aide de nombreux partenaires, l'architecte Michel Petuaud-Letang édifie l'Espace Montaigne comprenant hôtel, restaurant, salles de réunion d'une part et commerces, bureaux, parkings en surface et souterrain d'autre part.

La destruction du quartier insalubre situé à l'est de la mairie permet en 1989-1990 de voir éclore le Clos Chanoine-Montfort. Le Parvis, édifié par Huguet, Prévost, Loirat, en collaboration avec S.E.M. Jalles, se compose d'une partie publique (bureaux et passerelle pour la mairie, Trésor public ouvert depuis janvier 1992) et d'une privée constituée de logements, commerces, le tout avec parkings souterrains.

De 1987 à 1991, furent également construites les résidences les Vergers, le Central, Jean-Jaurès, puis en 1997 la Pompe. Le projet d'une zone d'aménagement concerté du centre-ville (Z.A.C), établi depuis le 30 mars 1992, est accepté en avril 1999 par la C.U.B. Les principaux bâtiments du patrimoine communal font l'objet de soins particuliers. La mairie subit depuis 1987 quelques remaniements internes lui permettant une rationalisation de ses services, en particulier le hall d'entrée offrant aux concitoyens un accueil agréable, le premier étage relié au Parvis par la passerelle et les combles aménagés en bureaux.

La restructuration de la salle du conseil municipal est lancée en 1999. Sous la tutelle des Bâtiments de France avec l'aide financière des Monuments historiques et du Conseil général, une réfection extérieure de l'église s'engage de 1986 à 1991 : le clocher, la toiture et l'assainissement pluvial des murs extérieurs. De 1993 à 1998, la restauration intérieure donne un éclat nouveau à ce vénérable lieu.

Depuis sa création en 1970, les municipalités décident de multiples modifications et améliorations au Centre culturel. Les plus notoires depuis 1985 sont : la création de salles de cinéma et de danse, la rénovation du hall, des grands foyers, de la grande salle (sièges, murs, scène), puis des équipements de projection et de sonorisation. À l'entrée, sous les grands foyers, une construction de 1993 abrite des studios de danse.

Un projet de création d'une médiathèque est à l'étude et sera concrétisé en 2000. Le Centre d'action culturelle (C.A.C.) en juillet 1982, dans la recherche de nouveaux objectifs est remplacé en mai 1991 par l'Institut départemental du développement artistique et culturel (I.D.D.A.C.) structure en partenariat avec l'État et le Département.

L'Office d'animation culturelle (O.A.C.) créé par la municipalité le 6 décembre 1983, coordonne toutes les initiatives à caractère culturel émanant d'associations locales. Il gère depuis le 1er janvier 1984, la bibliothèque, les écoles de musique et de danse. Dans les années 1990, l'O.A.C. devient l'O.C.A.J. (Office culture animation jeunesse) et coordonne les associations socioculturelles et d'animation de la ville.

Les acquisitions foncières incluses dans le triangle des rues Dupérier, Dunant, Balestic, avec entre autres l'ex-local E.D.F., permettent sur un ensemble de 5 000 m² la réalisation en 1990-1993 de la Maison de la petite enfance où siègent des services sociaux, crèches collectives et familiales et depuis 1998 une halte-garderie. À proximité, s'élèvent les résidences Henri-Dunant, Joseph-Cruchon et non loin le Clos des Lanciers.

En 1990, l'armée de l'air libère le vaste terrain occupé par le radar, son acquisition immédiate par la commune suit. Une caserne de gendarmerie, projetée en octobre 1984, sera terminée en 1992 à proximité de l'Espace Jacques-Brel-Granges de Gajac. Attenant à celle-ci, sur plus de 12 hectares, s'étale le centre commercial de Bordeaux-Ouest (avec galerie d'une cinquantaine de boutiques). Il ouvre ses portes le 26 août 1992 et abrite, depuis début 1993, l'agence postale de Gajac. Face au complexe commercial se situent la cité de Berlican rénovée en 1998 et au loin, vers le nord, le domaine du Thil et la Jalle.

Le vaste espace naturel des sources du Thil et de Gamarde déborde sur Le Haillan et Le Taillan. Un périmètre de protection de ces sources a été créé, par arrêté préfectoral, le 22 juillet 1971. Lors de la réunion du 16 décembre 1996, la commune, avec participation de la C.U.B., du Conseil général et de l'Agence du bassin Adour-Garonne, envisage l'acquisition de terrains pour la sauvegarde du site. La première acquisition date de 1997, d'autres sont en cours.

Le Comité de la forêt et des ruisseaux (C.F.R.) en collaboration avec l'Association communale de chasse agréée (A.C.C.A.) souhaiterait maintenir cette vingtaine d'hectares déjà acquis, en réserve de chasse et faune sauvage. Sous les précédentes municipalités, les quartiers ouest de la commune ont commencé à se développer. De nombreux équipements complémentaires sont réalisés.

La municipalité envisage en février 1988 la création d'un centre pour activités festives et culturelles, ce sera l'Espace Georges-Brassens mis en service en 1989 avec des aires de jeux, un fronton, un parking et un bâtiment qui deviendra l'agence postale d'Hastignan.

Des lotissements : Clos Mariam, Pinton, Picot, Clos Voltaire sont réalisés, amenant de nouvelles familles.

Un autre projet se dessine : le Clos d'Hastignan. Le quartier d'Hastignan est le point de jonction des deux axes routiers contournant la commune, au nord la RN 215 et au sud la liaison Rocade Picot ponctuée de carrefours giratoires. C'est précisément en ce lieu, dans la Lande de Piquès à Picot que, vu l'exiguïté du cimetière de Balanguey, la municipalité en juin 1986 conclut l'achat du terrain Gravey. L'année suivante, les architectes Morier et Bouscaut dirigent les travaux, fin 1988 le colombarium et la première tranche du cimetière paysager sont terminés. Un projet d'extension est à l'étude pour répondre aux demandes.

À l'extrémité d'Issac, à l'orée de la lande girondine, la zone d'activité « Les Artigons » créée en 1985 s'étend sur plus de 2 ha, avec à l'origine 6 000 m² bâtis. Elle est mise à la disposition des petites entreprises désirant bénéficier d'allègements fiscaux lors de leur implantation. Près de Corbiac, dans la lande de Mazeau, la zone d'activité « Galaxie » se développe.

Vu la sensible augmentation de population depuis une quinzaine d'années, la municipalité doit construire une vingtaine de classes supplémentaires dans les différents établissements scolaires. Elle améliore en particulier l'accueil des enfants : au déjeuner avec des restaurants et en périscolaire, matin et soir, avec de nouvelles salles qui renforcent les équipements. Les collèges François-Mauriac en 1993 et Hastignan en 1996 sont rénovés par le département (Conseil général). La Région (Conseil régional), en remplacement d'installations délabrées, ouvre, en septembre 1990, le lycée professionnel Jehan- Dupérier ; la commune construira la salle Ariane, à côté, en 1993.

En septembre 1991, le bureau de l'Inspection départementale de l'Éducation nationale s'installe au bourg. En 1994, le Centre Marc-Bœuf pour adultes handicapés ouvre ses portes non loin du lycée professionnel.

Au Taillan, espéré depuis des lustres, le lycée du Sud-Médoc accueille les premiers Saint-Médardais en septembre 1992. En septembre 1999, les enfants de Saint-Médard se répartissent dans sept groupes scolaires élémentaires mixtes (78 classes et 2 015 élèves), six écoles maternelles (39 classes, 1 064 élèves), deux collèges, François-Mauriac (878 élèves), Hastignan (1093 élèves) et le lycée professionnel Jehan-Dupérier (456 élèves). Au total, 5 506 jeunes suivent leur scolarité dans les établissements de la commune.

Dans le domaine sportif sont à noter : de nombreuses réfections au complexe Robert Monseau (piste d'athlétisme, courts de tennis, toiture du C.O.S.E.C., tribunes du stade, aménagement de l'ancienne patinoire en « Espace roller skate ») ; la mise en conformité des deux piscines et en projet la couverture de celle de Gajac ; les créations du Centre départemental d'haltérophilie et de la salle de gymnastique sportive ; l'acquisition en 1989 de l'étang Broustera à Salaunes, pour l'association au nom évocateur « Les moulins de Saint-Médard », permettant aux pêcheurs d'exercer leur talent et enfin les conventions signées entre la municipalité, les entreprises, les lycées et collèges permettant l'utilisation réciproque de toutes les installations sportives de la commune et de la salle Pierrette-Aymar, près du lycée Sud-Médoc. Les jeunes footballeurs en 1975 ont établi les premiers contacts avec leurs homologues de Merzig. Après les rencontres officielles, cette ville d'Allemagne scelle, en 1986, son union avec la nôtre. En 1990, Sabaudia en Italie et Almansa en Espagne complètent ces jumelages avec la ville Espace, entraînant Saint-Médard-en-Jalles sur les chemins de l'Europe.

Texte extrait de : Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages. Repères historiques par René Daix et Lucien Vergez, p. 81-88.