Les armes et les origines du nom de Blanquefort

Les armes de Blanquefort, telles que nous les reproduisons, nous semblent parfaitement authentiques : fascé, contre-fascé d’or et de gueule à 4 pièces.

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La seule remarque que nous puissions faire, c'est que le contre-fascé de 4 pièces n'est pas un modèle courant, car il se fit plus souvent par la suite en 6 pièces. Elles remontent fort probablement à la fin du 10e ou dans le début du 12e siècle.

Sans vouloir entrer dans le domaine très touffu de la science héraldique, nous pouvons mentionner au passage que les plus anciennes armes régionales sont celles des Bordeaux (d’or = un seul métal) et d'Albret (de gueule = un seul émail) qui doivent remonter sensiblement à la fondation de cette maison par Hélie, avant 1050.

 

 

 

Les armes des Blanquefort sont contemporaines ou peu sensiblement postérieures car les parti, coupé, tranché, fascé,etc., datent de la plus ancienne époque.

Les premières surcharges paraissent dans la seconde moitié du XIIe siècle et n’étaient composées de pièces que d'un seul métal ou d'un seul émail, tels que les besants, les tourteaux, les mâcles, etc., presque toutes tirées de l'habillement civil ou militaire. Les mâcles, sorte de carrés de métal évidés, étaient cousues sur les broignes de cuir ou de drap dans l'armure du 12e siècle qui ne fut remplacée qu'au 13e siècle par le haubert de maille.

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Ces armes des Blanquefort remontent sans doute au temps de la première lignée avec Almeyric et Arnaud. La forme de l'écu tel que nous la donnons (dit « ancien ») subsista dans le blason jusqu'au 16e siècle.

Quant à l'origine du nom de Blanquefort, nous regrettons de ne pas accepter la légende sympathique de Blanche la Sarrazine si ancrée dans le Médoc. La forme de la vieille forteresse est trop authentiquement « normande » avec sa« motte » de fondation pour laisser croire à une demeure plusancienne dont on aurait-emprunté le nom.

Il existe encore à l'heure actuelle des lieux-dits le long des jalles, en amont comme en aval, qui ont conservé à moins de cinq cents mètres du château, les noms de moulin blanc et moulin noir. Il y a donc de fortes chances pour que Blanquefort se traduise par forteresse blanche qui devait, à lpoque, éclater de très loin dans un paysage de palud assez dénudé.

Maurice Métraux, Les « Blanquefort » et les origines wikings dites normandes de la Guyenne sous la féodalité, Imprimeur Samie Bordeaux, 1963, p.25-26.

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