Inventaire de Bertrand Charneau

Dans cet inventaire des demeures de Blanquefort, nous avons exclu volontairement la forteresse. Pour l'étude archéologique de cette place forte, nous renvoyons aux nombreux ouvrages qui lui ont été consacré. L'importance historique de la forteresse est cependant telle, que les références à l'édifice lui-même, ou à la dynastie des Durfort-Duras, seront inévitables dans notre discours. Si l'intitulé de cette étude annonce un inventaire des châteaux et maisons de campagnes (ou demeures), comment ne pas encore une fois relever l'ambiguïté, évidente en terres de vignobles, entre château-cru et château-demeure, mais aussi l'ambiguïté des dénominations mêmes. Sciemment et pour marquer la réalité de ce particularisme local, nous emploierons, parfois indifféremment, les termes de demeure ou château, au risque de quelques abus de langage, si l'on s'en tenait aux sens restreints du vocabulaire architectural nécessairement précis. Cette étude ne se veut pas exhaustive. Même si le plus grand nombre possible de demeures a été étudié, certaines constructions ont pu échapper à nos recherches, pourtant menées avec vigilance ; d'autres n'ont pas paru devoir être retenues, par manque d'intérêt architectural et historique (Stat. du dépt. de la Gironde, Jouannet, Bordeaux, 1874.)

Des demeures disparues aujourd'hui, mais dont diverses sources nous ont aidées à reconstituer l'histoire, font l'objet d'un chapitre. Il nous a semblé intéressant d'insérer aussi dans nos propos, quelques mots sur les moulins, qui pour la plupart n'existent plus, mais qui ont eu une importance dans la vie de la commune.

Le temps

Les limites chronologiques de cet inventaire se sont imposées d’elles-mêmes, dans le sens de la recherche vers les origines. L'édifice le plus ancien, encore existant, possède des éléments fort probablement du XVIIe siècle et mis à part la forteresse, nous n’avons pas rencontré de château ou de demeures antérieurs à ce siècle, et pouvant entrer dans le cadre de cette étude. 1850 est la limite vers le présent, généralement admise pour un inventaire de l’architecture du passé ; nous avons cependant poursuivi l’étude de certaines demeures, en dépassant de beaucoup cette date, lorsque cela nous a semblé nécessaire.

L’espace

Nouvelle ambiguïté des termes : le « Haut-Médoc » s’étend vers le sud de l’estuaire de la Gironde. La commune de Blanquefort se situe à l'’extrême sud de cette région. Comme pour toute la région médocaine, Blanquefort bénéficie d’un sol et d’un climat très propices à la culture de la vigne. La Garonne a déposé la grave, le sable, et l’argile, constituant un sol tout à fait favorable pour le vignoble. Les ruisseaux, localement dénommés « jalles », traversent la commune d’ouest en est et déterminent des frontières naturelles : au nord la jalle de la Lande, au sud la jalle de Canteret et la jalle du Sable. Les « Statistiques Générales » de Féret montrent la variété de ces sols et ainsi la grande diversité des crus. La commune est divisée en deux zones géographiques ; la répartition de l’habitat suit absolument cette disposition. La différence topographique matérialisée par la départementale 108, suivant un axe nord-sud, est nette sur la représentation cartographique. À droite de cette voie, les marais ou palus, s'étendent jusqu'à la Garonne. Des terrains ont été gagnés sur le fleuve par « colmatage ».

Un traité passé entre Gui Aldonce de Durfort et divers entrepreneurs, en date du 22 février 1657, énonce les conditions de mise en culture de ces « marêts ». ((Stat. du dépt. de la Gironde, Jouannet, Bordeaux, 1874.) L'habitat est rare, les terrains sont aujourd'hui cédés pour l'installation de la zone industrielle. À gauche de la départementale 108, l'habitat est dense, les voies routières nombreuses. Les domaines importants, assez également répartis dans cette zone, sont peu à peu rejoints par les cités modernes construites sous forme de maisons individuelles groupées en lotissements. Blanquefort est à dix kilomètres de Bordeaux, sur le tracé de l'ancienne voie romaine qui allait vers le Médoc. Le site de la forteresse, avant la construction du château fort, a certainement dû jouer un rôle dans le contrôle de cette route, qui partant de la place Tourny, suivait la rue Fondaudège et faisait déjà de Blanquefort la porte du Médoc.

Châteaux et maisons de campagne de Blanquefort, mémoire de maitrise de Bertrand Charneau, Université de Bordeaux III, 1984.

 

Conclusions de Bertrand Charneau

I - Historique général 

L'histoire de Blanquefort est liée, au moins depuis le XIIe siècle, à celle de la forteresse qui a d'ailleurs donné son nom à la commune. Au début du XVIIe siècle, commencement de notre étude architecturale, les seigneurs de Durfort conservent leur droit de châtellenie sur un territoire qui s'étend au delà de Margaux au nord, jusqu’au bassin d'Arcachon à l'ouest, limité par la Garonne vers l’est, et ne descendant pas beaucoup plus au sud de Saint-Médard-en-Jalles. Les terres de Blanquefort sont à cette époque commandées par des maisons nobles dont les propriétaires sont écuyers le plus souvent, chevaliers pour certains, barons plus rarement. Les de Martin ne prennent le titre de comte qu'au XVIIIe siècle. Le chapitre de Saint-Seurin, celui de Sainte Croix, les Dames de l'Annonciade, le couvent des Jacobins possèdent également nombre de terres, desquelles ils perçoivent des droits. Après la Fronde, pendant laquelle le duc d'Epernon lança une opération militaire contre Blanquefort, Mazarin fit démanteler la forteresse. Dès le début du XVIIIe siècle, des bourgeois, des marchands, des négociants ou des parlementaires bordelais achètent des domaines dans le Médoc. Les minutes des notaires de Blanquefort font très largement état des ventes, cessions ou échanges de « règes » de vignes. Pour des raisons d'ordre religieux ou commercial, des familles anglaises s'installent dans la région au milieu de ce XVIIIe siècle. À la Révolution, ces familles ne seront pas inquiétées par les confiscations de biens qui, en principe, ne concernent que les Français émigrés. Ainsi, la famille Dillon reste en possession de sa propriété de Terrefort, alors que de Verthamon, de Maurian émigrent et que leurs biens sont confisqués. L'Empire et la Restauration voient l'ascension politique et sociale du baron Portal qui est une figure de Blanquefort puisqu'il est propriétaire du château Breillan. Vers 1850, pendant que Haussmann et Alphand proposent des solutions pour un réaménagement de Bordeaux, les promoteurs du chemin de fer du Médoc achètent des terrains ; le chemin vers la métropole est rendu encore plus court. Si, comme le rapporte l’« Histoire de Bordeaux » : « la bourgeoisie bordelaise rencontre de sérieuses difficultés sous le Second Empire », cette bourgeoisie achète cependant des terres et des demeures dans le Médoc, ainsi que le précise le même ouvrage, et que le prouvent les actes de ventes à Blanquefort à cette période. Les familles Petit, Piganeau, Avril, Tastet sont alors parmi les plus grands propriétaires de la commune. Au début de notre siècle, les domaines importants sont encore dans ces familles de négociants, banquiers ou entrepreneurs de travaux publics. À la veille de la première guerre, Matéo Petit, fils, fait même entièrement reconstruire le château Breillan. Les armes du baron Portal ont été conservées au dessus d'une porte de la tour sud : l'architecture raconte l'histoire.

II - Le plan 

La vocation agricole, et surtout viticole de toutes les propriétés étudiées ici, explique la présence des bâtiments d'exploitation, souvent importants, attenants ou proches de la demeure. La disposition très généralement adoptée est le type du plan en « U », les bâtiments d'exploitation étant en retour d'équerre par rapport au logis, comme au Béchon, au Grand-Clapeau, à Carpinet. Pour les demeures importantes, une cour d'honneur est aménagée devant la façade principale, au château Dillon, ou au Déhés, par exemple. Pour ces demeures, la séparation de la maison du maître d'avec les bâtiments agricoles est évidente et voulue ; une grille matérialise d'ailleurs ce fait. Le choix d'un plan qui groupe les bâtiments autour d'une cour est justifié par le type même des opérations propres à la fabrication du vin. À Fongravey, Tujean et Maurian, les bâtiments sont isolés. Fongravey n’a, semble-t-il, jamais été un domaine spécialement agricole, bien qui ayant produit du vin, en petite quantité cependant. Les bâtiments proches de la maison principale datent du XIXe siècle, comme les écuries au fond du parc. Il en va de même pour Tujean, alors que le domaine de Maurian commandait terres et vignes, et qu’au début du XXe siècle subsistaient d’importants bâtiments qui, bien qu’isolés, délimitaient une cour. Le domaine de Saint-Ahon possède depuis le XVIIIe siècle, et sûrement plus au-delà, de nombreuses terres labourables, vignes et prés, et donc des habitations pour les paysans, des chais, des granges, des écuries disposés en un plan complexe, mais régulier.

III - Le logis 

Les constructions dont l'origine paraît bien se situer au XVIIe siècle (Dillon, le Béchon) présentent un même type de bâtiment de plan rectangulaire allongé. Les travées sont formées de baies régulièrement percées et disposées symétriquement par rapport à un pavillon central où se trouve l'entrée principale. Tout cela évoque, sans doute, le corps de logis principal du château de Cadillac. Le château Dillon présente le même nombre de travées de baies que la façade sur cour du château du duc d'Épernon. De plus, le pavillon central de Cadillac contient l'escalier principal, ce qui semblait être le cas pour la demeure de Blanquefort avant les transformations, probablement effectuées au début du XVIIIe siècle. Les travaux amenèrent la reconstruction de l'escalier dans une cage vaste et éclairée, aménagée sur la partie gauche du logis ; les fonctions de l'escalier ne sont plus tout à fait les mêmes au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Le XVIIIe siècle est l'époque de construction ou de reconstruction de la plupart des demeures de la commune. Ce mouvement s'inscrit dans celui, plus général, de la « conquête » du Médoc, en particulier, par des familles d'armateurs, de marchands bordelais ou de parlementaires. Anciennement ou nouvellement fortunées, ces familles possèdent un hôtel en ville, et vont se faire bâtir des demeures en proportion du domaine viticole, ou bien encore, faire restaurer d'anciennes maisons ou châteaux parfois. À Blanquefort, Jean Dutasta, Etienne Thouron, Christophe Gernon sont des négociants qui ont fait construire ou ont acheté des demeures au XVIIIe et au début du XIXe siècle. Christophe Meyer est consul, la maison qu'il a très probablement lui-même fait édifier près du centre est un cas particulier pour Blanquefort. Fongravey est une maison de campagne, « une villa â l'italienne » suivant la description d'Édouard Guillon. Le phénomène des maisons de campagne, connu en France dès le XVIe siècle, se manifeste ici au XVIIIe siècle par cette construction dont les propriétaires, au XIXe et au XXe siècle, ont perpétué la vocation de demeure de plaisance. Pourtant, il semblerait que ce qui est construit alors soit surtout des maisons basses, de type chartreuse, plus ou moins importantes, comme Carpinet, le Déhés, ou Campot ; mais aussi, dans le même style et proche de notre commune, les beaux châteaux de Bacalan â Ludon et de Beychevelle à Saint-Julien de Beychevelle. Les chartreuses possédaient, parfois à l'origine, un pavillon central marqué par un léger ressaut, avec un fronton ou un étage, mais c'est souvent au XIXe siècle que l'on surélevait ou construisait un pavillon au centre ou sur les côtés des demeures. Ainsi, la maison de Grand-Clapeau pouvait, sur les étiquettes de vin, justifier de son titre de château. Le néo-classicisme, qui triomphe au début du XIXe siècle à Bordeaux pour les édifices officiels, a des incidences directes dans les campagnes. La fabrique du château Cambon, est un exemple plus précis que le château lui même. Triples fenêtres cintrées séparées par des pilastres, couronnées par un fronton triangulaire : Muratel a été mis au goût du jour vers 1860. Sur la grille d'entrée, Dillon arbore une grecque, des fers de lance et une palmette, attestant d'une campagne de travaux qui, surtout â l'intérieur, a installé des formes antiquisantes. Les Lafargue dont le père « fut l'ardent promoteur de l'hommage rendu â Victor Louis », ont pourtant construit â Tonneins, Montflanquin, Mérignac et Blanquefort, des châteaux « gothique-renaissance » avec des emprunts au style Louis XIII parfois. Dulamon est en accord avec les tendances éclectiques, sages ici, en faveur auprès des architectes de l'époque. L'éclectisme, souvent réel pour des édifices d’importance, publics surtout, n’est pas toujours une architecture où se côtoient, le plus harmonieusement possible, ces styles d'époques différentes. Le répertoire architectural choisi trahit fréquemment le goût précis de l'architecte pour tel ou tel style en particulier. Les châteaux Palmer et Pichon-Longueville, construits dans le Médoc par Charles Burguet, ont une apparence beaucoup plus Renaissance que néogothique. Pour le château de Saint-Ahon, l'architecte Blaquière s’est inspiré des goûts architecturaux des débuts du XVIIe siècle.

L'architecte Michel-Louis Garros a imaginé et réalisé de gros châteaux où les pavillons d'aspect classiques sont flanqués de tours Renaissance, comme au château de Valmirande à Montréjeau ou au château de Parempuyre. C’est avant Parempuyre que M.L. Garros a construit Grattequina. À Bordeaux, le vocabulaire architectural du XVIIIe siècle est courant vers 1870 à Blanquefort, M.L. Garros s’en est inspiré pour des façades propres à pouvoir résister aux vents et aux marées.

IV - Les parcs et jardins 

Grâce à Tourny, vers 1746, les Bordelais bénéficient d’un jardin public. Les négociants que le célèbre intendant voit discuter dans ce lieu d’agrément transformé en « bourse du soir », étaient ou allaient être propriétaires de domaines ruraux. Les actes de ventes font mention des jardins, vergers, parterres, parcs, orangeries, qui, au XVIIIe siècle, sont cédés avec la demeure. Peut-être y-a-t-il eu des jardins à la française au château Dulamon, il n’en reste pas de traces. La carte de Belleyme montre le château dont le parc est clôturé par un mur enfermant un verger. Le château Dillon ou de Terrefort est représenté sur cette carte avec un parc clos, accessible par une longue allée bordée d’arbres, ce qui est toujours le cas. Il en est de même pour la propriété de Clapeau mais, pour tous ces domaines, il n’est pas question au XVIIIe siècle de jardins d’agrément ou de parcs aménagés. C’est dans le courant du XIXe siècle que les propriétaires vont aménager les parcs. Un mouvement général à la France voit la construction de serres au début du XIXe siècle. La petite serre adossée à un mur façon ruines dans le jardin de Muratel, est un exemple de ces constructions témoins de l’emploi en vogue du fer et du verre. Le domaine de Fleurennes garde, malgré la démolition du château, les grandes serres chauffées du siècle dernier. Il n’est pas difficile, dans la commune très irriguée par les « Jalles », d'alimenter « les pièces d'eau » dont parlent les actes notariés. Il y en avait une à Tanaïs, plusieurs à Saint-Ahon, et un véritable circuit navigable dans le parc de Cambon dominé par la fabrique.

À l'époque où Haussmann fait appel à Alphand, son ancien subordonné à Bordeaux, pour aménager les parcs et les promenades de Paris, un architecte dont le nom nous est inconnu a réalisé le parc de Majolan au pied du château Dulamon. Les grottes des Buttes-Chaumont trouvent ici un écho. Les fausses ruines, les ponts avec leurs garde-corps en ciment imitant des branches de bois, les viviers couverts par des plaques de verres colorés, les fontaines, tout cela était disposé autour d'un vaste étang où baignaient les grottes artificielles.

Au début du XXe siècle la propriétaire du château Maurian a fait édifier « le kiosque du repos » dans la tradition des fabriques du XVIIIe siècle. Cet édicule est le lointain héritier des modèles réduits d'édifices qui, dans les jardins, offraient « pêle-mêle tous les points du globe et tous les siècles rassemblés » (« Jardins en France 1760-1820 »).

Quelques domaines sont propriétés communales, et ainsi protégés et entretenus, d'autres sont morcelés par les nouveaux lotissements.

V - La ferronnerie 

Les quelques exemples d'ouvrages de ferronnerie rencontrés dans des demeures de la commune, offrent un échantillonnage intéressant, propre à retrouver les étapes de l'évolution de cet art dans le bordelais. La rampe de l'escalier intérieur du château Dillon est l’ouvrage le plus ancien trouvé dans la commune. Les panneaux sont composés d'un dessin simple de volutes, convergentes à la partie inférieure, et opposées à la partie supérieure du panneau. La silhouette évoque la forme des balustres de pierre imités dans les débuts de cet art du fer. Un exemple proche de ce modèle est la rampe de la sacristie de l'église Notre-Dame à Bordeaux. Ces travaux ont, semble-t-il, été exécutés par des serruriers du tout début du XVIIIe siècle (ou de l'extrême fin du XVIIe siècle pour Dillon). Vers le milieu du XVIIIe siècle, apparaît le style rocaille dont la ferronnerie adopte les formes contournées. Dans ce courant, la cage de l'escalier de Muratel possède une rampe dont les panneaux sont occupés par des enroulements engagés les uns dans les autres, et séparés par des pilastres étroits. Ce style Louis XV, aux formes compliquées, persiste à Bordeaux jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Les motifs néo-classiques de la grille du château Dillon, témoignent que, parallèlement aux styles Louis XV et Louis XVI, la ferronnerie s’est, comme l'architecture, imprégnée d'un vocabulaire antiquisant. La deuxième moitié, la fin du XIXe siècle, et le tout début du XXe siècle, offrent un ensemble des styles qui perdurent. Le garde-corps de la terrasse de Muratel, sur la façade postérieure, montre des panneaux occupés par des ovales reliés par un motif formé d'un anneau et de fleurons ; l'ensemble très géométrique, est en accord avec la façade datable des années 1860. La ferronnerie des balcons du château de Grattequina, atteste, vers 1872, d'un goût pour les formes du passé. L'exécution très mécanique a cependant quelque peine à retrouver les chantournements du XVIIIe siècle.

VI - Les architectes à la campagne 

Les propriétaires des grands domaines de la commune, étaient aussi propriétaires d'hôtels à Bordeaux. Le fait probable que ces personnes aient demandé à leurs architectes de Bordeaux de travailler dans la proche campagne s'est avéré exact. Il y a quelques bonnes présomptions en faveur de la participation d’Henry Roche dans les travaux de construction ou de reconstruction de la maison noble de Terrefort pour un membre de la famille Martin au XVIIe siècle. Un émule de Victor Louis ou de Louis Combes a dû dessiner la demeure de Fongravey. Les Laclotte ont habité Blanquefort, et y ont construit. Beaucoup plus tard, le cabinet d'architectes Durand, a construit une dépendance à Fongravey ; ce cabinet a travaillé pour les de Paniagua au château de Gilamon, et pour les Tastet dans leurs propriétés blanquefortaises. L'architecte Lafargue a réalisé la demeure des Prom à Dulamon. Les architectes Garros, Conte, Duprat, ont enfin été les maîtres d'œuvre de travaux plus ou moins importants dans la commune. Ces architectes, connus à Bordeaux, ont en général fait appel aux entrepreneurs de travaux publics locaux, qui ont eux-mêmes travaillé pour des familles moins fortunées que les négociants bordelais, et pour lesquelles ils ont réalisé des « sous produits » de la métropole.

Châteaux et maisons de campagne de Blanquefort, mémoire de maitrise de Bertrand Charneau, Université de Bordeaux III, 1984.