Domaine de Curgan ou Curegan

On trouve différentes orthographes pour ce lieu-dit voisin de la forteresse : Curgan en 1958, Curegan en 1937, Curejean en 1821, Crugan au XVIIIe siècle, Curegan en 1761, Curgan en 1541. Curgan serait un prénom chrétien d’origine romaine. Il désignait un domaine appartenant aux seigneurs de Blanquefort Dufort Duras, avant la révolution. C’est dans la maison du domaine que le régisseur des biens des ducs de Duras habitait avant la Révolution et où les seigneurs résidaient lorsqu’ils venaient visiter leurs terres de Blanquefort, une fois la forteresse devenue inhabitable. Le domaine a porté aussi le nom de château Haut-Duras. La « ferme » dite du vieux château est une demeure intéressante. Elle fut propriété de M. Cavailler, puis de M. Boubée, négociant en vin. Tout le grand plateau était planté en vigne rouge alors que la partie au levant de la garenne était en vigne blanche, vin de bonne qualité. A appartenu à la famille Gardères. Aujourd’hui, la maison, propriété de la commune abrite un centre de loisirs…

Source : Blanquefort, rues et lieux-dits, Publications du G.A.H.BLE, 1996, p.30.

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Curgan : « Louis XIII et Mazarin détruisirent, comme chacun sait, de nombreuses installations féodales. Blanquefort n'échappa pas à la mesure. Le château fut évacué et l'on fit sauter les installations principales des tours centrales. Les seigneurs de Durfort résidèrent alors dans leur terre de Duras mais firent construire à proximité du château de Blanquefort une maison appelée Curgan, dans laquelle ils vinrent passer quelques jours par an. De plus, Ils firent bâtir à Bordeaux l'hôtel Duras, « à l'extrémité occidentale du Campaure ».

Curgan est, de nos jours, divisé en deux parties par suite de la création d'un chemin venant de la mairie actuelle et se dirigeant vers le Vieux-Château. Une de ces parties est encore entourée d'un mur ancien. Dans les allées de la propriété, se trouvent des petits monuments provenant du château. À l'intersection de deux chemins, est situé le cimetière du château de Duras où furent enterrées les victimes de la Male jornade. Des ossements y furent retrouvés et, il y a peu de temps encore, lors des processions, des prières étaient dites à cet endroit que les vieux Blanquefortais appellent : cimetière des Anglais.

En 1772, la paroisse de Blanquefort comptait 3 000 habitants, dont 800 communiants. C'était donc un bourg très important pour l'époque. Mais la tourmente révolutionnaire éclata. Emmanuel-Célestin de Durfort de Duras resta quelque temps à Blanquefort puis dut s'expatrier, comme nous l'avons mentionné plus haut. À son départ, la populace envahit Curgan et brûla tout ce qui lui tomba sous la main. Le château et ses dépendances furent saisis par l'État qui les morcela en quatre lots, dont la vente eut lieu le 3 prairial an III. « A été vendu ce jour un ancien château appelé Durfort, situé dans la commune de Blanquefort, ci-devant joui par Duras de Durfort, émigré, consistant en plusieurs tours en ruines, échoppes, jardins, prairies, bedinasses, aubarèdes, contenant ensemble 70 journaux et 22 règes. » La mise à prix fut de 57 966 livres. Mais les enchères montèrent et M. Boué s'en rendit acquéreur pour 151 000 francs, ainsi que de Curgan et Crangeot pour 260 000 francs.

M. Boué laissa le château à M. Cernon qui le donna à sa fille, Mme de Mérens. Ces trois propriétaires en vendirent les pierres pour construire une partie des domaines de Cholet et Fleurenne. Le château devint, en 1830, la propriété de M. Lafon, juge de paix du canton de Blanquefort, puis de son fils, avant de passer entre les mains de la famille Cavaillé. La famille de Durfort connut ensuite des peines, mais aussi beaucoup de gloire. »

Source : Guy Dabadie, Blanquefort et sa région à travers les siècles, Imprimerie Samié de Bordeaux, 1952, p. 50 et 55.

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Bibliographie :
- Guy Dabadie, Blanquefort et sa région à travers les siècles, Imprimerie Samié de Bordeaux, 1952.
- Raymond Valet, Feuillets d’une mémoire, G.A.H.BLE, 1984.
- Blanquefort, rues et lieux-dits, Publications du G.A.H.BLE, 1996.