La population de 1906 à 1946.

Le tableau de la population inscrite sur une liste nominative de 1906 à 1946 indique pour 1936 : 2 634 habitants pour la population municipale, 833 ménages et 855 maisons. On distingue la population municipale et la population totale qui comprend 81 personnes de plus. Les étrangers au nombre de 75 font partie de la population municipale. On appelle « ménage » un ensemble de personnes qui occupent un même logement à titre de résidence principale.

En pourcentage, les variations de la population blanquefortaise sont les suivantes :

* - 0,45 % de 1906 à 1911,

* - 7,70 % de 1911 à 1921,

* + 3,65 % de 1921 à 1926,

* + 2,85 % de 1926 à 1931,

* + 1,40 % de 1931 à 1936,

* + 9,4 % de 1936 à 1946.

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Par contre, la différence entre population municipale et population totale passe de 11 en 1921, à 50 en 1926, 40 en 1931, 81 en 1936 et surtout 71 en 1946.

On remarque les effets de la guerre de 1914-1918 mais aussi une chute amorcée dès 1911 (crise agricole ?),

une augmentation faible de 1926 à 1936, et surtout

un fort accroissement de 1936 à 1946 (réfugiés, bordelais…?)

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Différence entre la population municipale et la population totale.

Cela s’explique par le fait qu’il s’agit de la comptabilité des populations recensées en même temps ailleurs comme par exemple les internes des établissements scolaires, les militaires…

C’est pour cela que la différence passe de 11 en 1921, à 50 en 1926, 40 en 1931 et 81 en 1936, mais bondit à 714 en 1946.

On suit bien là l’augmentation importante des militaires sur le territoire communal, sur le camp de Tanaïs, ainsi que le nombre sans cesse croissant des scolaires internes du centre Maréchal Lyautey (le futur lycée des métiers du bâtiment) sur le bâti de l’ancien camp allemand du Soustra.

Précisons qu’en 2006, on recense 1 529 élèves en primaire et 2 084 en secondaire, dont un nombre conséquent d’internes.

De jour, la moitié de la population de 15 000 habitants a moins de 25 ans et poursuit ses études dans les structures d’enseignement. La présence de ces 7 000 scolaires fait sérieusement chuter la moyenne d’âge de la commune.

 En 1939, est dressé un tableau statistique des étrangers en résidence dans la commune le 31 décembre 1939. Le chiffre total est de 76 étrangers sur une population de 2 634 au recensement de 1936, soit un peu moins de 3 %.

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Les étrangers sont recensés au nombre de : 25 en 1906, 33 en 1911, 42 en 1921, 46 en 1926, 65 en 1931, 75 en 1936 et 112 en 1946.

L’augmentation est lente et régulière de + 32 % en 1911, + 27 % en 1921, + 9,5 % en 1926, + 41,3 % en 1931, + 15,4 % en 1936 et de + 49,3 % en 1946.

Les pourcentages rapportés à la population municipale varient en suivant la même courbe : 0,95 % en 1906, 1,25 % en 1911, 1,75 % en 1921, 1,85 % en 1926, 2,56 % en 1931, 2,93 % en 1936 et 4 % en 1946.

 On trouve les nationalités suivantes parmi les 76 étrangers.

En tête, Espagnols, Italiens et Portugais.dem1

Espagnols : 29 personnes dont 12 Hommes, 9 Femmes et 8 Enfants, soit 38 %,

Italiens : 17 dont 8 H, 4 F et 5 E, soit 22 %,

Portugais : 10 dont 3 H, 4 F et 3 E, soit 13 %,

Ensuite, les Polonais : 7 personnes, 3 H, 2 F et 2 E, soit 9 %,

les Suisses : une famille de 7  personnes 2 H, 2 F et 3 E, soit 9 % également,

les Belges : 4 personnes, 2 H et 2 F,

plus 1 femme Egyptienne et 1 homme Russe.

Les hommes en représentent 41 %, les femmes 32 % et les enfants de moins de 14 ans 27 %.

Le tableau fait supposer qu’il s’agit de familles le plus souvent : une dizaine de familles espagnoles, 4 italiennes et 4 portugaises, mais aussi 2 familles suisses et 2 couples belges.

 Par ailleurs, de nombreuses circulaires, dont nous extrayons seulement à titre d’exemple les titres suivants, concerneront différentes catégories de population : célibataires, mariés sans enfant, avec 1, 2 enfants, les mariés depuis plus de deux ans sans enfant, les mariés depuis moins de deux ans sans enfant, etc., les veufs sans enfants, les divorcés sans enfants, les hommes de plus de 21 ans célibataires, soit seize catégories en tout, mais aussi les jeunes gens nés en 1943, 1944, 1945, les visites médicales de ces classes 1943, 1944, la liste nominative des médecins désignés pour siéger à la commission médicale du canton de Blanquefort, et les réponses des mairies avec le nom des médecins, le nombre de jeunes gens…

L’ardeur de l’administration ne s’arrête pas là : il faut encore classer la population en catégories : les hommes travaillant dans l’agriculture ou le commerce, les professions libérales, les domestiques et gens de maison, les fonctionnaires (état, département, commune), établissements publics, services concédés, les étudiants inscrits dans une faculté ou une école, les hommes en traitement dans un hôpital ou un asile, sans oublier les hommes ne rentrant dans aucune des catégories précédentes… ou encore le recensement des artisans, maîtres et compagnons célibataires, mariés depuis moins ou plus de deux ans, avec un ou deux enfants à charge… Ce sera aussi le cas des propriétaires de chevaux, des travailleurs de force qui auront des tickets et des rations supplémentaires… et bien entendu les listes de propriétaires de terres labourables et de vigne, mais nous aurons l’occasion d’en reparler.

Texte d'Henri Bret, source des Archives municipales de Blanquefort, Etat n°1. Dénombrement des étrangers, Préfecture de la Gironde, B9 D3.