La longue vie du Grand Cercle 

Le Grand Cercle : un lieu vénérable qui a marqué notre commune.

Nous avons voulu reprendre l’histoire de cette longue aventure au service des loisirs et du théâtre en particulier dont a bénéficié une grande partie de la jeunesse blanquefortaise.

« Adolphe Vuillaume, propriétaire-négociant au domaine de Montgiraud, fut un bienfaiteur de cette cité de Blanquefort. On lui devait sur son terrain, au bourg, la construction avec ses deniers d'un grand local dénommé « Cercle des Ouvriers » ; ce local était destiné au rendez-vous de tous les ouvriers, commerçants, etc. évitant les deux cafés existants formant deux clans politiques et bruyants. Ce lieu fut très largement fréquenté, on y trouvait des jeux de société, des boissons légères à très peu de frais, on y faisait des conférences, il y avait un petit théâtre pour jouer des petites pièces de comédie au profit du Cercle, c'était un lieu de rencontre de gens sages. Ce lieu fut appelé plus tard le Grand Cercle, très fréquenté par la jeunesse jusqu’en 1955 ».

Raymond Valet, Feuillets d’une mémoire, Publications du G.A.H.BLE, 1984, p. 41 et 64.

« L’origine du Patronage remonte à la fin du XIXe siècle. La paroisse avait son Patro qui regroupait bon nombre d’enfants et de jeunes gens. Ce Patro très actif s’appelait « Patronage Saint Joseph » ; il fut créé par l’abbé Herman, curé doyen de Blanquefort. En 1896, sous l’impulsion de l’abbé Herman, une société dont le but était d’apporter aide et soutien au Patronage Saint-Joseph fut créée par acte notarié avec la dénomination « Société Civile de Patronage ». Elle disposait d’une vaste salle appelée « Grand Cercle », propriété du diocèse de Bordeaux, sise en retrait de la rue Gambetta. On y accédait par un couloir étroit. Cette salle pouvait accueillir jusqu’à 300 personnes. Elle comprenait une large scène avec coulisses et remplissait à l’époque les meilleures conditions pour donner des spectacles appelés « Concerts » et toutes réunions. Elle était aussi la seule existant dans la commune et allait être utilisée pendant de longues années.

Le « grand cercle », rue Gambetta, grande salle de 210 m² (21 x 10 m), était donc le lieu des concerts deux fois par an, et des répétitions de la troupe théâtrale. Les garçons venaient chahuter les filles. Beaucoup de succès, tout le monde participait, les unes jouaient, les autres préparaient la salle et décoraient, s’occupaient des billets… Un guichet pour contrôler les entrées subsiste encore dans la porte latérale.  

Je ne connais pas l'origine du « grand cercle » ; c'était une salle assez vétuste comprenant une scène de théâtre. C'est là que se donnaient des pièces de théâtre pour filles ou garçons. C'étaient là leurs principales ressources financières. Ces lieux ont fortement marqué la vie du village pendant des dizaines d’années. »

Hubert Parise en mai 2004.

Un blason figure en haut du rideau de scène ; nous en cherchons la signification. Peut-être le G et le C stylisé de Grand Cercle.

Le patronage Saint-Joseph

Extraits du journal paroissial.

Théâtre [Grand Cercle] le 14 février 1904. « Le patronage a brillamment tenu les promesses que nous faisions entrevoir. Le dimanche 14 février, malgré le mauvais temps, une assistance relativement nombreuse en a témoigné par ses applaudissements répétés. Nos jeunes artistes ont montré d'excellentes dispositions dans les divers numéros d'un très intéressant programme, tous méritent nos félicitations : Henri Vialard, Ed. Ernst, Georges Bouza, Joseph Delhomme, Joseph Miquau et Raoul Castagnet, ces derniers, surtout. Ajoutons que le talent toujours jeune de nos anciens P. et A. Péricat, L. Merilleau, a contribué puissamment à l'intérêt de la séance. Les absents, malades, convalescents ou prudents ont perdu donc une agréable soirée et nos acteurs des bravos très mérités ; mais prochainement, nous l’espérons, l'occasion leur sera offerte d’un ample dédommagement. »

 

Extrait du n°22, février 1904, bulletin paroissial.

« On ne dort pas au Patronage et ceux qui lisent le « Bout-en-Train » nous accusent de trop accaparer ses colonnes. Soyons modestes, par ce temps de Carême. C’est chose élémentaire. Je résume donc, sans mots ni phrase, la besogne du Patronage durant le mois de février.

Les Bluets au théâtre. C'est le dimanche 14 janvier 1912, à 8 heures un quart du soir, que les Bluets ont offert au public une séance dont le souvenir restera longtemps gravé dans les annales de leur patronage.
La soirée fut tellement réussie, que son succès en a fait gémir la presse. Nous nous faisons un devoir de reproduire in extenso l'entrefilet paru dans le « Nouvelliste » du samedi 20 janvier :
Blanquefort : Soirée récréative. Nous renonçons à décrire ici, tant il a été grand, le succès obtenu par les « Bluets » dans leur soirée artistique et dramatique de dimanche dernier.
C'est devant une salle archicomble que se sont déroulées les différentes parties d’un programme aussi attrayant que de bon goût.
Il paraît même que plusieurs personnes n'ont pu, à leur grand regret, trouver place dans la vaste salle de spectacle ; et, ce qui est des plus encourageant pour nos jeunes gens, c'est que la recette a été on ne peut plus fructueuse.
Il nous est impossible de nommer tous les artistes qui se sont fait applaudir au cours de cette charmante soirée, mais nous prions notre ami « Master Porképik de Chicago », de vouloir bien accepter pour lui et tous ses camarades, nos sincères félicitations, ainsi que celles d'un public revenu littéralement charmé de cette fête.
Disons, pour être juste, que l'honneur de ces succès revient en grande partie aux personnes dévouées qui, soit à l’orchestre, au piano ou dans les coulisses, n’ont ménagé ni leur temps, ni leurs talents. »

Voici ce que l’on disait du patronage dans les bulletins paroissiaux, de 1902 à 1912. Extrait du courrier des œuvres, n° 118, février 1912.

Si le sport tenait une place prépondérante, la partie divertissement n’était pas délaissée avec les kermesses en plein air et les spectacles et séances cinématographiques (c’était le temps du cinéma muet) qui se déroulaient assez fréquemment dans la salle du Grand Cercle. Donc avec le Petit Cercle, le Patro Saint-Joseph disposait de deux locaux pour exercer ses activités.

Tout se déroulait pour le mieux lorsqu’un grave événement vint secouer la vie religieuse avec les lois de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État particulièrement marquée dans notre cité avec l’expulsion en 1907 par la force publique, des Frères des Écoles Chrétiennes qui tenaient l’Établissement Saint-Michel où se préparaient les concours d’entrée aux Grandes Écoles, dont notamment les Arts et métiers, expulsion suivie de la vente judiciaire du bâtiment qui, par la suite, allait être rachetée par Mme Tastet pour en faire don à la Commune.

Les membres de la Société Civile de Patronage et les dirigeants du Patro éprouvèrent quelque crainte sur l’existence de leur Patro et, suite aux conseils de l’Union Régionale des Patronages du Sud-Ouest, URPSO, à laquelle il était affilié, il fut décidé de lui donner une existence &juridique en le déclarant Association fondée sur la récente loi du 1er Juillet 1901.

La dénomination de l’association allait faire l’objet d’une petite polémique. Le nom de « Bleuets », fleurs des champs pouvant évoquer la tendre jeunesse et l’azur du paradis, mais aussi la couleur des Conventionnels de 1793, émurent les bonnes âmes de la Paroisse. Mais comme Bleuets peut également s’écrire Bluets, ce dernier terme fut donc retenu à la satisfaction générale. À l’époque, la République laïque et anticléricale n’était pas très appréciée de la société bien-pensante. Les statuts furent établis courant novembre 1907 en collaboration avec les membres dirigeants du Patro Saint-Joseph dont M. Émilio de Saint-Quentin, qui demeurait au Domaine Saint-Louis (emplacement actuel du C.C.A.S.), des membres de la Société Civile de Patronage, du Curé Doyen, et adressés à la Préfecture de la Gironde pour légalisation de la déclaration. L’association « Bluets de Blanquefort » fut reconnue association déclarée le 14 janvier 1908 sous le n° 277 avec parution au Journal Officiel du 24 janvier 1908. M. Émilio de Saint-Quentin devenait le premier Président, la salle du Grand Cercle était le siège social et l’association disposait d’un drapeau sur lequel figurait son nom et qui allait être porté dans toutes les manifestations. Le Patronage Saint-Joseph disparaissait, mais l’action patronale se perpétuait dans ce qui allait devenir « Le Patro des Bluets » dont le but était toujours le développement des forces physiques et morales par le sport et la gymnastique et la création de liens d’amitié et de solidarité entre tous les membres.

Les Bluets de Blanquefort

Statuts de l'association déclarée sous le n° 277 le 14 janvier 1908 (extraits ; les statuts comportaient 17 articles)

Art. 1 : il est formé entre les adhérents une association les « Bluets de Blanquefort » […] et siégeant à Blanquefort, salle du Cercle.
Art. 2 : l’association a pour but de promouvoir, de soutenir et de favoriser les œuvres d’éducation populaire, notamment les réunions d’étude, les conférences, les institutions ayant pour but le développement de l’instruction, les cours professionnels, ménagers et agricoles, etc.
Art. 3 : la société tient surtout à promouvoir les réunions d’éducation physique et de gymnastique, de sport et de préparation militaire.
Art. 4 : toutes discussions politiques ou religieuses sont formellement interdites.
Art. 5 : en principe, nul ne peut faire partie de la société s’il n’est français. Toute dérogation à cette règle doit faire l’objet d’une autorisation individuelle […].
Art. 6 : […] la cotisation des membres est fixée à un minimum de dix francs qu’il est loisible de dépasser.
Art. 7 : l’association est administrée par un conseil composé de six membres […]. etc.

Et puis, peu d’années après, le bel élan fut interrompu un certain dimanche 2 août 1914... Le tocsin... La guerre... Ordre de mobilisation générale... Le départ de nos jeunes... Quatre longues années d’une effroyable tuerie. Combien ne revinrent pas dont les noms sont inscrits sur le glorieux palmarès de notre Monument aux morts dont notre tambour ­major Victor Genin bien connu et estimé.

C’est en 1919, après la Première Guerre mondiale, que la vie du patronage reprenait. Le Grand Cercle devenait la Salle du Cercle Catholique. Un bureau fut constitué : Président, Louis Pericat ; Vice-Président, François Guilhard ; Secrétaire, Georges Lelais ; Trésorier, Joseph Delhomme ; Conseillers, Jean Jean, Raymond Brouard, Raoul Castagnet, Raymond Valet et Robert Gravereau.

Un règlement très strict fut établi par l’abbé Saintille, vicaire de la Paroisse, règlement qui reflétait le caractère de la vie religieuse de l’époque.

Le Patro allait connaître pendant vingt ans une période de plein épanouissement. Toujours seul mouvement de la jeunesse, il allait agir en complète harmonie avec son Curé-Doyen, Directeur de droit, qui déléguait ses pouvoirs à son vicaire dont le dynamisme faisait merveille parmi les jeunes. Ce fut de nouveau les compétitions avec la section de gymnastique et les matches avec l’équipe de football, les concours de tir à la carabine, les festivités avec les kermesses, les divertissements avec les représentations théâtrales (toujours appelées « Concerts » et les séances de cinéma (devenues « sonores »), les sorties de proximité au Bassin et sur la côte médocaine, voyages au Pays Basque et un plus particulièrement à Verdun sous la direction de M. André Déris, en souvenir de nos glorieux combattants. Pour cette période 1919-1939, il convient de mentionner deux membres dirigeants qui furent les piliers des Bluets : Joseph Delhomme (le père de notre ancien maire) et André Déris qui fut Président de 1927 à 1938.

Règlement général intérieur (1919) 

But : Le but du Patronage « les Bluets » est de former des chrétiens et des français, et cela au moyen du développement physique, intellectuel et moral des jeunes gens qui le composent.

Direction : Le Patronage est placé sous la haute direction de M. le Curé Doyen, qui nomme son vicaire directeur. Un Comité de jeunes hommes, tous majeurs, forme un Bureau pour s’occuper du Patronage et en régler les affaires […]. Les décisions de ce Comité ne peuvent être cassées que par M. le Curé Doyen.

Conditions d’admission : Pour faire partie du patronage, il faut : 1° - être catholique ; 2° - faire ses Pâques ; 3° - assister à la Messe tous les Dimanches ; 4° - assister régulièrement aux réunions ou répétitions ; 5° - se conduire honnêtement en dehors du Patronage ; 6° - avoir l’autorisation de ses parents […].

Offices religieux : Les patronnés assistent à la Messe les dimanches et les fêtes. La messe de 10 heures est plus particulièrement celle du patronage. Les sociétaires doivent occuper les places qui leur sont réservées dans la nef du Sacré-Cœur ; défense d’assister aux cérémonies depuis le porche de l’église ou de se masser sous les orgues. Les Vêpres sont chaleureusement conseillées en temps ordinaire, elles sont obligatoires les jours de Pâques, Pentecôte, Toussaint, Noël, Adoration perpétuelle, Fête-Dieu, fête patronale. Pour ces mêmes jours de fêtes, l’assistance aux offices en costume est également obligatoire. Le premier dimanche de chaque mois a lieu la communion mensuelle, non obligatoire, mais fortement conseillée. Pour les confessions, les sociétaires doivent venir la veille de la communion et non le matin même.

Excursion : Une grande excursion générale a lieu chaque année ; elle concorde avec la grande journée des Patronages affiliés à la F.G.S.P.F. D’autres excursions sont organisées selon les fonds de la caisse.

Concerts : le Patronage donne chaque année deux grands concerts […]. Chaque sociétaire a droit à son entrée, et chaque acteur à une carte réservée pour un membre de sa famille.

Sanctions : Le Patronage étant par-dessus tout « catholique », et les gens étant en droit d’attendre de nous ce qu’ils n’attendent pas des autres, sont exclus de la société : 1° - ceux qui ne font pas leurs Pâques ; 2° - ceux qui mènent une conduite immorale ; 3° - ceux qui ont mauvais esprit et sont insubordonnés ; 4° - ceux qui sans raison et fréquemment manquent la messe et les réunions.

Blanquefort le 30 mars 1919. Le directeur G. Saintille, vicaire.

Comptes-rendus des réunions des membres du comité, fêtes, patronage, etc. (extraits)

30 mars 1919 : Le Patronage « Les Bluets » est reconstitué à la date du 30 mars avec quelques éléments d’avant-guerre auxquels viennent se joindre de nouveaux éléments : environ 20 jeunes gens se font inscrire et l’on commence l’école des tambours et des clairons afin de préparer une sortie pour Pâques le 20 avril 1919 : Fête de Pâques. Le patronage assiste en corps à la Grand’messe et aux Vêpres, avec drapeau, tambours et clairons. Avant et après les offices, défilés de l’école à l’église et inversement. Il a été décidé que pour cette année les défilés ne seraient pas avec costume officiel, le Patronage n’ayant pas fonctionné pendant la guerre, ce qui a empêché les gymnastes de renouveler leur costume.

21-29 juin 1919 : Processions de la Fête-Dieu. Le Patronage assiste en corps aux Vêpres et aux processions extérieures, avec drapeau, tambours et clairons.

14 juillet 1919 : Le matin, un service funèbre est célébré pour les soldats de la paroisse tombés au champ d’honneur pendant la guerre 1914-1918. Le Patronage y assiste, et à l’Élévation, batterie et sonnerie « Aux Champs ».
Le soir, à 9 heures, retraite aux flambeaux avec tambours et clairons du Patronage, qui ont été demandés par la municipalité.

23 octobre 1919 : Le jeudi 23 octobre, les jeunes gens du Patronage sont spécialement convoqués pour la formation du Bureau, du Comité, qui doit s’occuper d’eux.
Sont élus : Président, M. Louis Péricat ; Vice-Président, M. François Guihard ; Secrétaire, M. Georges Lelais ; Trésorier, M. Bernard Joseph Delhomme ; Conseillers, MM. Jean Jean, Raymond Brouard, Raoul Castagnet, Raymond Vallet, Robert Gravereau.
Cette élection est approuvée par M. le Curé Doyen, et la notification en est faite à tous les membres du Patronage, adultes et pupilles, le lundi suivant. Ce même jour, il est rappelé aux sociétaires le règlement tel qu’il se trouve au début de ce cahier, et tel qu’il est affiché dans la salle du Cercle, entre complètement en vigueur. Les membres du Comité sont invités par le directeur à surveiller les faits et gestes des jeunes gens et enfants qui sont membres des Bluets.

3 novembre 1919 : Les membres du Bureau se réunissent le soir à 9 heures, dans la salle du Cercle catholique. Étaient présents : MM. Guihard, Lelais, Delhomme, Jean, Valet.
Il est décidé que l’on doit surveiller rigoureusement les enfants du Patronage, afin d’éliminer ceux qui auraient mauvais esprit. Pour cela, il n’y a qu’à exiger l’observation entière du règlement intérieur, qui n’est d’ailleurs pas exagéré. M. Lelais est désigné, comme étant libre, pour assister à une assemblée générale de Directeurs et de Présidents de Patronages à Bordeaux, le lundi 10 novembre.
On propose de reformer une petite société d’acteurs dès qu’un concert aura été donné, et que quelques-uns des jeunes gens montreront de bonnes dispositions en même temps que de la bonne volonté.

1er décembre 1919 : Le soir, à 8 heures 1/2, réunion des membres du Comité dans la salle du Cercle catholique. Étaient présents : MM. Péricat, Lelais, Delhomme, Brouard, Castagnet, Valet. Absent excusé : M. Guihard.
M. l’abbé donne un aperçu résumé de l’Assemblée des Patronages à Bordeaux, le lundi 24 novembre dans la salle des catéchismes de Sainte-Eulalie. Cette réunion devait d’abord avoir lieu le 10, mais avait été renvoyée à cette date. M. Lelais n’ayant pas été libre le 24, c’est M. Brouard qui avait accompagné M. l’abbé à cette réunion.
M. l’abbé fait part du projet d’un concours de tir pour le printemps 1920, ainsi que du groupement des anciens membres du Patronage démobilisés. Ceux-ci sans être absolument encadrés dans les règlements des membres actifs (projet de la réunion du 24 novembre) pourraient avoir la salle du Cercle à leur disposition pour se réunir, s’occuper de gymnastique et de batterie, avec droit de prendre part aux concours de la fédération et de l’Union Régionale.
On envisage ensuite la question d’un Concert par les membres actifs du moment, dont 9 sur 15, accepteraient d’avoir un rôle. Cependant, comme ils ne sont pas décidés à jouer de suite, on laisse provisoirement de côté cette question. Les plus jeunes membres du Comité s’offrent à s’unir aux acteurs de bonne volonté. G. Saintille, vicaire, directeur.

Année 1920 : En janvier, M. l’abbé étant absent pendant la 2e semaine, il n’y a pas de réunion du Comité. Il n’y a d’ailleurs rien de spécial à communiquer.

Février 1920 : Le soir, à 8 heures 1/2, Salle du Cercle catholique, réunion des membres du Comité. Étaient présents : MM. Péricat, Guihard, Lelais, Delhomme, Brouard, Jean, Valet, Gravereau. Absent excusé : M. Castagnet.
Les jeunes gens membres actifs du Patronage qui ont école de tambours et clairons ce même soir, assistent, après une courte répétition, à la réunion.
M. l’abbé fait savoir que, depuis le 1er janvier, 15 pupilles sont inscrits pour faire partie du Patronage. La plupart seraient heureux de jouer du clairon, mais en ce moment les ressources manquent.

Calendrier des fêtes de 1920 (selon le n° 8 du Journal LE PATRO).

7 mars : Cross-country de l’URPSO.
14 ou 21 mars : Cross national à Paris.
2 mai : Challenge tir carabine Bosquette.
16 mai : Challenges régionaux course et saut.
6 et 13 juin : Championnats régionaux Sports athlétiques.
20 juin : Championnats à Paris.
Concours régional Gymnastique à Angers.
4 juillet : Concours régional Gymnastique.
12 juillet : Concours interrégional Gymnastique à Blois.
25 juillet : Grande fête à Metz.

La salle est utilisée par les Bluets avec les garçons et également par l’Etoile de Blanquefort, Congrégation et patronage des Jeunes Filles, mais pas en même temps...

Grand-Cercle-programme-1935 Grand-Cercle-programme-1936-JF

 

Programme d’une séance récréative donnée par les « Bluets » en 1939

Ville de Blanquefort      Salle du Cercle, rue Gambetta
Dimanche 28 mai 1939… en soirée à 20 h 30
Dimanche 4 juin 1939… en matinée à 15 heures

PREMIÈRE PARTIE

1°) Le petit cordonnier……….. Chœur mimé par les Petits

2°) C’est la voix de Maman…………………. G. Segonnes

3°) LULLI MARMITON   (Opérette enfantine en 1 acte)

Louis XIV…….. G. Gautier                    Aimé……… R. Barrière

Duracuire……... R. Sangla                   Gaston…….. C. Soula

Lulli…………... J. Dieu                          Jean……….. R. Musset

Cuitapoint…….. G. Saintout                 Philippe…… R. Musset

 Marcel……..B. Gélie

4°) La somnambule…………………... G. Segonnes – P. Delhomme

5°) Tout autour de la corniche………... P. Delhomme

6°) Ballet des forgerons………………. par les Moyens

7°) LA BANDE MISTOUFLE & C°   (Comédie-Vaudeville en 1 acte)

Pradine………………………………… H. Robert

Germain……………………………….. P. Taffard

Le Commissaire Petit Taupin…………. A. Lanaspèze

Le Rédacteur en chef du magazine « Je devine tout »… A. Gravereau

L’Inspecteur Froussard……………….. G. Segonnes

Le concierge Patroche……………….... J. Gautier

Le commissionnaire…………………... P. Lanaspèze

QUÊTE AU PROFIT DE L’ŒUVRE

DEUXIÈME PARTIE

8°) Lord Inaire………………………… dans son répertoire

9°) UNE VENGEANCE             (Drame en 1 acte)

Le Général…………………………….. R. Marque

Le Lieutenant………………………….. R. Piet

Abdallah….guide……………………… A. Duprat

Abd-El-Maïnin, grand chef arabe………A. Sangla

Michel, ordonnance du général………... H. Delhomme

10°) C’est gentil d’être venu…………… P. Delhomme

11°) Le troupier bicycliste……………... A. Duprat

12°) LA GRANDE ARMOIRE   (Comédie en 1 acte)
        Mme Riflard………………………….... Melle Courbin
        Mr Riflard……………………………… H. Courbin
        Docteur Rosé……………………………R. Marque
        Justin…………………………………… R. Fort
        Isidore…………………………………   G. Segonnes

13°) Le chapeau de Zozo……………….. R. Grenon

14°) Chœur final : Le LYCÉE PAPILLON (chanson idiote, éducative, sans portée morale).

Extraits du livre : La vie religieuse à Blanquefort au XX° siècle, Henri Bret, Publications du G.A.H.BLE, 2006, p.145.151.

Le Grand Cercle en 1939-1945 

En 1935, la Préfecture demande un relevé des possibilités d’hébergement et de cantonnement des troupes françaises ; il s’agit d’une enquête pour vérifier que la mairie de Blanquefort devra et pourra répondre aux besoins de l’armée française en 1939, puis à ceux des réfugiés de l’Est et du Nord de la France, et enfin aux réquisitions des troupes d’occupation.

Dans la catégorie des établissements (moins les écoles) … on trouve l’hôtel des voyageurs et sa salle de danse rue Tastet-Girard avec 200 personnes, et le (grand) Cercle et sa salle de spectacle rue Gambetta avec 250 personnes.

Texte d’Henri Bret, extrait d’ « Années sombres à Blanquefort »..

Les loisirs pendant la Seconde Guerre mondiale 

« La vie associative subit un grand changement durant l’occupation ; l’absence des hommes, les soucis de toutes sortes, les restrictions : couvre-feu, droit de réunions surveillé, compliquent bien des choses et par-dessus tout, l’ambiance n’est plus à la fête. Le théâtre, la musique, les bals, le sport, tout est modifié. La salle de cinéma du village est par moments réquisitionnée, le Grand Cercle, bastion du patronage qui y organise ses spectacles et du sport, sert de salle de cinéma pour les Allemands, le Petit Cercle lui aussi est en partie occupé, il reste bien sûr les loisirs de Bordeaux, mais les déplacements ne sont plus aussi faciles, les bals ont disparu, mais quelquefois reviendront de façon discrète… et pendant ce temps, les Allemands eux organiseront les loisirs de leurs troupes. »

Raymond Valet, Feuillets d’une mémoire, G.A.H.BLE 1984, p 19 à 21.

Extrait d’une lettre familiale à Roger Delisle de la part de sa sœur. « Blanquefort. 3 décembre 1940. Mon cher Roger… Je sais que Madeleine t’écrit très souvent. Elle a dû te dire que monsieur le curé a remercié Déris ainsi que Joseph Delhomme, et a pris comme directeur de patro le frère de Mlle Suzanne, tu sais celle qui bat la mesure pour le chant, ils sont célibataires tous deux et habitent au Cap, ils s’appellent Vuillaume, et comme sous-directeur Joseph Miquau, à savoir si ça ira ».

La partie théâtrale connut sa vogue 

« Dans les années 1950, je me souviens d’une certaine comédie d’Eugène Labiche, « La poudre aux yeux » donnée en mixte, une première à Blanquefort. Également, une revue sur les potins blanquefortais et des jeux de scène placés sous l’égide d’une marque imaginaire de savon « le savon rongecrasse ». Nous nous étions bien amusés. De même un drame corse avec « L’orloge fatal » qui tourna en comédie, l’horloge « tueuse » n’ayant pas fonctionné au moment voulu. Parmi nos acteurs, nous pouvons citer Pierre Delhomme, Antoine et François Lanaspèze, Jacky Crassat, Hubert Parise, Pierre Teycheney, Jean-Marie Dutreuil, Marie Destic et M. Ortet, un excellent comédien, et la participation des enfants. Une mention particulière à Henri Robert dont l’aide fut précieuse pour le transport des chaises de l’église avec sa charrette à bras, celles du Grand Cercle étant en nombre insuffisant. Il arrivait que des chaises expirent en cours de route. Le parcours dans la rue Gambetta était très folklo. C’était dans les années 1950…

Plus tard, le Petit Cercle, bien aménagé, devait en quelque sorte remplir les fonctions d’une salle polyvalente pour nos activités, le Grand Cercle ne pouvant plus être occupé car ne présentant aucune sécurité : risque d’incendie et absence d’issues de secours. »

Hubert Parise en mai 2004, paru sur le site portedumedoc : Les Bluets.

Les graffitis du Grand Cercle 

Une surprise : on retrouve les signatures et les graffitis des jeunes comédiens des différentes époques. Ils sont nombreux sur les portes intérieures, sur les vitres, sur les murs. Une grande partie, gravée dans la pierre, est devenue illisible, d’autres au charbon de bois ou au crayon ont subsisté. Nous en reproduisons quelques’uns, signés des jeunes apprentis comédiens, où il apparait que des couples se sont abrités ou formés dans les coulisses. Vive le théâtre !

Grand-Cercle-Batiment-interieur-sol

Sur le sol

Des dessins sont esquissés. Des noms et prénoms reviennent : Lanaspèze, Lambert, Gravereau, Sangla, J Gautier, des prénoms : Agnès, René, Pierrot, Jeannette, Simone, des initiales : Y.V, S.M, J.P, …

Grand-Cercle-Graffiti-Lanaspeze-Gautier

Grand-Cercle-Graffiti-Agnes-Rene

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


                            Th. Lanaspeze           J. gautier                                               Agnès      René       Jean  

Quelques dessins : une tête de mort, un visage, une tête avec un seul cheveu sur le crâne…

Le Grand Cercle a servi des années 1890 jusqu’aux années 1950… Il a été vendu autour des années 1960 au docteur Albientz et dernièrement à M. Luc Sibrac. Le bâtiment est à bout de souffle, il tombe en ruine, mais quelle vitalité et que de souvenirs !

Voici quelques photos de l’intérieur, prises en décembre 2020, avec l’autorisation du propriétaire, par Pierre-Alain, Francis et Catherine.

Grand-Cercle-batiment-exterieur-Facade

Grand-Cercle-Batiment-interieur-Scene

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
                                            Exterieur                                                                              Interieur

Grand-Cercle-Batiment-interieur-Blason

Grand-Cercle-Batiment-interieur-Blason-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                       Blason

Un blason figure en haut du rideau de scène ; nous en cherchons la signification. Peut-être le G et le C stylisé de Grand Cercle? une autre idée?

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