Les bluets

Ce vieux patronage « Patro » marqua profondément Blanquefort au cours du siècle écoulé qui connut le temps des patronages et des colonies de vacances que devait si joliment chanter Pierre Perret. L’origine de ce Patro remonte à la fin du XIXe siècle. La paroisse avait son Patro qui regroupait bon nombre d’enfants et de jeunes gens. Ce Patro très actif s’appelait « Patronage Saint Joseph » créé par l’abbé Herman, curé doyen de Blanquefort. Il disposait d’une vaste salle appelée « Grand Cercle », propriété du diocèse de Bordeaux, sise en retrait de la rue Gambetta. On y accédait par un couloir étroit. Cette salle pouvait accueillir jusqu’à 300 personnes. Elle comprenait une large scène avec coulisses et remplissait à l’époque les meilleures conditions pour donner des spectacles appelés « Concerts » et toutes réunions. Elle était aussi la seule existant dans la commune et allait être utilisée pendant de longues années.

En 1896, sous l’impulsion de l’abbé Herman, une société dont le but était d’apporter aide et soutien au Patronage Saint-Joseph fut créée par acte notarié avec la dénomination « Société Civile de Patronage ». Elle était composée de notables dont Gustave Tastet qui fit l’acquisition d’un ensemble immobilier sis « Chemin de Montgiraud » (actuellement rue Jules Ferry) comprenant un bâtiment genre pavillon avec un terrain vert. Cette acquisition d’un montant de 7 769 francs (il s’agissait de valeur or) fut réglée par Gustave Tastet pour le compte de ladite société. Cet ensemble appelé « Petit Cercle » fut mis gracieusement à la disposition du Patro Saint-Joseph pour y exercer ses activités. Il garde encore aujourd’hui son aspect d’antan.

Le sport tenait une place prépondérante avec une section de gymnastique composée d’une soixantaine de jeunes, section bien pourvue en matériels avec barres parallèles, cheval d’arçons, trapèze, anneaux, section organisant sauts en longueur et hauteur sous la direction de moniteurs qualifiés, tels MM. Clos et Maloueste assistés de chefs de sections, MM. Joseph Delhomme et Joseph Miqeau, avec la participation de jeunes vicaires qui n’hésitaient pas à quitter la soutane pour la tenue sportive, tels les abbés Dabadie et Bordes.

C’est par une discipline stricte et un entraînement régulier que la section se forgea une solide réputation dans la région où elle était sollicitée pour diverses manifestations dont notamment pour des compétitions avec le Patro bien connu « Les Coqs Rouges » de Bordeaux. Le football tenait également une bonne place. Les matches se déroulaient sur les terrains de l'actuel lycée agricole (devenu depuis le stade Jean-Pierre Delhomme).

À côté de ces activités fonctionnait une École de Musique comprenant clairons et tambours donnant jour à la première batterie fanfare avec une quarantaine de jeunes dirigés par des maîtres qualifiés, tel M. Lespine dit « Le chacal ». Cette fanfare était de toutes les manifestations, tant à caractère religieux avec les cérémonies et les processions que patriotique avec la traditionnelle retraite aux flambeaux du 14 Juillet et les fêtes communales. M. Valet mentionne toujours dans son recueil de mémoire, que cette batterie avait fière allure en défilant avec la section de gymnastique en tenue blanche et béret bleu avec en tête son drapeau sur lequel figurait en lettres d'or la devise « Honneur et Patrie » suivi de son tambour-major, Victor Genin. M. Valet relate aussi une certaine journée, fête de la Jeunesse et du Sport, qui s’est déroulée courant juin 1905 dans le parc du Docteur Castera (emplacement actuel de la résidence « Le Clos ») où la batterie fanfare et la section de gymnastique se distinguèrent aux côtés des « Coqs Rouges » et de nombreux groupes sportifs venus de la région.

Si le sport tenait une place prépondérante, la partie divertissement n’était pas délaissée avec les kermesses en plein air et les spectacles et séances cinématographiques (c’était le temps du cinéma muet) qui se déroulaient assez fréquemment dans la salle du Grand Cercle. Donc avec le Petit Cercle, le Patro Saint-Joseph disposait de deux locaux pour exercer ses activités.

Tout se déroulait pour le mieux lorsqu’un grave événement vint secouer la vie religieuse avec les lois de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État particulièrement marquée dans notre cité avec l’expulsion en 1907 par la force publique, des Frères des Écoles Chrétiennes qui tenaient l’Établissement Saint-Michel où se préparaient les concours d’entrée aux Grandes Écoles dont notamment les Arts et métiers, expulsion suivie de la vente judiciaire du bâtiment qui, par la suite, allait être rachetée par Mme Tastet pour en faire don à la Commune.

Les membres de la Société Civile de Patronage et les dirigeants du Patro éprouvèrent quelque crainte sur l’existence de leur Patro et, suite aux conseils de l’Union Régionale des Patronages du Sud-Ouest – URPSO – à laquelle il était affilié, il fut décidé de lui donner une existence juridique en le déclarant Association fondée sur la récente loi du 1er Juillet 1901.

La dénomination de l’association allait faire l’objet d’une petite polémique. Le nom de « Bleuets », fleurs des champs pouvant évoquer la tendre jeunesse et l’azur du paradis, mais aussi la couleur des Conventionnels de 1793, émurent les bonnes âmes de la Paroisse. Mais comme Bleuets peut également s’écrire Bluets, ce dernier terme fut donc retenu à la satisfaction générale. À l’époque, la République laïque et anticléricale n’était pas très appréciée de la société bien pensante. Les statuts furent établis courant novembre 1907 en collaboration avec les membres dirigeants du Patro Saint-Joseph dont M. Émilio de Saint-Quentin qui demeurait au Domaine Saint-Louis (emplacement actuel du C.C.A.S.), des membres de la Société Civile de Patronage, du Curé Doyen, et adressés à la Préfecture de la Gironde pour légalisation de la déclaration. L’association « Bluets de Blanquefort » fut reconnue association déclarée le 14 janvier 1908 sous le n° 277 avec parution au Journal Officiel du 24 janvier 1908. M. Émilio de Saint-Quentin devenait le premier Président, la salle du Grand Cercle était le siège social et l’association disposait d’un drapeau sur lequel figurait son nom et qui allait être porté dans toutes les manifestations. Le Patronage Saint-Joseph disparaissait, mais l’action patronale se perpétuait dans ce qui allait devenir « Le Patro des Bluets » dont le but était toujours le développement des forces physiques et morales par le sport et la gymnastique et la création de liens d’amitié et de solidarité entre tous les membres.

Et puis, peu d’années après, le bel élan fut interrompu un certain dimanche 2 août 1914... Le tocsin... La guerre... Ordre de mobilisation générale... Le départ de nos jeunes... Quatre longues années d’une effroyable tuerie. Combien ne revinrent pas dont les noms sont inscrits sur le glorieux palmarès de notre Monument aux morts dont notre tambour ­major Victor Genin bien connu et estimé.

C’est en 1919 que la vie du patronage reprenait. Le Grand Cercle devenait la Salle du Cercle Catholique. Un bureau fut constitué : Président, Louis Pericat ; Vice-Président, François Guilhard ; Secrétaire, Georges Lelais ; Trésorier, Joseph Delhomme ; Conseillers, Jean Jean, Raymond Brouard, Raoul Castagnet, Raymond Valet et Robert Gravereau.

Un règlement très strict fut établi par l’abbé Saintille, vicaire de la Paroisse, règlement qui reflétait le caractère de la vie religieuse de l’époque.

Le Patro allait connaître pendant vingt ans une période de plein épanouissement. Toujours seul mouvement de la jeunesse, il allait agir en complète harmonie avec son Curé Doyen, Directeur de droit, qui déléguait ses pouvoirs à son vicaire dont le dynamisme faisait merveille parmi les jeunes. Ce fut de nouveau les compétitions avec la section de gymnastique et les matches avec l’équipe de football, les concours de tir à la carabine, les festivités avec les kermesses, les divertissements avec les représentations théâtrales (toujours appelées « Concerts » et les séances de cinéma (devenues « sonores »), les sorties de proximité au Bassin et sur la côte médocaine, voyages au Pays Basque et un plus particulièrement à Verdun sous la direction de M. André Déris, en souvenir de nos glorieux combattants. Pour cette période 1919-1939, il convient de mentionner deux membres dirigeants qui furent les piliers des Bluets : Joseph Delhomme (le père de notre ancien maire) et André Déris qui fut Président de 1927 à 1938.

Et puis ce fut de nouveau la guerre, 1939-1945 : nos dirigeants prisonniers, l’occupation allemande, les restrictions de toutes sortes. La vie patronale ne pouvait plus être ce qu’elle était aux beaux jours. Le Patro avec l’appui d’André Déris et de Joseph Delhomme fit face à cette pénible situation et apporta son aide sur le plan social avec l’organisation des colis aux prisonniers et des séances artistiques à leur profit.

Le Petit Cercle avait été réquisitionné dès juin 1940. L’anecdote suivante m’a été rapportée : le drapeau nazi à croix gammée flottait. Notre ami Joseph Delhomme intervint, fit valoir que le local était propriété privée réservée pour l’accueil des enfants et réussit à faire retirer ledit drapeau. Le Petit Cercle devait être par la suite évacué et réoccupé... mais par les Bluets.

N’oublions pas aussi que, durant cette occupation, nos jeunes de vingt ans subirent les lois vichyssoises de 1943 instituant le S.T.O. sur le travail forcé en territoire ennemi, véritable déportation où nos jeunes allaient connaître des conditions d’existence très pénibles. Certains devaient revenir très atteints dans leur santé. D’autres participèrent, en 1944-1945, aux combats des dernières « poches » allemandes de Royan et du Verdon.

C’est dans les années 1950 que le Patro des Bluets allait ressurgir. Un Bureau fut constitué : Directeur de droit, Abbé Poncabaré, curé doyen ; Présidents d’honneur : André Déris et Joseph Delhomme ; Président actif, Pierre Delhomme ; Vice-Président, Gilbert Gautier ; Secrétaire, Hubert Parise ; Secrétaire adjoint, Bernard Gélie ; Trésorier, Antoine Lanaspèze ; Conseillers, François Lanaspèze et Pierre Teycheney.

Le renouveau allait être marqué par la réception solennelle organisée le 2 Juillet 1950 en l’honneur de notre ami Pierre Marque ordonné prêtre le 29 Juin précédent en la Primatiale Saint-André de Bordeaux, venu célébrer sa première Grand-messe en notre Église Saint-Martin. Des anciens des Bluets et bon nombre de jeunes et d’enfants étaient regroupés à l’Église. Nous nous retrouvions ensuite pour un vin d’honneur au Grand Cercle aux côtés de notre curé doyen l’abbé Poncabaré, notre jeune abbé Marque et d’anciens curés et vicaires de notre paroisse, les abbés Faure, Déchartre, Borderie et Dupouy. Ce rassemblement fut une chance pour la relance du Patro.

Le Petit Cercle reprenait vie. Des travaux d’aménagement effectués par nous-mêmes, jeunes et moins jeunes, avec la suppression de la cloison de la salle, la fermeture du préau et le bétonnage du sol. Quant au Grand Cercle, il retrouvait son aspect de salle de spectacle après la remise en service du rideau coincé au-dessus du plafond et la réfection de la scène et des coulisses.

Notre action allait se marquer par une initiative. Ayant appris que la célèbre manécanterie « Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois » donnait des récitals dans la région et à Bordeaux, son directeur, Mgr Maillet, fut contacté et accepta bien volontiers de venir gracieusement donner en notre Église un concert de chants religieux. Ceci se passait un samedi 22 mars 1952 à 16 h 00. L’arrivée des Petits Chanteurs fut saluée par nos cloches sonnant à pleine volée. Une église archicomble avec les présences du Maire, M. Duvert, et de l’éminent compositeur, Maître Ducasse. Quels moments délicieux avec toutes ces voix de rossignols !

La partie théâtrale connut sa vogue. Je me souviens d’une certaine comédie d’Eugène Labiche, « La poudre aux yeux » donnée en mixte, une première à Blanquefort. Également une revue sur les potins blanquefortais et des jeux de scène placés sous l’égide d’une marque imaginaire de savon « le savon rongecrasse ». Nous nous étions bien amusés. De même un drame corse avec « L’orloge fatal » qui tourna en comédie, l’horloge « tueuse » n’ayant pas fonctionné au moment voulu. Parmi nos acteurs, nous pouvons citer Pierre Delhomme, Antoine et François Lanaspèze, Jacky Crassat, Hubert Parise, Pierre Teycheney, Jean-Marie Dutreuil, Marie Destic et M. Ortet, un excellent comédien, et la participation des enfants. Une mention particulière à Henri Robert dont l’aide fut précieuse pour le transport des chaises de l’église avec sa charrette à bras, celles du Grand Cercle étant en nombre insuffisant. Il arrivait que des chaises expirent en cours de route. Le parcours dans la rue Gambetta était très folklo.

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Sur le plan de l’équipement en matériels, nous bénéficiâmes d’aides appréciables : un poste de radio (encore appelé T.S.F.), un billard russe, un tourne-disque avec haut-parleur à pavillon. Puis ce fut le temps de la télévision qui vint s’installer au Petit-Cercle. Mais le « nec plus ultra » fut l’acquisition d’un projecteur de cinéma sonore 16 m/m en collaboration avec M. Belliard, directeur du centre social et éducatif du château Breillan et d'un grand écran perlé. Mais avec l’accroissement de la population et l’afflux de jeunes, un nouvel aménagement du Petit Cercle devenait indispensable. Nos moyens financiers étant très limités, il nous fallait trouver des sources de revenus autres que celles résultant des manifestations habituelles. Aussi, Pierre Delhomme eut l’idée de créer un comité de soutien appelé « Club des cent » comprenant cent sympathisants s’engageant à verser chaque mois pendant un an la somme de cinq francs (un peu moins actuellement d’un euro). Ce fut une réussite qui allait nous permettre de monter un hangar métallique. Bien aménagé, il devait en quelque sorte remplir les fonctions d’une salle polyvalente pour nos activités, le Grand Cercle ne pouvant plus être occupé car ne présentant aucune sécurité : risque d’incendie et absence d’issues de secours.

En attendant, l’activité sportive se poursuivait et connaissait un beau développement avec le mise en place de deux sections : le tennis de table et le judo. Les entraînements de Judo dirigés par M. Guy Laborde, ceinture noire, se déroulaient dans le préau du Petit Cercle. Les premières séances s’effectuèrent, faute de tapis réglementaires, sur des sacs bourrés de copeaux et de sciure de bois récoltés auprès des scieries environnantes et assemblés les uns aux autres, puis des tapis furent enfin installés. Une soixantaine de jeunes, garçons et filles, classés par âge, étaient assidus aux séances et montaient de grade, le jeune Palacio atteint la ceinture noire. Quant au tennis de table, nous ne disposions que de deux tables réglementaires. Une vingtaine de jeunes étaient inscrits. Les matches se disputaient tant à l’intérieur du Petit Cercle qu’à l’extérieur. En championnat d’Aquitaine furent gagnés des matches retour contre les clubs de l’Entreprise Poliet-et-Chausson et du lycée Tivoli. Les jeunes Jacques Robert et Jacques Delhomme furent qualifiés au cours de plusieurs tournois.

Maintenant, n'oublions pas une activité qui faisait pas mal de bruit. C’était l’aéromodélisme dirigé par le jeune Daniel Gravereau. Les essais des moteurs se faisaient au Petit Cercle dans une pétarade infernale agrémentée d’une fumée nauséabonde. Les vols télécommandés s’effectuaient sur les terrains vagues de La Renney (emplacement actuel du centre commercial).

Également une autre activité, moins bruyante et polluante, mais toujours animée : les séances de cinéma avec l’appareil dernièrement acquis qui avaient lieu dans la salle du Petit Cercle sur grand écran perlé, le samedi en soirée pour les jeunes et le dimanche après-midi (en période d’hiver) pour les enfants. Deux séries de séances étaient données : l’une dans le cadre de « Connaissance du Monde » avec des documentaires et reportages aimablement prêtés par le Consulat du Canada et l’autre dans le cadre récréatif avec des films souvent western.

Dans les années 1970, une nouvelle structure fut mise en place avec des sections disposant d’une large autonomie d’action, mais s’exerçant toujours dans le cadre des Bluets, le Bureau n’ayant qu’un rôle de coordination et de gestion administrative. La composition du Bureau était la suivante : Directeur de droit, Abbé Brousse, Curé doyen ; Président, Pierre Delhomme ; Vice-président, Jacky Crassat ; Secrétaire, René Marque ; Trésorier, Hubert Parise ; Membres suppléants, Antoine et François Lanaspèze. Dirigeants des sections : Judo, Guy Laborde (ceinture noire), Pierre Delhomme ; Tennis de Table, Henri et Bernard Robert ; Ciné - Loisir - Culture, Henri Barrey et Hubert Parise ; Aéromodélisme, Daniel Gravereau ; Foyer de Jeunes (organisation des manifestations et réunions de réflexion), abbé Tillet, Jacques Delhomme et Hervé Laborde.

Portons un dernier regard sur ce Patro en rappelant les journées passées à Maubuisson au bord de son délicieux lac, les grimpettes de la dune du Pilat, les baignades dans quelques coins du bassin, les camps de vacances au centre aéré de Notre-Dame-des-Neiges à Arreau (65) et les randonnées pyrénéennes, et puis nos kermesses mobilisant petits et grands armés de marteaux, tenailles et fils de fer pour le montage des stands. Une kermesse marquante fût celle du 3 juillet 1955, Journée de la Jeunesse comportant la bénédiction de notre drapeau (actuellement détenu par Philippe Delhomme), également journée du souvenir de cette autre Fête de la Jeunesse que connurent nos grands anciens un certain jour de juin 1905... un cinquantenaire... bientôt un centenaire.

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Des événements importants allaient totalement modifier la situation. D’abord sur le plan communal, une nouvelle municipalité élue en 1971 ayant comme maire notre président Pierre Delhomme, engageait un vaste programme d’action jeunesse en apportant aide et soutien aux mouvements associatifs, notamment sportifs, avec des moyens surtout financiers dépassant nos possibilités. En effet, l’augmentation continue de la population et l’importance que prenaient les établissements scolaires et professionnels, appelaient un renouveau. Ensuite sur le plan paroissial, la Société Civile de Patronage, propriétaire du Petit Cercle, dont la création résultait d’un acte notarié, se transformait en 1974 en association (loi de 1901), obligation légalement imposée et prenait le nom de « Association Blanquefortaise Loisirs et Culture » avec le sigle Abloc. Cette nouvelle association, dont les statuts étaient très proches de ceux des Bluets, mais mieux adaptés à l’évolution sociale, notamment dans le cadre Jeunesse, décida la vente du Petit Cercle dont le remploi financier allait permettre l’acquisition d’un immeuble avec terrain devant permettre l’organisation de colonies et camps de vacances et séjours de groupes de jeunes. Ce fut notre actuel Centre d’accueil « Le Pigeonnier », à Saint-Géraud-de-Corps en Dordogne, qui allait connaître une vive animation. Il ne restait plus à l’Association des Bluets qu’à céder sa place, ce qu’elle fit au cours d’une assemblée générale extraordinaire le 19 novembre 1976 dont le conseil d’administration comprenait les membres suivants : abbé Beysselance, curé doyen, directeur de droit ; père Sorin J.-Claude, aumônier du lycée agricole et du C.E.T. ; Delhomme Pierre ; Lanaspèze Antoine et François ; Parise Hubert ; Robert Henri ; Crassat Jacky ; Barrey Henri ; Fournier Louis. La déclaration de dissolution à la préfecture de la Gironde a fait l’objet d’un récépissé de constatation en date du 13 janvier 1977. L’actif social d’un montant de 2 708,75 francs était dévolu à l’association Abloc. Il convient de noter que la grande majorité des membres d’Abloc était constituée des anciens membres des Bluets.

Une association disparaît, une autre sous une nouvelle forme prend le relais... Changement mais continuité dans l’action-jeunesse : Patronage Saint-Joseph... Patro des Bluets... Abloc.

Est reproduit ci-dessus le texte transmis par Hubert Parise en mai 2004 ; cette synthèse est le fruit des recherches que son auteur a effectuées sur le sujet pendant plusieurs années.

Ajouts d’Henri Bret.

Vers 1948-1950, un patronage fut relancé autour des sœurs Lanaspèze et du curé de la paroisse : réunions et jeux au « petit cercle », sorties dans les prés de Saturne et à Majolan, colonies de vacances avec la paroisse Saint-Augustin, dans ses locaux de Gujan-Mestras (cf. photo). Nous avons retrouvé la liste suivante qui est composée en fait du groupe des enfants de chœur (18 ici), que l’on retrouve aussi sur les photos des pèlerinages à Verdelais.

Liste des Cœurs Vaillants du patronage et de la colonie : Lanaspèze Bernard et Jean ; Gélie Jean, Jean-Pierre et André ; Lambert Jean ; Bret Henri et Roger ; Ariola Pierre ; Delas Christian et Francis ; Guilbeau Paul ; Lacaze Jeannot ; Mourgue Serge et Christian ; Bertrant Roger ; Dagoury Yves ; Dutreuil Jean Marie.

Dirigeantes : Lanaspèze Lucienne et Claire. Dirigeant : M. l’abbé.

Nous trouvons dans le journal Sud Ouest du 28 novembre 2003, sous le titre « Le stade Jean-Pierre Delhomme » un article de Marie-Françoise Jay consacré à la cérémonie de « baptême » du stade municipal de Fongravey, au nom de Jean-Pierre Delhomme.

Y figure le témoignage personnel d’Hubert Parise qui évoque en ces termes le patronage des Bluets : « Jean-Pierre Delhomme, en compagnie d’une petite équipe dont je faisais partie, a relancé le patronage en 1950. Il faut dire qu’à l’époque à Blanquefort il n’y avait rien pour les jeunes. Le patronage leur proposait des activités sportives comme le judo, le tennis de table, un peu de football et de gymnastique, mais aussi du cinéma et du théâtre. On se réunissait au Petit Cercle, rue Jules Ferry. Petit à petit, le mouvement est devenu mixte. On avait une salle de spectacle, un terrain d’évolutions et les gamins jouaient au foot sur l’emplacement actuel du lycée agricole. Le patronage a été dissous en 1974 et remplacé par l’association ABLOC. »