Les travaux dans la commune au XIXe siècle

En janvier 1828, eut lieu la construction du pont sur le chemin de la Palu, près de Marot.

En 1830, des réparations au cimetière.

En 1840, notons, parmi les activités du nouveau Conseil :

1. La construction de ponts sur le chemin vicinal passant devant le cimetière, au chemin de Linas (lieu du Moulinet), au lieu-dit le Canal, à Louens (Arruhaut), au chemin Destournet ; la reconstruction de celui de Brégnays et l’élargissement de celui de la Rivière ;
2. Des travaux place de l'église ;
3. L'établissement d'une police d'assurance concernant l‘église, estimée à 4 000 francs en 1841 ;
4. La transformation du bureau de distribution des lettres de Blanquefort en bureau cantonal « de direction des postes » du fait « de l’importation des vins vers la Hollande », qu’une filature de coton et laine est établie dans la commune ;
5. La construction d'un abattoir.

En 1847, parmi les arrêtés municipaux de l'époque, citons celui du 16 mai 1847 interdisant d'enlever le contenu de la gravière de la Landille affecté à la réparation et l'entretien des chemins vicinaux. Ces derniers étant toujours effectués par les habitants à raison de trois journées par an. Signalons pour la période précédant le Second Empire :

1. L'établissement d'une salle d'asile à Caychac. Dans ce village, l'instituteur privé se vit octroyer le titre d'instituteur communal (20 élèves, dont 3 gratuits) ;
2.  Le classement comme chemins vicinaux de plusieurs voies, en particulier celle qui communique de la Rivière à Peybois en passant par le Neurin, celle du port de Solesse ;
3. Une protestation du Conseil contre le projet de création de la route de Bordeaux à Labarbe, celle-ci « devant nuire au commerce blanquefortais » ;
4. La vente, au prix de 1 F. 50 le mètre cube, de la terre du communal appelé Pimpin reconnue propre à la poterie ;
5. Une réclamation de la Fabrique demandant la restitution du bois coupé sur les arbres de l'ancien cimetière ;
6. La création de deux lavoirs. Le 9 février 1851, M. Lafon, conseiller municipal et propriétaire du château Duras, « autorisa la commune à faire établir un lavoir de 10 mètres de long sur 5 mètres de large sur un lopin de terre qu'il possédait sur la rive gauche de la Jalle de Canteret, à l'ouest du chemin du château ; elle pourra, en outre, établir un séchoir pour le linge, tant sur l'herbe qu'en se servant des arbres qui sont sur ladite pièce de fond ». Ce lavoir fut donc installé en 1851. L'année suivante, M. Lescarret proposa à la commune un terrain de deux ares treize centiares pour la confection du lavoir de Destournet. Ces deux lavoirs subsistent encore, bien que remaniés, au grand bonheur des lavandières.

Les municipalités successives de MM. Delisse, de Saint-Quentin (1862), Amédé Tastet (1868) entreprirent des travaux importants :

    construction de deux fossés le long du chemin des palus, pour occuper les chômeurs (1857) ;
    arrachage des platanes du cimetière, pose du portail de celui-ci (1859) et construction d'un mur l'entourant (1863) ;
    pose du portail pour le jardin de la mairie (1859) ;
    agrandissement du cimetière (1862) ;
    création d'une place publique à Peybois (1863) ;
    plantation d'arbres sur une partie de l'ancienne route du Médoc, de Galochet à Dulamon ;
    installation d'un trottoir en pierre et de bancs place de l'Eglise (1867) ;
    couverture du lavoir public (1868), etc.

Ces conseils s'attachèrent aussi à donner à Blanquefort des chemins en bon état et des voies nouvelles (par exemple : de la route départementale n° 18 au chemin de la Gravette, du chemin vicinal n° 1 à la R.D. 18, d'un chemin partant du milieu de Maurian, d'un autre entre Caychac et la Rivière, de celui de la Gare), ainsi que l'élargissement d'autres déjà existants (exemple : chemin communal n° 122 se continuant jusqu'à Montigny). Il fut même décidé, en 1868, l'élargissement de la rue du bourg tout en ne modifiant pas l'alignement des maisons se trouvant en face de l'entrée de l'église, car « ces maisons sont neuves ou en bon état ». Le terrain bordé d'acacias au lieudit la Croix de pierre, fut acheté à l'effet de devenir place publique et le chemin situé derrière l'église (aujourd'hui rue du Général-Leclerc) fut rectifié (trois façades de maisons furent reconstruites au cours de cette opération).

À noter qu'en 1862 la commune possédait plus de 40 kilomètres de chemins classés. La route du Médoc ne passait pas alors au même endroit qu'aujourd'hui, mais par la voie appelée actuellement boulevard Alcide Lançon. L'Administration supérieure décida de faire effectuer la rectification que nous connaissons. Le Conseil municipal de Blanquefort, consulté pour avis, n'approuva pas ce projet ; mais il dut se soumettre et les travaux eurent lieu en 1856, provoquant d'ailleurs un déplacement du mur de la propriété Cholet afin de ne pas toucher au lavoir Destournet. Puisque nous en sommes dans le chapitre des voies de communication, signalons qu'en 1859 le maire de Blanquefort proposa l'établissement d'un chemin d'intérêt communal allant de la barrière Tivoli de Bordeaux à Ludon, traversant la Jalle de Blanquefort au pont de Magnol et arrivant au chemin vicinal de Terrelade, après avoir coupé le village d'Andrian et le communal de la Landille. Cette route, nous la connaissons aujourd'hui. Sa création permit, dès 1864, à des voitures publiques de porter les voyageurs de Blanquefort (place de l'Eglise où la remise existe toujours) à Bordeaux (place de la Comédie) en passant par Bruges et Le Bouscat.

Guy Dabadie, Blanquefort et sa région à travers les siècles, Imprimerie Samie, Bordeaux, 1952, *87 p. 123-140.