Souvenirs de Mme Liliane Dartigue, née Bertau

Mon arrière-arrière-grand-père Pierre Eyraud, époux d’Anaïs Rolland, tenait le restaurant en face de l’église. A son décès le restaurant a été modifié. Après le décès de ma grand-mère Bertau l’ensemble fut loué en deux parties. L’immeuble était constitué d’un couloir central avec des logements de chaque côté. Sur le côté au rez-de-chaussée le coiffeur s’est installé, les logements étaient à l’étage.

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Les commerces en face de l’église à quelques années d’intervalle, la 2e photo a été prise en 2021.

Je suis née place de l’église en 1933. Je suis revenue vivre dans ce bâtiment en 1950. Il n’y avait pas l’eau courante, j’allais faire la lessive au lavoir Destournet à côté de la source accolée à la maison Ornon (aujourd’hui sous le parking de l’ex-centre-éco). Nous allions aux bains-douches derrière l’église. Dans la cour il y avait un puits, mitoyen avec la grande maison de la famille Dabadie.

Mon grand-oncle, Maurice Eyraud était cocher. Cette activité a été créée avec mon grand-père avant l’arrivée du tramway en 1895. Un service de transport partait 3 fois par semaine sur réservation.

A côté de chez mon grand-père, une grande maison dans laquelle une pièce servait le dimanche pour la vente de pâtisserie. Le four était dans la vieille maison qui a été démolie pour la construction du parking derrière l’église. Si j’ai bonne mémoire un M. François était à la place du bureau de tabac actuel. Mais autrefois d’après les cartes postales c’était la poste !

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                                         Rue Gambetta                                                                 Place de l'église

A l’angle de la rue Tastet Girard, il y avait un boucher, Roger Racary qui faisait face à une pharmacie. Sur le côté Pierre Pastureau y avait son abattoir. Il était propriétaire du moulin de Canteret et ses vaches allaient paître en face du moulin. Puis la grande maison à côté de l’hôtel a été achetée par le coiffeur René Gagnerot qui y a transféré son salon. Le bar était équipé d’un billard (et des chambres à l’étage disaient en pouffant les hommes) et enfin le grand passage « grande remise » dans laquelle une poissonnière tenait son ban.

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Derrière le grand porche (à côté de l’ancienne quincaillerie) il y avait un grand champ et des dépendances. J’y étendais les draps car dans notre petite cour je manquais de place.

Cette propriété appartenait à Marie Thérèze Sibassier qui épousa le vendeur et réparateur de cycle M. Baron. Tous les soirs elle fermait le grand portail.

Quant au cimetière, mon arrière-grand-père l’a peut être connu devant son restaurant car notre caveau familial date de 1840 et serait le 7e construit dans le nouveau cimetière. M. Pineau nous avait dit qu’il ne prendrait pas l’eau, que néni !

Mon père voulait s’occuper des bêtes. Alors qu’il cultivait des artichauds à Grattequina, mon grand-père l’a orienté vers le vieux château. Il y est devenu métayer en 1930 d’un propriétaire de La Rochelle (pharmacien selon sa mémoire). Mon père avait quelques vignes à Caychac (rachetées par M. Baudinière), une parcelle vers le centre en petit pois (maison Delhomme), un petit verger en bas d’Andrian et un peu de terres à Claouey.

Il était connu des gamins du bourg car il allait partout avec sa charrette et ils grimpaient derrière lui.

Mon enfance a été dans les marais au vieux château. Ma sœur y est née en 1934. Nous allions souvent le long de la jalle mais trop loin maman n’aimait pas !

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Mme Isabel Bertau née Cobo, Mme « Nana »                         Roland Bertau en communiant.                     Maurice Eyraud  
née Lafourcade, née en 1866, décédée en 1954,                 Sa tante, Mme Palacios avec un chapeau          né en 1866             
Mme Louise née Calvo et                                                      les parents de monsieur Bertau et au            décédé en 1945
M. Victor, un travailleur saisonnier                                       fond Mme Liliane Dartigue.                                                                             

Elle se souvient des dires de sa maman : une guinguette se tenait sur la plage en bas de Terrelade. Son beau-père, M. Palacios, tenait la buvette.

Lors des grandes inondations de 1952 les digues de la jalle de sable ont cassé, tout le devant de la forteresse n’était qu’un grand plan d’eau. L’eau ne se retirait que doucement et une belle plage de sable blanc a attiré la population locale. Trop de personnes venaient se prélasser, le travail ne pouvait se faire alors mon père, Louis Bertau a décidé de boucher la brèche. Avec des volontaires ils ont rempli des sacs de sables avec ledit dépôt. Pour bien faire il a emprunté des wagonets à M. Raganeau, entrepreneur, pour transporter les sacs et reboucher la brèche.

Tous les ans, avec sa maman et sa sœur elles entraient dans la petite jalle de Canteret pour tirer le sable sur le bord afin que l’eau s’écoule correctement et que ne se produise pas de débordements intempestifs, ceci en vertu d’une ancienne législation. 

De mémoire elle fut la dernière lavandière à Canteret.

En bas de Solesse il y avait un pont en bois et les jeunes du quartier (Lavergne et Darocha) passaient par là pour attraper les canards.

Mon père a cessé son activité vers 1960. A l’époque la population venait à la ferme chercher le lait avec un bidon, le lait ne se conservait pas. C’est M. Déris qui a acheté à mon père les écuries et le petit terrain rue André Déris.

Une anecdote, Mme Dumora, la sage-femme a mis au monde mon père en 1904, moi en 1933 et ma fille en 1956, tous au même lieu en face de l’église.

Au bourg l’activité commerciale était dynamique. La rue Tastet-Girard possédait un quincailler, un menuisier, la presse, une mercière et l’annexe de la gendarmerie puis en 1950 une nouvelle pharmacie, la pharmacie Tiret.

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Autour de la mairie tous les agriculteurs s’entraidaient. Ainsi au mois d’août nous étions avec la famille Labonne qui battait la moisson à Carpinet. Dans le passé le parc arboré de tilleuls, devant la mairie était fermé par un muret de pierre, une belle porte en fer forgé y donnait accès. J’allais à l’école des filles et j’en ai gardé cette photo :

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De gauche à droite

1er rang (en haut) : Jacky Ruffast, Daurat, Tiffon, ?, ?, Rondeau, Sangla, Maddy Guillouset, Lacaze, Erité, Cluzan
2e rang : Jean Dussouchaud, Crassat, Barrey, ?, ?, Perrella, ?, ?, Sempé, Liliane Bertau
3e rang : ?, ?, ?, Yvette Noailles, Jeanne Bertau, Pene, Lavergne, Lambert, Raganeau

Quelques noms manquent ou sont sans prénom, si vous pouvez nous aider à compléter ou à corriger des inexactitudes, contactez-nous via le site. Merci.  

Texte, photos et souvenirs recueillis par Pierre-Alain Leouffre, juin 2021.