Constitution des colonnes mobiles en 1796 

« Par la loi du 17 floréal an 4 (6 mai 1796) article 1er : « il y aura dans chacun des cantons de la république, un détachement de la garde nationale sédentaire, toujours prêt à marcher et dont les membres seront désignés d’avance. Ce détachement sera connu sous le nom de colonne mobile ». Ce détachement de la garde nationale sera en nombre égal au sixième de la garde nationale sédentaire du canton. Ce sont les officiers municipaux qui désigneront les membres des colonnes mobiles, le choix des officiers et sous-officiers se fera grade par grade, les caporaux parmi les caporaux de la garde nationale, les sergents parmi les sergents de la garde nationale, etc. Il y aura autant de caporaux que de fois 8 hommes dans la colonne mobile, autant de sergents que de fois seize hommes, autant de lieutenants et sous-lieutenants que de fois trente-deux hommes et autant de capitaines que de fois soixante-quatre hommes et un tambour pour chaque compagnie.

C’est ainsi que lors de la séance du 2 nivôse an 5 (22 décembre 1796) du conseil cantonal de Blanquefort, les membres des colonnes mobiles sont désignés : « L’administration pour satisfaire au vu de la lettre du ministre de la police générale et à l’arrêté du département de la Gironde concernant la formation des colonnes mobiles, considérant qu’il est très urgent d’en établir une dans le canton pour la sûreté publique, vu la population des communes du canton, arrête qu’elle sera composée comme suit, que les communes ci-après fourniront le nombre d’hommes comme suit : savoir

Blanquefort  50 hommes Taillan             29 hommes
Parempuyre 24 Saint-Médard 50
Saint-Aubin    15 Eyzines             50
Bouscat           30 Bruges             30
Total               119                          159

Total : 119 + 159 = 278 hommes

Pour former trois compagnies divisées, savoir :

Saint-Médard, Saint-Aubin et Le Taillan 

94 hommes

Blanquefort et Eyzines  

100 hommes

Bouscat, Bruges et Parempuyre     

84 hommes

           Total

278 hommes

 

 

Pour Blanquefort et Eyzines :

Capitaine : le citoyen Aquart.
Lieutenant : Guillaume Baquey d’Eyzines.
Sous-lieutenants : Jean Ferri de Blanquefort et Pierre Jeantet d’Eyzines
Sergents : Jean Lamouroux dit cadet Pechiou, Miquerie père d’Eyzines et Etienne Bert dit cadet et François Lacaussade de Blanquefort.
Caporaux : Roch Mourié, Jacques Moustié de Blanquefort, Lalumière fils aîné, Georges Teychou, Prevot fils, Antoine Hosteins, Jean Guiraud dit lafisse, Guillaume Bouet.

Pour Saint-Médard, Saint-Aubin et Le Taillan :

Capitaine : le citoyen Bahr.
Lieutenant : François Bidon gendre.
Sous-lieutenants : Maizonnade et Darquier.
Sergents : André Castaing, Guillaume Gravey, Pierre Fillot tous du Taillan, François Beauté de Saint-Aubin.
Caporaux : Jean Peychaud fils, Jean Dugai jeune, Jeannet de Saint-Médard, Jean Dugai ainé, Barthelemi Labeyrie, Pierre Castaing, Jean Conte, Jean Fourthon jeune et Guitard fils

Pour Bruges, Bouscat et Parempuyre :

Capitaine : Sereurot.
Lieutenant : Rondeau fils aîné.
Sous-lieutenants : Perey fils, Bartalot de Bruges.
Sergents : Dubourdieu de Bruges, Guillaume Atié de Parempuyre, Jean Ferri fils, Pradeau fils.
Caporaux : Pierre Dupeyrat, Jean Nuyre, Bert jeune, Barthélémi Bouey, Bedat, Dubreuil jeune, David de Bruges, Labatut aîné de Parempuyre.

Tambour pour Blanquefort : Delas fils, pour Saint-Médard : Lenommé Arnaud ».

Source : registre 5 des délibérations de l’administration du canton de Blanquefort , transcrit par Martine Le Barazer.

Observation : Les contributions les plus importantes sont celles de Blanquefort, Eysines et Saint-Médard : 50 hommes chacune, puis Bruges et le Bouscat 30, et enfin Le Taillan 29, Parempuyre 25 et Saint-Aubin 15. Les trois compagnies formées ensuite vont de 84 à 100 hommes pour les 278 hommes du canton. Il est vraisemblable que cette organisation a dû demander un certain nombre de réunions et de concertations ! Cette période a vu l’éclosion d’un certain nombre de personnalités pour organiser et planifier cette mise en place des colonnes mobiles. Nous connaissons ici les noms d’une cinquantaine d’officiers et de sous-officiers, mais pas l’ensemble des 300 hommes du canton. 

 

« Blanquefort était la commune la plus importante du canton avec 2 063 habitants, tandis que Le Bouscat en avait 1 160, Bruges 850, Eysines 1 772, Parempuyre 515, Saint-Aubin 445, Le Taillan 781 et Saint-Médard 1 337. Nous voyons que la répartition des communes par cantons n'était pas la même que de nos jours et que les populations ont augmenté en général depuis, en particulier pour Saint-Médard et surtout Le Bouscat. »

Texte extrait du livre de Guy Dabadie,« Blanquefort et sa région », Imprimerie Samié à Bordeaux 1952, p.112