Les sages-femmes

La formation des sages-femmes et des accoucheurs a été inexistante : l’accouchement mutuel, l’entraide des femmes semble avoir largement dominé dans les campagnes et même les villes de l’Europe entière, au moins jusqu’au XVIIIe siècle.

Quelques couches réussies, de la douceur et du dévouement faisaient de l’accoucheuse occasionnelle la matrone de la communauté. La tradition incitait la fille à suivre la mère et à devenir matrone à son tour. Parfois, comme en Lorraine, la sage-femme était élue par l’assemblée des femmes réunies à l’initiative du curé.

L’église surveillait tout ce qui touchait à la naissance professionnelle des accoucheuses. Le seul apprentissage auquel elle portait une attention particulière concernait le baptême.

L’empirisme était donc la règle ; « l’office des accouchées » de l’Hôtel-Dieu de Paris constituait le seul lieu de formation des futures sages-femmes du Royaume ; au début du XVIIIe siècle. Créé en 1630, il recevait chaque trimestre trois ou quatre élèves qui acquéraient une pratique en accouchant les pauvres femmes et filles de la ville. Il s’agissait donc d’une clinique et non d’une école à proprement parler.

Extrait de la formation des accoucheurs et des sages-femmes aux XVIIe et XVIIIe siècles par J. Gelis.

Cette assemblée de femmes existe à Salaunes en 1754 et élit Jeanne Maubourguet , sage-femme de la paroisse.

« Aujourd’hui, le 29 avril 1754, Jeanne Maubourguet, veuve de François Ornon, de cette paroisse (Salaunes), agée d’environ quarente six ans a été élue dans l’assemblée des femmes de cette paroisse à la pluralité des suffrages pour excercer l’office de sage-femme et a prêté entre nos mains le serment à ce requis suivant l’ordonnance de monseigneur l’Archevêque de Bordeaux ; en foy dequoy jäy signé à Salaubnes le 29 avril 1754. Caillavet curé. »

1754-Assemblee-des-femmes-partie-1

1754-Assemblee-des-femmes-partie-2

Recherches et transcription Catherine Bret-Lépine.