Jean Baptiste Laborde, un Acadien 

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L’histoire de Jean Laborde en Acadie a été reconstituée grâce au « Dictionnaire biographique du Canada en ligne», sur le site de la bibliothèque nationale du Canada et archives nationales du Canada.

L’île Royale, ou Ile du Cap Breton, se situe à l’ouest des territoites constituant l’Acadie française, colonie établie au début du 17e siècle. L’Acadie connait une histoire particulièrement tourmentée ; placée en sentinelle avancée au milieu des possessions anglaises, souvent négligée par le pouvoir royal, en proie à d’incessantes luttes intestines, elle passe en 1712 par le traité d’Utrech sous domination anglaise, la France ne conservant que les îles : Royale (ou du Cap Breton) et Saint Jean (ou du Prince Edouard).

En 1755, les Acadiens refusent l'allégeance à la Couronne d'Angleterre. Ils sont déportés. Certains sont exilés en Louisiane, d'autres en France, d'autres enfin se dirigent vers le Québec. C'est le « Grand Dérangement ».

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Jean Laborde (La Borde) cumulait les titres d’agent des trésoriers généraux de la Marine, de procureur général du Conseil supérieur de l’île Royale (île du Cap-Breton), de notaire royal et de marchand. Né le 21 novembre 1710 à Bidart, diocèse de Bayonne, fils de Martin Laborde (Borda) d’Aloperca et de Catherine Dechart (ou Duhart) ; il épousa le 2 février 1734, à Louisbourg, île Royale, Louise Milly, née Dupuy, une Canadienne, et ils eurent huit enfants, dont seulement un fils et deux filles vivaient encore, en 1761.

À ses fonctions officielles, il avait ajouté une activité d’armateur, de négociant et qui lui permettait de réaliser d’importants profits. En 1758, les Anglais chassent les Français de Louisbourg, Laborde revient en France avec quatre esclaves noirs. Il pensait s’établir à Bordeaux, où les Daccarrette, dont le fils Michel avait épousé sa fille Marguerite, s’en allaient vivre et il y acheta une grande maison, mais il décida de rester à La Rochelle pour régler ses comptes avec les trésoriers généraux. En 1760, pendant qu’il travaillait aux comptes des années 1750, Laborde découvrit – ou prétendit découvrir – qu’il avait laissé, dans un coffre-fort à Louisbourg, de l’argent et un lot de documents sans lesquels il ne pouvait rendre compte de plusieurs centaines de mille livres des fonds royaux. On demanda à Sartine, le lieutenant général de police, une enquête sur cette affaire. La conclusion fut que Laborde essayait malhonnêtement de dissimuler des dettes contractées envers la couronne, par suite de dépenses personnelles excessives à Louisbourg, Bordeaux, La Rochelle et Paris. Emprisonné, Laborde se vit présenter un compte de 455 474 livres, en échange de sa libération. Il transféra, sous sa signature et devant notaire, tous ses biens à la couronne dans un document détaillé, daté du 12 juillet 1764, et, bien que la valeur n’en fût que de 336 104 livres, la couronne le relâcha le 25 août et il vint vivre à Eysines.

En sa qualité d’ancien procureur général du conseil supérieur de Louisbourg, il percevait une rente annuelle de 400 livres.

Le 18 octobre 1773 à Eysines, Catherine Marguerite Daccarrette épouse Louis Decoux, natif lui aussi de Louisbourg et capitaine dans les troupes nationales de Cayenne (Guyane). L’acte de mariage se termine par les signatures de Jean Laborde, de Marguerite sa fille, de Catherine l’épouse et d’autres notables.

En 1774, Laborde fait baptiser par le curé d’Eysines Jean Thomas, « nègre lui appartenant ». Louise Laborde est toujours vivante, il n’a pas été trouvé trace de son décès à Eysines.

Le 16 août 1779, le curé d’Eysines certifie, pour justifier le paiement de cette pension, que Laborde est encore en bonne santé, mais il meurt à Eysines deux ans plus tard et est enseveli sous le portique de l’église (son acte de décès doit être retrouvé).

En 1793, la population d’Eysines est recensée. Sous le n° 123, on trouve une maisonnée composée de la citoyenne Laborde, veuve Lessene âgée de 54 ans (donc née vers 1739), Daccarette Decoux, sa fille, 35 ans et dix autres personnes qui semblent être au service de la maison.

Un nouveau recensement en 1794 porte « la citoyenne Lessenne » habitant au bourg d’Eysines, à la tête d’une maisonnée de 5 personnes.

La citoyenne Laborde/Lessenne est Marguerite, fille de Jean Laborde qui a épousé, en 1753, Michel Daccarrette, elle est la mère de Daccarette Decoux et se serait remariée avec Lessenne. Parmi le personnel de la maisonnée, Jean Corbineau et sa femme Jeanne Lambert ont quatre enfants dont une Marguerite Louise, née à Eysines le 5 avril 1786, (sa marraine est Marguerite Louise Laborde) et une Louise David Marguerite née à Eysines le 4 avril 1787 (marraine Louise David Marguerite Laborde).

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Sur le cadastre de 1811, la propriété de Gasteboy (voisine de Pied-Sec) appartient à la veuve Dessenne.

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Le 29 janvier 1821 à Eysines, Marguerite Laborde veuve de Joseph Dessene décède, elle est âgée de 84 ans. Il est très probable que Dessenne est une altération de Lessenne. On trouve à Louisbourg une lignée de Lessenne, gens de mer, dont un François, maître-canonnier en 1741 qui a pour enfants Martin, Amable, Joseph et Jean. Un Jean Lessenne est, en 1751, capitaine de « la Catherine ». Un Joseph Lessenne est capturé par les Anglais avec son navire en 1751. Sont-ils les fils de François ? S’agit-il de notre Joseph ?

Genea-Laborde

Recherches et Texte de Michel Baron.