Chemins d'autrefois 

Le réseau actuel des voies d’Eysines n’a pas effacé les chemins antérieurs à la Révolution de 1789.

Cet ancien réseau comprenait au début du 18e siècle :

  • Une voie majeure : la Lébade ou « Grand chemin de Bordeaux à Soulac ». Son tracé, dans la traversée d’Eysines, correspond très exactement à l’Avenue du Taillan (ancien Petit chemin d’Eysines). 1

  • Une autre voie moins importante : le « grand chemin de Bordeaux à Saint Médard et à Sainte Hélène ». Son tracé correspondait à la rue Jude, il traversait ensuite Bois Gramont, longeait Laneblanque (Bel Air), passait à Sainte Christine et passait la Jalle au Thil. 3

  • Le chemin de Bordeaux à Blanquefort et à Pauillac qui passait la Jalle à Plassan et était régulièrement emporté par les inondations dans la traversée des marais. 2

  • Deux chemins reliant Mérignac à Eysines. Les habitants de certains quartiers d’Eysines bénéficiant d’un droit d’usage des communs de Mérignac, ces chemins les reliaient aux padouens de la Jalle. C’est ainsi que l’avenue de l’Hippodrome était « lou camin de las vaques » 4 et que l’itinéraire de la Forêt à Plassan était le chemin  « Veyriney ». 5

  • Enfin, tout un ensemble de chemins desservant les moulins, les terres labourables, les vignes, les prés etc. ou établissant des limites entre les propriétés, les régimes des droits fonciers ou dixmaires. Certains de ces chemins étaient « chemins de procession » car ils étaient suivis lors des processions annuelles de l’église d’Eysines à celle de Bruges ou à Sainte Christine par exemple. Ils étaient jalonnés de croix dont la plupart ont disparu.

Les chiffres renvoient au plan établi sur le tableau d’assemblage du cadastre de 1811.

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Le trafic de marchandises se faisant, autant que possible, par voie d’eau, au départ des nombreux ports sur les esteys du Médoc, les grands chemins étaient mal entretenus et même impraticables, souvent les corvées prescrites n’étaient pas réalisées et lorsqu’elles l’étaient restaient inefficaces. C’est pourquoi l’intendant Tourny décida de construire deux nouvelles routes : celle de Bordeaux à Pauillac et celle de Bordeaux à Castelnau. Au milieu du 17e siècle, ces voies ont profondément modifié notre territoire.

Après la Révolution, les municipalités sont créées et la gestion de la voirie leur incombe. Afin de dégager des ressources et de faire des économies, les chemins inutiles vont être aliénés et vendus. C’est ainsi que le 28 février 1810 Napoléon 1er autorise le maire d’Eysines à concéder au sieur de Brezets, propriétaire de Bois-Gramond, le prolongement de la rue Jude.

Les modifications plus récentes sont liées à la création de la Rocade et de la VDNO et à l’urbanisation de notre ville avec l’ouverture de nouvelles voies.

Recherches et Texte de Michel Baron.