Le moulin à vent 

[Le moulin a existé de 1750 à 1795].

Grâce à la Jalle, la paroisse d’Eysines était bien dotée en moulins à eau. Appartenant pour la plupart à des ordres religieux ou à de riches propriétaires, ils étaient affermés à des meuniers. Est-ce pour affirmer sa réussite que Guillaume Ponson « Guillaumet » décide de faire construire un moulin à vent ? Il entreprend les démarches auprès de la Jurade de Bordeaux qui publie, le 26 septembre 1749, une Ordonnance des Jurats (Fonds Beaurein, côte II20 aux archives municipales de Bordeaux) l’autorisant à construire un moulin « dans un circuit d’environ 48 ou 50 pieds de son four ».

Moulin-a-vent-carte-belleymeExtrait de la carte de Belleyme. Le moulin est symbolisé par un dessin.

C’est donc à proximité immédiate de sa maison que le moulin sera construit. Guillaume Ponson habite au bourg d’Eysines au « Mayne de Balac » un ensemble comprenant une maison à étage, une vieille masure, un jardin, une place, un puits et une pièce de vigne situés entre la grand-rue (avenue de la Libération) à l’ouest et le ronteau de Cap-de-haut à l’est (impasse Lahari) ; son voisin au nord est son frère Arnaud, au sud on trouve en 1737 « Jean Lescoutra, Jean Pagan, Jacques Béziat et les héritiers de Pierre Faugas » et en 1767 « les héritiers de Faugas et de Jacques Béziat ». Il semble que l’on reste en famille car Marguerite Ponson épouse d’Arnaud Faugas a eu un fils prénommé Pierre et Jeanne Ponson, sa sœur, épouse de Pierre Béziat a eu un Jacques.

Le 2 novembre 1750, il passe chez M° D. Berninet (côte 2 3E28317 aux Archives départementales de la Gironde) un contrat aux termes duquel il donne à son frère Arnaud une pièce de vigne à la Biblanque et reçoit en échange deux pièces de vigne en un tenant à Cap-de-haut. Le 27 juin 1751, Guillaume Ponson, marchand au bourg d’Eysines, fait construire un moulin à Cap de haut près de sa maison. Lors du partage des biens de Guillaume Ponson, le 25 juillet 1767, le moulin et le four reviennent à Jacques, le fils aîné. Au partage du 24 messidor an 3 (12 juillet 1795), le moulin échoit à Guillaume. Celui-ci est boulanger à Bordeaux, il décide de s’en séparer et passe, le 24 thermidor an 3 (11 août 1795] un marché avec Pierre Lacaze, meunier à Eysines, par lequel Guillaume cède tous les matériaux qui constituent le moulin ainsi qu’un noyer qui est près du moulin, Pierre Lacaze s’engage dans un délai d’un an à démolir le moulin, à évacuer les matériaux et à livrer des bûches de pin dans la boulangerie d’Eysines. Il ne reste qu’à trouver l’emplacement exact de ce moulin que l’on voit ici sur la carte de Belleyme près de l’ancienne église. On y voit comment ces moulins sont représentés sur cette carte. Ils sont peu nombreux dans la région (un à Saint Aubin, un autre à Arsac).

Texte de Michel Baron.