Évolution de la population 1604-2006 

Si, depuis toujours, les gouvernants ont tenté de dénombrer les populations, c’est avant tout pour pouvoir prélever les taxes et impôts, y compris l’impôt du sang par la conscription militaire. Ce n’est qu’à partir de la Révolution que ces dénombrements deviennent systématiques et, après les tâtonnements des premières années, sont beaucoup plus fiables.

En 1604, Pierre de Lurbe, envoyé à Eysines par le cardinal de Sourdis, interroge les paroissiens et rédige le procès verbal de sa visite : « Interrogés combien il y a de paroissiens, ont répondu environ sept cent desquels les quatre cent cinquante ou environs sont communiants ». Dans les mêmes circonstances, en 1735, le curé estime la population à 1000 âmes, alors que d’autres sources avancent de 1300 à 1400 pour la même période.

Au lendemain de la Révolution, les dénombrements se multiplient et donnent entre 1800 et 1900 habitants. Malgré leur imprécision, ces évaluations montrent une croissance lente et régulière de la population d’Eysines.

On note deux périodes de décroissance : de 1800 à 1806, et entre 1866 et 1872.

1. La chute de la période napoléonienne s’observe dans nombre de communes de la région ; serait-elle réelle ou due à la fuite devant les obligations militaires ?

2. La seconde est artificielle, elle est causée par la scission du village du Haillan érigé en commune qui affiche, en 1872, 1 006 habitants.

À partir du milieu du 20e siècle, l’urbanisation s’accélère et Eysines perd son visage de village rural.

1604 : 700 habitants, 1728 : 1 300 habitants, 1831 : 2090 habitants, 1926 : 3 017 habitants, 1968 : 8 026 habitants, 1975 : 13 719 habitants, 2006 : 19 279 habitants


 

Périodes difficiles 

1800 : - 17 %,  1806 : - 0,1 %. Ces baisses de popualtion viennent-elles d’une surestimation en 1794 ou des effets de la conscription à une époque qui a connu plus de vingt ans de guerres ?

1872 : - 31,5 %. Cette décroissance est artificielle ; elle provient de la scission du Haillan qui s’est séparé d’Eysines avec un millier d’habitants. Si l’on totalise la population des deux communes, on constate qu’en réalité la croissance se poursuit.

1896 à 1911. Cette longue stagnation est difficilement explicable dans une période de croissance de la population nationale alors que la mise en service de la première ligne de tramway entre Bordeaux et Eysines aurait dû amorcer le rôle de « ville dortoir ». Faut-il y voir les conséquences d’une pratique malthusienne afin de faciliter la transmission du patrimoine ?

1921. Malgré les pertes de la Grande Guerre, la population d’Eysines s’accroît. De nouveaux arrivés sont venus combler les vides.

Des précisions sont disponibles sur le site de l’annuaire des mairies : http://www.annuaire-mairie.fr/statistique-eysines.html

Recherches et Texte de Michel Baron.