Une plaque pour « le maire du Vigean » 

Il a été décidé de baptiser « impasse Jean-Batisse » la venelle où a vécu cette figure locale, décédée en 2013. « Il a vécu toute sa vie ici. C'est là qu'il est né et qu'il est décédé en 2013, à l'âge de 83 ans, comme il l'avait souhaité. Il aurait été très content que l'on fasse quelque chose en sa mémoire ». Monique Batisse, 83 ans, a accueilli avec plaisir la décision du Conseil municipal qui prévoit de donner le nom de son mari, Jean Batisse, à l'impasse où la famille est installée de puis des années. Il s'agit d'une coquette venelle, sans nom, proche de la place Charleroi, dans le quartier du Vigean où Jean Batisse a grandi avec ses parents et sa sœur avant de fonder sa propre famille. La fille unique du couple est elle aussi très fière de cette décision, qui sonne comme une reconnaissance en mémoire de celui qui fut une figure locale, réputé pour sa jovialité et son implication dans le tissu social.

« Lorsque Pierre Brana croisait mon mari, il l'appelait tout naturellement le maire du Vigean. Ce surnom lui est resté », se souvient Monique Batisse. « Il fut pendant vingt ans le président du Comité des fêtes et de bienfaisance. Il aimait distribuer des colis aux anciens, pour Noël. Mais surtout, lorsque les gens avaient un problème, dans notre quartier du Vigean, c'est lui qu'ils venaient voir. Il servait d'intermédiaire avec les services de la mairie », poursuit la retraitée. « Il faisait en quelque sorte office de médiateur ». Mille souvenirs lui reviennent alors en tête. Monique et Jean se sont connus aux « Chargeurs réunis », où elle était secrétaire et lui ajusteur.

Jean Batisse a ensuite terminé sa carrière à la mairie de Bordeaux en qualité de contremaître. Toujours engagé auprès de ses concitoyens, il était aussi trésorier syndical et administrateur de la Mutuelle territoriale.

Dans un domaine plus dramatique, Jean Batisse avait été le témoin de l'arrestation d'un couple de résistants, Yvonne et André Baudon. « Une arrestation qui avait beaucoup marqué le quartier », souligne Monique Batisse. Il a tenu à honorer leur mémoire dans le cadre du comité du souvenir des martyrs de la résistance des époux Baudon dont il fut le président.

Article du journal Sud-ouest du 20 juin 2016, Christine Morice.