L’âge des arbres des parcs des châteaux  

 

Le château de Geneste situé au Pian-Médoc, passa alors, par alliance, à la famille de Lalande avant d’être vendu en 1821 à M. Ivoy. Jusqu'à cette époque, ce vaste domaine de 350 hectares était connu sous le nom Dalesme (château du Pian). M. Ivoy fit démolir les servitudes et les pavillons et fit agrandir le corps du logis tout en gardant la tour recouverte d’un toit conique, le tout ne ressemblant plus au château initial. Situé au milieu d’une prairie arrosée par des pièces d’eau et encadré de bois de pins et de chênes, coupés de longues allées qui aboutissent au château, M. Ivoy dresse autour une collection de magnolias, de chênes d’Amérique, de cèdres du Liban, faisant ainsi du château une belle résidence d’été. Il fit arracher également les trente hectares de vignes que comprenait ce domaine jusqu’à l’époque de la famille de Lalande, vignes abandonnées depuis si longtemps bien que renommées. En 1874, le domaine produisait encore 15 tonneaux et les héritiers de M. Ivoy visaient à reconstituer ce vignoble autrefois renommé.

Extrait du site : http://pianmedoc.free.fr/DomaineGeneste.htm.

Souvenirs d'enfance d'Amélie d'Audiffret, Le Breillan : « Monsieur Yvoy : un de nos buts favoris était d'aller chez un voisin, M. Ivoy à Genest. C'était un flamand, égaré dans nos parages, je ne sais dans quelles circonstances. Il avait acheté à vil prix, une assez grande quantité de landes ; à force de travail et de persévérance, il les avait transformées par la culture flamande et en avait tiré un parti merveilleux ; il avait couvert cette lande stérile de plantations de pins et d'arbres rares. Les magnolias, les plus beaux arbustes y poussaient à l'envie ainsi que de belles fleurs, des fruits et des légumes splendides.

Bientôt cette oasis eut de la réputation dans le pays. Les pépinières fournirent les parcs des environs de Bordeaux et plus loin encore, les amateurs d'agriculture venaient en pèlerinage à Genest. De BreilIan, il fallait traverser une lieue de lande pour y arriver… Sa modeste habitation s'est transformée en une belle demeure entourée d'un parc magnifique.

La visite de notre voisin à Breillan était aussi un plaisir pour tous. Je vois encore sa bonne grosse figure rouge, couronnée d'une forêt de cheveux blancs ; il avait laissé un œil dans le combat avec cette nature malsaine et marécageuse. Son accent flamand nous amusait et nous étonnait beaucoup. Il arrivait, chargé de melons, de fraises blanches et surtout de dahlias multicolores qui étaient alors une curieuse nouveauté. Il causait sans fin agriculture avec mon grand-père qui lui faisait force questions et qui embellit Breillan de ses arbres les plus jolis. Ces plantations ont très bien réussi, j'ai revu ces arbres grands et beaux en 1884 après les avoir vus planter gros comme le doigt en 1838.

 

Extrait du manuscrit d'Amélie d'Audiffret, rédigé vers 1890. Dominique Jay, octobre 1955. Publié avec l’autorisation de M.F. Jay. Bulletin du G.A.H.BLE, n°26, p.3-9.

 

L’intérêt de ce texte est important pour les datations des arbres de nos parcs. Ce propriétaire qui achète le château Geneste au Pian en 1821 commence par des plantations de pins et d’arbres rares ainsi que des magnolias et de beaux arbustes. Il crée ainsi un parc magnifique. Ses pépinières fournirent les parcs des environs de Bordeaux. Il donne aussi des conseils à son voisin du château Breillan à Blanquefort pour embellir son parc de ses arbres les plus jolis en 1838.