Le Pian-Médoc, vu du ciel 

 

Constellé de hameaux nés de domaines agricoles, en particulier viticoles, la commune du Pian-Médoc est située aux confins de la lande médocaine ; son habitat fait de nombreux lotissements récents parait se disperser dans une forêt de pins. La création de golfs privés, implantés sur la Petite Jalle et la jalle de Courmatau situées en aval de la jalle de Ludon, est venue renforcer l’idée d’une commune résidentielle et de loisirs.

 

Le château Geneste 

 

Décédé en 1869 au Pian-Médoc, Armand-Joseph Ivoy, propriétaire du château Geneste, était agronome en amateur éclairé et membre de la Linnéenne, société savante de botanique créée à Bordeaux en 1818. Piqué de curiosités scientifiques, il implanta sur sa propriété un arboretum. Il est aussi l’auteur du parc Malleret, au nord-est de la commune.

 

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Le château Sénéjac 

 

Contre la lande boisée, le vignoble du château Sénéjac forme comme une grande clairière de vignes. Au sud du domaine, court la jalle de Ludon dont les eaux sont captées pour alimenter les fossés d’une prairie ainsi qu’un bassin aux abords du château. La maison de maitre du domaine résulte de plusieurs campagnes de construction au long des XVIII et XIXe siècles, qui lui ont donné sa physionomie définitive.

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Le château Malleret 

 

Au lieu-dit l’Église, le château Malleret, représenté par une demeure monumentale du XIXe siècle, réunit une propriété viticole et un élevage de chevaux. Les terres de ce domaine très étendu comptent près de 400 hectares de prairies, de terres cultivées, de bois et de vignes. C’est au XIXe siècle que le baron Paul Clossmann, issu d’une famille de négociants établie à Bordeaux sous l’Ancien Régime, implante d’importants haras sur la propriété du château Malleret. Le cheval, associé à l’image culturelle de l’aristocratie anglaise, s’ennoblit au XIXe siècle dans les campagnes viticoles du Médoc. La sélection des meilleurs étalons et l’invention des courses et des clubs au milieu du XIXe siècle nourrissent une nouvelle relation avec l’animal familier. Jusqu’au XXe siècle, les marquis du Vivier, héritiers du château Malleret, ont maintenu sur le domaine une tradition d’élevage pour la course, plusieurs étalons de leurs écuries se sont distingués.

 

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L’ermitage Lamourous 

 

Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous, fondatrice de la Maison de la Miséricorde en 1800 à Bordeaux, possédait au Pian un petit domaine qu’elle appelait l’Ermitage pour s’y être réfugiée pendant la Révolution. La congrégation, installée au couvent bordelais de l’Annonciade de 1808 à 1972, avait pour mission initiale de lutter contre la prostitution en accueillant les femmes, des pénitentes, employées à des travaux de blanchisserie. Après le décès de Marie-Thérèse Lamourous (1836), en 1843, l’ermitage du Pian reçoit une petite communauté elle-même bientôt chargée de blanchissage et de la culture d’un vaste jardin. À partir de 1958, concurrencée par les blanchisseries professionnelles, la communauté est privée de ses activités économiques et s’oriente vers l’accueil d’enfants en difficulté. En 1981, le centre socio-éducatif est détaché de l’œuvre religieuse pour devenir laïc ; il conserve une partie des bâtiments, tandis qu’une petite communauté de sœurs dispose de la « maison du berger », où vivait autrefois la fondatrice, de la chapelle et d’une maison attenante datant du XIXe siècle.

 

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Texte et photographies extraits du livre : Plein ciel sur le Médoc, éditions Berger médiations, 2008, 352 pages. Avec l'accord, pour les photos, de Michel Berger, et  pour les textes, de Sophie Boisseau.