L’arrivée du train en 1868

Le 3 mai 1843, les chemins de fer de Paris à Orléans sont inaugurés en présence des ducs de Nemours et de Montpensier. « La locomotive, empanachée de vapeur, impatiente de dévorer l'espace, lançant feu et flammes, s'élançait dans un terrible bruit de ferraille. » Il est curieux de rappeler qu'il fallait 10 jours à la diligence la plus rapide pour aller de Paris à Bordeaux. Avec les premiers chemins de fer, il ne fallut plus que 18 à 22 heures. En 1910, le trajet était de 7 h. 21 ; aujourd'hui, il est de 6 h. 15 en express et le record de vitesse atteint entre Paris et Bordeaux est actuellement de 5 h. 15.

Le 12 février 1860, vœu du conseil municipal pour que le tracé de la ligne du chemin de fer passe près du bourg de Ludon.

Le 30 avril 1865, le conseil propose, comme emplacement pour la station du chemin de fer, le terrain sur lequel la gare a été depuis construite, à cause des trois chemins qui se joignent à cet endroit desservant Le Pian, Arsac et Parempuyre, et surtout parce qu'il n'y aura pas pour la commune à entretenir une nouvelle route. Cette délibération à courte vue montre combien les municipalités se trompaient alors sur l'importance que devaient prendre les chemins de fer. Le choix malheureux de l'emplacement de la gare de Ludon pèse lourdement sur la mémoire de la municipalité de l'époque.

Inauguration du chemin de fer du Médoc. Le premier tronçon n'allait que jusqu'à Macau. Il fut inauguré à l'automne de 1868. Après un déjeuner au château de Cantemerle, offert par la baronne de Villeneuve, se rendirent à la gare les personnages officiels, parmi lesquels le préfet, comte de Bouville, et le cardinal Donnet qui allait répétant toujours le même discours d'inauguration : « Partez, chars de feu, allez porter le progrès et la civilisation dans les contrées les plus reculées... ».

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960, p. 187-206.