L’étameur de Macau : Lafite 

Comment s'appelait-il donc, notre étameur? Car étamer était un art. L'atelier comme un antre, était grand ouvert été comme hiver, il s'en dégageait des vapeurs et une odeur particulière. Sous le grand chaudron dansaient les flammes bleues et vertes, tandis que le vieux - c'est ça, le vieux Lafite - avec sa louche, versait le vif argent sur les objets.

La cuisine se faisait alors dans des casseroles de cuivre. Pour ne pas s'empoisonner, il fallait étamer l'intérieur. Le prix de ce travail était onéreux. C'était seulement dans les maisons bourgeoises et cossues que l'on pouvait s'offrir le luxe d'aligner dans les cuisines des séries de casseroles bien étamées !

Texte extrait de : Macau et quelques uns de ses enfants. Macaou e caouque-zun dé sous gouillats. Mme H. M. Duviller, 1985.