La piquette.

Si tout le monde boit du vin en 1926, il est fréquent que les hommes boivent de la piquette, boisson que l'on obtient en mélangeant de l'eau avec du marc de raisin ou d'autres fruits sucrés et en laissant fermenter.

Le 1er septembre 1914, le conseil municipal considéra qu'étant donné l'état de guerre, il était souhaitable que le prix des denrées de première nécessité soit à la portée des travailleurs et des familles. La boisson constituait une partie essentielle de l'alimentation et non la moins coûteuse dans le Médoc où l'on ne pouvait se procurer autre chose que du vin. La consommation de la piquette était beaucoup plus économique, mais il était impossible d'en obtenir si l'on n'était pas vigneron, et la circulation de cette boisson n'était pas autorisée.

Le conseil demanda alors à M. le Directeur des Contributions Indirectes de bien vouloir autoriser la circulation des piquettes sur la commune de Macau, pendant la durée de la guerre, En parlant de vin, le Ministre de la Justice de l'époque, Aristide Briand, avait prescrit la saisie et la séquestration des biens mobiliers et immobiliers des sujets allemands, autrichiens et hongrois.

À Macau, il y avait une maison qui appartenait à un Allemand et cette maison avait un chai qui contenait une certaine quantité de vin du Médoc. Le conseil décida donc que ces vins ne sauraient être mieux employés qu'en les distribuant aux soldats blessés qui séjournaient dans les hôpitaux temporaires de Macau et de Blanquefort.

Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.19.