Le train

C'est le dimanche 29 novembre 1868, que la ligne Bordeaux-Macau fut inaugurée. L'inauguration mi-solennelle a eu lieu le jeudi 26 novembre 1868, en présence de quelques personnalités, à l'occasion de la première mise en service de la ligne.

II n'y a que 18 km à parcourir en train pour atteindre Bordeaux depuis Macau. Il y avait tous les jours deux trains qui partaient de Bordeaux pour Macau, et chacun d'eux mettait 36 minutes pour atteindre sa destination. Ces trains qui comportaient des voitures de 1ère, 2e et 3e classe, faisaient également le trajet en sens inverse dans les mêmes conditions.

Le jour de l'inauguration, Monseigneur Donnet, archevêque de Bordeaux, M. le comte de Bouville, préfet de la Gironde, M. Lahens, président du Conseil d'Administration, et diverses personnalités, se rendirent à Macau dans un train principalement composé de voitures prêtées par la Compagnie d'Orléans. Partis à 11 h 40 de Bordeaux, ils furent accueillis à Macau par le clergé et un piquet de douaniers rendant les honneurs, tandis que l'Orphéon, fanfare macaudaise, faisait entendre ses airs harmonieux.

La population et les invités avaient écouté les traditionnels discours, notamment celui du cardinal Donnet, qui rappela « l'émotion et l'épouvante causées tout d'abord dans les landes par le sifflet strident de la première locomotive qui les traversa ».

Après la bénédiction des deux locomotives de la Compagnie du Médoc et des différentes installations, le comte de Lavergne, maire de Macau, et M. Lahens prirent successivement la parole. Les invités se rendirent ensuite au château de Canternerle où la plus affable hospitalité leur était offerte par Mme la Baronne de Villeneuve.

C'est le 7 mars 1869 que le train arriva pour la première fois en gare de Margaux et le 2 août 1874 en gare de Soulac.

Cette ligne ferroviaire est très commode pour tous les citoyens et notamment les commerçants. En effet, ce mode de transport leur permet de recevoir plus rapidement leurs marchandises. Cette ligne permet également aux Macaudais de se rendre à Bordeaux plus facilement mais aussi à tous les Bordelais de profiter de la plage de Soulac l'été. L'inauguration de cette ligne, qui désenclave le Médoc, eut un vif succès. À cette occasion, M. Lahens remit à M. le maire la somme de 300 francs pour les bonnes œuvres de la commune. Ce dernier proposa à son conseil que ladite somme de 300 francs soit remise pour un tiers à l'Orphéon et pour les deux tiers restant au bureau de bienfaisance de la commune.

Le 16 mai 1909, le conseil municipal décida de construire une salle d'attente en annexe de la gare existante. La Compagnie des Chemins de Fer du Médoc ayant indiqué qu'elle ne pourrait pas prendre à sa charge les dépenses liées à cette construction, une majoration du prix du billet fut décidée pour permettre à la commune de se rembourser des frais qu'elle avait avancés pour les travaux de construction.

En 1912, compte tenu du grand nombre d'usagers de la ligne Bordeaux Soulac, le conseil émit le souhait que tous les trains passant en gare de Macau s'y arrêtent. En effet, nombre de Macaudais possédaient des chalets à Soulac et ces derniers s'y rendaient fréquemment, notamment l'été. De plus, nombre de commerçants macaudais avaient, pour les besoins de leur activité, la nécessité de se rendre à Bordeaux. Beaucoup de Macaudais se rendaient quotidiennement à Bordeaux dans le cadre de leur activité professionnelle (appelés abonnés). Notre petite gare a aussi son chef : Guy.

 

Gare-3

 

 Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.142.