Adjudication de métairies en 1797

Lors des séances de délibérations du conseil cantonal de Blanquefort, fin du 18e siècle, étaient traités des sujets divers dont des ventes de biens aux enchères, des adjudications pour une durée limitée.

 

Dans la séance du 15 nivôse an 5 (4 janvier 1797) : « de suite l’administration a procédé à la vente de tauvre (terrain inculte de forme circulaire à bord relevé) de la Cabane commune de Parempuyre appartenant à la nation aux conditions que l’adjudicataire serait tenu de planter trois cent lattes dans ledit bien et que les aubiers morts appartiendraient à l’adjudicataire. Les enchères étant ouvertes et le citoyen Barré les ayant progressivement portées à la somme de cinq cent cinquante livres, elles lui ont été adjugées comme le plus fort et dernier enchérisseur. »

Quelques mois plus tard, deux métairies de Parempuyre appartenant à la même personne, M. Lamouroux, étaient mises aux enchères : Goussemot et de la Cabane.

 

Métairie de Goussemot

 

Pour la métairie de Goussemot pour laquelle il a fallu 3 bougies pour 5 enchérisseurs, adjugée pour 1 600 francs. Mais avant la mise aux enchères, lecture fut faite d’une lettre de citoyen Lamouroux aux adjudicataires :

« Aux citoyens de l’administration de l’arrondissement de Blanquefort. Par le partage que j’ai fait avec la nation du bien de Parempuyre, le troisième lot m’est adjugé. Dans ce lot est compris une vache et un bœuf qui sont dans la maiterie de Gossemot. Je fis dans le temps sinifier au fermier de cette maitrie le contenu du troisième lot qui m’était adjuger et qui me donnait sa propriété de ces deux têtes de bétail mais, comme sa ferme était pour trois ans, il a voulu en jouir tout ce temps. Aujourd’hui que le temps de sa ferme et expirai et que vous aller, citoyens la renouveller, je viens vous faite connaitre la propriété que j’ai sur ses deux tête de bétail pour que vous ayez la bonté de ne pas les comprendre dans la ferme que vous allez faire de la maitrie de Goussemot. Les papiers joints vous convaincrons, citoyens, de la justice de ma demande. Salut et fraternité. Lamouroux ».

« A été procédé en la manière ci-dessus à l’adjudication de la maiterie de Goussemot ayant appartenu à Lamouroux situé dans la commune de Parempuyre. Le premier feu étant allumé le citoyen George Teyehon l’a porté à 600, Jean Martin a 800, le citoyen Barré a 1 000, Jean Martin a 1 100, le citoyen Barré a 1 200, le citoyen Chauvin a 1 300, et Jean Martin a 1 400. La bougie étant éteinte le citoyen président a annoncé que l’adjudication provisoire était en faveur de Jean Martin pour la somme de quatorze cent francs. Une seconde bougie est allumée et sur les observations du citoyen président que si personne surenchérissait l’adjudication définitive allait avoir lieu en faveur de Jean Martin, le citoyen Barré a porté ladite metayrie a 1 500 et le citoyen Laguerre a 1 600 , la bougie étant éteinte le citoyen président a annoncé que l’adjudication était adjugé provisoirement au citoyen Laguerre.

Une autre bougie est allumée le citoyen président observe que l’adjudication définitive va avoir lieu si personne surenchérit, les mêmes observations plusieurs fois répétées, personne n’ayant surenchéri la bougie s’est éteinte et l’adjudication définitive de la métayrie de Goussemot en faveur du citoyen Laguerre pour le prix de seize cent francs a été proclamé par le citoyen président de tout quoi a été dressé le présent procès-verbal. »

 

Métairie de la Cabane

Pour la métairie de la Cabane, il a fallu pas moins de 7 bougies pour 4 enchérisseurs et qui fut adjugée pour la somme de 3 900 francs lors de la séance du 25 fructidor an 5 (11 septembre 1797).

« A été procédé à l’adjudication des biens de Lamouroux et maiterie de la Cabanne a affermer pour trois années sous les clauses et conditions stipulées sur l’acte imprimé qui en sera délivré au plus fort enchérisseur ; Le citoyen Jably receveur des domaines nationaux demeurant à Bordeaux rue de la raison N° 137 étant présent, les enchères étant ouvertes le citoyen Barré a porté les objets ci-dessus à 2 400. Le citoyen Chauvin à 2 500 et le citoyen Jeantet jeune à 2 600 qui lui ont été provisoirement adjugés, la bougie étant éteinte une seconde bougie étant allumé le citoyen président a annoncé que l’adjudication définitive allait se consommer de personne ne surenchérissait le citoyen Barré a porté lesdits objets à 2 700, le citoyen Chauvin à 2 800, Le feu étant éteint lesdits objets lui ont été adjugés provisoirement. Derechef a été allumé une bougie et le citoyen Barré a porté lesdits objets à 3 000 qui lui ont été adjugés provisoirement. Une autre bougie étant allumé le citoyen Jeantet a porté les objets ci-dessus à 3 100 et le citoyen Barré à 3 200. Les bougies étant éteinte lesdits objets ont été adjugés provisoirement audit citoyen Barré, une autre bougie est allumée et sur les observations que l’adjudication définitive allait avoir si personne ne surenchérissait le citoyen Chauvin a porté lesdits objets à 3 300, le citoyen Barré à 3 400 et le citoyen Chauvin à 3 500. Lesquels objets ont été adjugés provisoirement à ce dernier. Une autre bougie est allumée et sur les mêmes observations de la part du président que l’adjudication définitive allait avoir lieu en faveur du citoyen Chauvin, le citoyen Barré a porté les objets mentionnés ci-dessus à 3 600 et le citoyen Chauvin à 3 700, lesquels objets lui ont été encore adjugés provisoirement. Une autre bougie étant allumé le citoyen président a fait les mêmes observations le citoyen Barré a porter lesdits objets à 3 800 et le citoyen Laguerre à 3 900. La bougie étant éteinte, l’adjudication provisoire en faveur dudit citoyen Laguerre a été proclamée par le citoyen président. Une autre bougie étant allumée sur les mêmes observations de la part du président que l’adjudication définitive allait avoir lieu en faveur du citoyen Laguerre si personne ne surenchérissait, les mêmes observations plusieurs fois réitérées personne n’ayant surenchéri la bougie s’est éteinte.

Adjudication des biens de la Cabane à Parempuyre en 1797 et l’adjudication définitive en faveur du citoyen Laguerre a été proclamé par le citoyen président pour le prix de trois mille neuf cents francs. »

 [orthographe respectée] 

Source : Registre 5 des délibérations de l’administration du canton de Blanquefort, transcrit par Martine Le Barazer.