La Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale (surnommée la Grande Guerre) est un conflit militaire majeur qui eut lieu de 1914 à 1918, surtout en Europe de l'ouest et en Europe orientale et balkanique. C'est une guerre qui a concerné la plupart des pays de l'époque (France et ses colonies, Royaume-Uni, russie, Etats-unis), et a mérité le nom de guerre mondiale.

C'est aussi une guerre qui a engagé des soldats venant de l'ensemble de la population (la plupart des familles avaient un ou plusieurs membres qui y ont participé) et dans laquelle tous les efforts d'un pays étaient engagés : c'est une guerre totale.Au bilan, il y a environ 10 millions de morts (presque exclusivement des civils), dont 1,4 million de Français et 1,8 million d'Allemands. Il y a aussi 21 millions de blessés (dont certains au visage, qu'on surnomme à l'époque les « gueules cassées »). En France et en Belgique, dans les régions où les combats se sont fixés pendant près de quatre ans, les dégâts matériels sont considérables. Le moral des populations est très touché. Les personnes qui ont subi cette guerre espèrent que c'est la « Der des Der ».Les hommes de notre canton ont été, comme dans tout le pays, largement mobilisés et entrainés dans ce conflit qui les a conduits loin de leur région. Les morts ont été recensés, parfois avec des erreurs, mais on n’a guère parlé des blessés, des gazés, des infirmes, des traumatismes de toute sorte, ni de la désorganisation de la vie sociale et du rôle des femmes remplaçant leurs hommes...Vous trouverez sur le site le recensement des morts de chaque commune et des faits racontés par les survivants.Le bilan humain de la guerre.

Militaires : Tués: 9 750 000, dont : Allemagne 2 040 000 ; Russie 1 810 000 ; France 1 350 000 ; Autriche-Hongrie 1 100 000 ; Royaume-Uni 850 000 ; Empire ottoman 900 000 ; Italie 650 000 ; Serbie 450 000 ; Roumanie 250 000 ; États-Unis 120 000.Total alliés : 5 700 000. Empires centraux : 4 020 000Blessés: 21 250 000, dont : Russie 5 000 000 ; France 4 270 000 ; Allemagne 4 250 000 ; Autriche-Hongrie 3 600 000 ; Royaume-Uni 1 600 000 ; Italie 950 000 ; Empire ottoman 400 000 ; États-Unis 210 000 ; Bulgarie 152 000.

Civils : Tués: 8 800 000, dont : Empire ottoman 4 200 000, dont environ 1 500 000 Arméniens victimes du génocide turc ; Russie 1 500 000 ; Serbie 800 000 ; Italie 600 000 ; Autriche-Hongrie 460 000 ; Allemagne 420 000 ; France 300 000.Extrait du dossier Sud-ouest, Hors-série octobre 2014.

Les morts de Saint-Aubin : des soldats inconnus ?

Jean et Pierre Caborderie, Marc Cazeaux, Arnaud Dandreau, François Degers, Gabriel Demanes, Pascal Desbats, Pierre Dignan, Marcel Dupeyron, Léopold Escarret, Jean Eyquem, Clément Nouaux, Jean et Maurice Rambeau. Certains patronymes vous sont familiers, ce sont des noms que l'on connaît à Saint- Aubin.

Mais qui sont-ils ? Les joueurs d'une équipe de rugby ? Mais non, voyons, ils sont 14 ! Quatorze, comme l'année à venir, celle qui marque le centenaire de la Première Guerre mondiale. Celle qui a fait 1 315 000 morts chez les militaires français. Celle qui a vu disparaître 27 % des 18-27 ans. Eh bien oui : ces noms sont ceux des 14 soldats saint-aubinois « tués à l’ennemi », selon la formule qui figure sur les papiers officiels, ou morts de leurs blessures. Ils figurent sur le monument aux morts.

Le plus âgé avait 44 ans, plusieurs n'en avaient que 20... Le plus jeune a été incorporé pour ses 20 ans, deux mois avant la fin du conflit, juste le temps de mourir. L'armistice a été signé un mois plus tard. Quatorze tués, cela représentait à l'époque 10 % des hommes de Saint-Aubin. Rapporté à la population d'aujourd'hui, cela ferait 300 morts !

À l'approche du centenaire, on multiplie commémorations et célébrations officielles. Solennité, recueillement… Mais ces litanies de noms ne sont-elles pas des coquilles vides aujourd'hui ? Qui était notamment Pierre Dignan, mort à 40 ans ? Il avait déjà une vie derrière lui, un métier, un foyer, des enfants sans doute... Imaginez un instant, vous qui avez 20, 30, 40 ans, qu'on vous oblige à partir sur un champ de bataille où vous avez une « chance » sur trois de trouver la mort et deux fois plus d'être gravement blessé. « Sud Ouest » propose de rendre un visage à ces hommes, du moins ce que l'on peut reconstituer de leur vie, et fait donc appel à tous ceux qui seraient en mesure de trouver dans leurs archives familiales des informations sur ces 14 soldats.

Teste d'Élisabeth Madranges. Article du journal Sud-ouest du 26.11.2013.