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Le site d'information du CHB (Cercle Historique Blanquefortais)

当另类邂逅尊贵

L’érection du monument aux morts 

 

Après la tourmente de la guerre, à Eysines comme dans toutes les communes de France, il est décidé d’élever un monument commémoratif. Les comptes rendus des délibérations du conseil municipal permettent d’en suivre les étapes entre le 7 novembre 1919 où la question est abordée pour la première fois et le 10 septembre 1922 où l’on clôture les comptes. M. Dumon du comité des anciens combattants est vice président du Comité pour l’érection du monument qui lance une souscription.

 

 

Le conseil municipal décide d’abord (Séance du 7 septembre 1919) que le monument sera construit sur la Place des Ecoles. Un an plus tard, à la suite de réclamations, il est décidé qu’il sera construit Place de l’Eglise. (La Place des Ecoles étant un lieu de réjouissances convient mal pour manifester le respect dû aux héros). Enfin le 4 septembre 1921, il est décidé d’installer une lampe électrique pour assurer l’éclairage du monument. Au cours de la séance du 18 novembre 1920 M. Dumon présente le bilan financier du comité ; il manque 5 300 francs pour couvrir les frais. La situation comptable est régularisée le 10 septembre 1922 par une participation municipale.

 


Souscriptions 26.404 F     05  
M. Chrétien 150 F     00  
Total recettes 27.526 F     25  
Coût total 28.700 F     45  
Manque 1.174 F     20 qui sont pris en charge par la mairie
 

On ne trouve aucune trace des discussions qui ont abouti au choix du projet présenté par le statuaire Chrétien. Rien non plus sur les critères de choix des citoyens à honorer. Par contre en février 1922 il est décidé de graver sur le monument : « Inauguré le 23 octobre 1921- M. Renouil (Maire) – M. Dumon (Président du comité) » et le 8 novembre 1925 on décide d’y ajouter le nom d’Aladin Miqueau (ancien maire). 

Le 15 septembre 1921, le 10ème Corps d’Armée cède gratuitement quatre obus de 280 mm. à la ville d’Eysines. Lors de la cérémonie d’inauguration, ces obus ne sont pas encore en place.

Le monument est inauguré le 23 octobre 1921 au cours d’une cérémonie immortalisée par une série de cartes postales. La musique de l’orphelinat de la colonie Saint Louis était présente. A l’origine, les noms des victimes et les mentions diverses étaient gravées dans la pierre et non sur des plaques de marbre. On peut encore deviner sur le socle : « Inauguré le 23 octobre 1921- M. Renouil (Maire) », par contre il n’y a plus de trace de « M. Dumon (Président du comité) » ni de « Aladin Miqueau (ancien maire) » bien que l’on relève, sur le côté est du socle, des restes de lettres pratiquement illisibles.Les obus qui entouraient le monument ont maintenant disparu. La baïonnette du poilu du monument ayant été cassée, la réparation réalisée localement n’est pas conforme à l’état d’origine.

 Le monument aux morts après son inauguration. (la gravure des mentions : « Inauguré le 23 octobre 1921- M. Renouil (Maire) » n’a été décidée qu’en février 1922).

 

Monument-aux-morts-3-

 

Le travail n’est pas terminé. On peut regretter que des photographies qui auraient pu illustrer cet ouvrage soient restées dans les albums et les boîtes à souvenirs des familles. Mais il n’est pas trop tard pour combler cette lacune !Il ne faudrait pas oublier de parler d’autres victimes de cette guerre :- les blessés et les mutilés d’abord,- les prisonniers de guerre – certes moins nombreux que pendant la deuxième guerre mondiale.- tous ceux qui en sont revenus et en sont restés marqués à jamais, - les réfugiés de Belgique et des régions occupées, nombreux à Eysines, - et enfin les familles, ceux « de l’arrière », vieux, femmes, enfants qui ont remplacé au travail les hommes du front. Il existait même une Direction de la main d’œuvre scolaire qui encadrait le travail des enfants des écoles au profit de l'effort de guerre.

 

Monument-aux-morts-photo-Michel-Baron

 

Pour que tous ces acteurs ne sombrent pas dans l’oubli, il est encore temps d’exhumer les vieilles lettres, les photographies et les autres souvenirs pour réaliser un véritable Mémorial d’Eysines.

Texte de Michel Baron.