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Le site d'information du CHB (Cercle Historique Blanquefortais)

当另类邂逅尊贵

Les productions agricoles

A la fin du XIXème siècle, les céréales (froment, seigle, maïs et millet) sont cultivées en faible quantipuisque ne suffisant pas à satisfaire la consommation locale ; on compte pourtant deux moulins à Parempuyre : le moulin de Cazaux et celui de Landegrand. La toponymie du lieu-dit « La Moulinre » laisse supposer qu'il en existait un troisième au nord de la commune, en bordure de Garonne, alimenté par la jalle du Flamand.

Les terres labourables couvrent alors 200 hectares, mais la vigne en occupe la majeure partie

(120 ha). Les vignes dites hautes sont labourées « à bras ». Pour prix de son travail (60 F par journal de 32 ares) le prixfaiteur doit tailler, échalasser, attacher, lever et donner « trois façons de bêche ». Dans les vignes basses, les labours sont donnés à la charrue attelée d'un cheval ou d'un bœuf appartenant au propriétaire. Les terres sont cultivées par les métayers des grands possédants qui en perçoivent le fermage. Ces métairies laisseront par la suite leur nom à des lieux-dits (Bigeau, Pitres, Olives, France, Fontanieu, les Ardillières, Vassivey, Boisgrand, le Villa etc.). Foins et bauges, exportés en grande quantité, suffisent à la consommation locale de plusieurs communes du canton. Le fumier provenant du bétail est également exporté. Pour la petite histoire, toutes ces « exportations » provoquaient une circulation importante de chariots et charrettes qui, lors de la mauvaise saison, défonçaient les chemins, entraînant un mécontentement des autres usagers.

Dans les marais, le principal revenu vient de la vente des joncs ; on les divise en deux catégories : le premier choix, sert à pailler les chaises et attacher la vigne ; il se vend 100 F les 100 bottes. Les plus beaux brins de ce premier choix sont réservés à la confection de nattes. Le deuxième choix, employé en litière, se vend de 15 à 20 F la charretée.

La culture maraîchère constitue l'un des principaux revenus. De très vastes étendues de terres labourables sont réservées au maraîchage (origine = marais). C'est un travail pénible qui occupe des familles entières. De plus, il faut amener légumes frais et pommes de terre à Bordeaux, au marché des Capucins, ce qui représente, compte tenu de la précarides transports et le mauvais état des chemins et routes, une difficulté supplémentaire. Les outils sont rangés dans des cabanes ; on y prend également le repas de midi, car il ne faut pas perdre de temps. Le cheval tient une place importante : c'est lui qui tire charrues et charrettes. L'entretien des uns et des autres nécessite maréchaux-ferrants et forgerons-taillandiers : ils sont deux : Claude Benaben et Jean Sans.

Texte extrait : Parempuyre, sa mémoire, ouvrage collectif édité par le Comité d’animation communale de Parempuyre, 1995, p.80.

L’élevage

Fin du siècle dernier, il consiste surtout à la production de veaux et de lait. Deux cent cinquante vaches, de race bordelaise, s'y emploient de leur mieux. Les bœufs, venant du Bazadais pour la plupart, servent au labour.

Quelques grands propriétaires élèvent des chevaux. Le haras de Labouret en fait partie ainsi que celui du château Pichon qui connaîtra de 1952 à 1971, une période de gloire. En effet, le haras national de Saintes s'installe chaque année, de février à juin, dans les écuries du château. Sous la responsabilité de M. Gaillard, palefrenier Saintais, cette station est composée d'étalons pur-sang, trotteurs et chevaux de trait. Les propriétaires les plus éloignés laissent leurs juments en pension pendant la période des chaleurs. Certaines poulinent sur place.

Il semble que l'agriculture, dans notre commune ait pâti, comme partout ailleurs, d'un changement de société. L'urbanisation a changé la physionomie du village. On trouve encore de trop rares champs de maïs et de blé. Quelques tournesols font une timide apparition. Rue des Palus ou vers le château Ségur, de vastes prairies nous rappellent que Parempuyre fut, naguère une commune rurale. On peut y voir de petits troupeaux de vaches, de moutons et quelques chevaux. Il y a seulement une vingtaine d'années, vaches et moutons paissaient jusqu'au centre bourg. Acheter le lait à la ferme constituait la promenade du soir et quelques couples d'aujourd'hui doivent se souvenir qu'enfantsils faisaient le chemin ensemble.

Actuellement, il reste quatre fermes et une exploitation maraîchère. Souhaitons que pour des générations encore les urbains que nous sommes devenus sachent en apprécier le voisinage.

Texte extrait : Parempuyre, sa mémoire, ouvrage collectif édité par le Comité d’animation communale de Parempuyre, 1995, p.82.

L’artichaut

En dehors du maraîchage et de la viticulture se développe la culture de l'artichaut. Nous lui réservons une place particulière ; le nom de Parempuyre, à travers l'artichaut dit de Macau a été connu loin de notre région. Cette culture a fait vivre de nombreuses familles sur la commune jusquune période récente.

L'artichaut est une plante potagère qui croît sur des terres argileuses d'alluvions. Il apparaît dans notre région vers 1850. Chaque plan donne plusieurs fruits : le « maître », le plus gros, deux « filleules », trois ou quatre « contre-filleules » et les « croquettes ».

Sa culture demande beaucoup de travail et différentes étapes ou « façons » (parler local).

À partir du 10 mars « déchaussage » : une charrue est passée de chaque côté de la plante dans le sens de la rangée pour obtenir un « cavaillon » qui sera « démoli » (éliminé) par un passage de houe en travers. Le cavaillon est un espace de terre compris entre les pieds ou souches d'un me rang que la charrue ne peut atteindre. On doit donc ramener cette terre au milieu du sillon ce qui est fait au passage de la houe.

- dès la fin mars, « détrillage » (éclaircissage) pour ne laisser que les deux plants d'automne afin d'obtenir de beaux fruits. Durant cette période, nouvelle plantation sur des terrains « défoncés » (labours profonds permettant de retourner et d'enfouir les anciennes souches), avec les plus beaux plants récupérés. Un pied de trois ou quatre ans produit de moins en moins, ce qui oblige à renouveler chaque année une partie de la plantation.

- de mai à mi-juillet : coupe des artichauts avec un couteau le matin, triage, mise en caisses la journée et acheminement le soir ou la nuit pour vente sur le marché des Capucins ou de Brienne à Bordeaux.

- août : « cavaillonage » et, avec une charrue spéciale équipée d'une lame en V, rasage de la

« jambe » qui ensuite est brûlée. À noter qu'une « jambe » peut également devenir un plant mais cette méthode est peu utilisée dans notre région.

- à l'automne : récolte des « plantons » (artichauts plantés au printemps) puis mêmes phases de travail que pour les anciens pieds.

- septembre, octobre : éclaircissage des nouvelles pousses apparues sur les souches rasées au mois d'août pour n'en laisser que deux que l'on retrouvera au printemps.

- novembre : « achaussage ». Avec une charrue, on réalise un cavaillon qu'on lève côté Nord sur les plants repoussés pour les protéger du froid et drainer le terrain des pluies hivernales.

- décembre, janvier, février : si l'hiver est rigoureux, la feuille est gelée et détruite ; on laisse alors les deux plants de repousse les plus forts. Par de très grands froids (température inférieure à moins 12 degrés), selon l'humidité de la terre, la souche peut geler. L'artichautier est alors contraint de se procurer des plants dans d'autres régions ou chez des voisins dont les terres sont plus protégées.

Durant cette morte-saison, les artichautiers regagnent le village et s'occupent d'autres cultures : vignes, navets, choux, épinards, avant de repartir au printemps vivre sur le lieu d'exploitation de l'artichaut.

Cette culture de nos jours est beaucoup moins pénible en raison de la mécanisation de l'agriculture. Il y a une trentaine d'année, le rasage, le chaussage et le déchaussage se faisaient à la main avec un « bigos » (mot occitan). Cette pelle bêche arrondie et montée sur son manche comme un trident permet de sarcler et de ramener la terre.

La concurrence de Bretagne, du Roussillon et même de l'étranger, ainsi qu'une réduction de sa consommation, tendent à faire disparaître l'artichaut de notre région. À Parempuyre, plus une seule famille ne vit de sa culture.

Texte extrait : Parempuyre, sa mémoire, ouvrage collectif édité par le Comité d’animation communale de Parempuyre, 1995, p.80-82.