Les bornes du Thil

Comme pour toutes les communes, les limites d’Eysines étaient matérialisées par des bornes, souvent celles de l’ancienne paroisse. Pendant des siècles, elles ont été respectées et maintenues. La période moderne a vu disparaître la plupart d’entre-elles, malgré leur intérêt historique.

Les bornes dites « du Thil » datent du XVIIIe siècle. Elles fixaient les limites entre la seigneurie du Thil qui régnait sur une partie des terres de la paroisse d’Eysines, et la seigneurie de Mérignac, propriété des jurats de Bordeaux.

Elles portent sur une face le mot THIL, et, sur l’autre, trois croissants de lune symbolisant la ville de Bordeaux.

Deux de ces bornes subsistaient :

La première, portant le n° 1 sur l’extrait du plan cadastral de 1844 ci-après, était sur le trottoir de la route de Saint-Médard-en-Jalles. À l’occasion de travaux d’élargissement de la chaussée, elle a été déterrée et transportée au Pinsan, et finalement plantée devant le château de la Plane à Lescombes. Rien n’indique, auprès de cette borne, son origine. Le visiteur peut donc en conclure que la limite Thil / Mérignac passait par Lescombes comme le laisse penser un article du journal Sud-Ouest.

La seconde était, et se trouve toujours, dans la rue d’Eysines, à une centaine de mètres de la route de Saint-Médard, dans la haie du côté droit. Elle est dans un parfait état de conservation.

Borne-du-Thil 1844-plan-cadastral

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la suite d’un bornage de 1768, un conflit relatif à ces limites a opposé la juridiction du Thil (qui prétendait s’exercer sur le secteur compris entre l’avenue de Saint-Médard, la rue d’Eysines et la rue des Tulipiers) et les jurats. Le plan joint, daté de 1771 en est le témoignage. Ce conflit a été réglé en 1777.

1771-plan-Anthoune Plan communiqué par M. Guy Antoune

Les questions qui se posent sont :

  1. Les trois bornes disparues ont-elles été conservées par un organisme public (musée, DRAC, ville de Bordeaux…) ?
  2. Pourrions-nous récupérer la première borne ?
  3. Si oui, qu’en ferions-nous ?

Texte de Michel Baron.