Les bornes « la Plane-Saint Seurin » à Eysines
Dans « Origines chrétiennes de Bordeaux ou Histoire et description de l’église Saint Seurin », l’abbé Cirot de la Ville donne une description détaillée des bornes de 1603-1610 marquant la limite, entre les paroisses d’Eysines et de Saint Seurin, du territoire de la dîme d’Eysines. Il en reproduit leurs dessins réalisés par l’abbé Caudéran et précise l’emplacement de chacune d’elles.
Il s’agit d’un ensemble comprenant quatre bornes de 1603 (G 1118, f° 66 et suivants aux Archives Départementales de la Gironde) dont l’implantation a été confirmée par un bornage (G 100, Arrêt du Parlement du 20 décembre 1608 aboutissant à un transport sur les lieux le 1er juillet 1610). Cette description a été reprise dans divers ouvrages, notamment les Histoires de Caudéran de René Rougerie et de H. Ciran.
Ces bornes portaient sur une face les armoiries de Saint Seurin, sur l’autre celles de la Plane. Après la deuxième guerre mondiale, René Rougerie a retrouvé et décrit chacune de ces bornes, elles étaient encore en bon état.
Au début des années quatre-vingts, seule la première, la « borne de la lande du Pézèou », près de l’avenue d’Eysines, subsistait, les trois autres avaient disparu. Cette première borne est située sur le territoire de Bordeaux, dans l’enceinte du golf. Le niveau du sol y ayant été surélevé, elle était complètement enterrée et n’était visible que sur la paroi du fossé qui depuis a été comblé (ce qui explique peut-être sa survie). Elle est maintenant totalement enfouie.
La seconde, dénommée « borne de Bélosse », est mentionnée sur le plan de Bois Gramond de 1763. Elle était située près de la rue Jude, à mi-distance de la rue des Tulipes et de la limite de Bordeaux, son emplacement avait été relevé en 1961 par M. Antoune, géomètre. Avant l’urbanisation du terrain, dans les années 80, elle n’existait déjà plus. C’était pourtant la mieux conservée.
La troisième, « borne du Cailhou », marquait le coin nord-est de la propriété Dardenne, aujourd'hui « les Hauts de Caudéran ».
La dernière, « borne de Farinel », est mentionnée sur le plan cadastral de 1844.
Texte de Michel Baron.