Exploitation du bois dans la forêt communale
Rappelons qu’avant la forêt, le territoire est essentiellement composé de « Landes ». Au début du XXe siècle l’exploitation forestière n’est pas encore en marche, mais on coupe la bruyère dans les semis de pins, pour faire des balais (dits de cantonnier). Les coupes sont réglementées et soumises à autorisation du Maire.
Les habitants coupaient les plantes du sous-bois comme la molinie, les ajoncs, les bruyères et les fougères. La brande, une sorte de grande bruyère, était coupée avec les autres herbes pour confectionner les litières appelées également « bruc » (origine gauloise du mot « bruyère » bruccos, « brukos » ou « bruka », via le latin populaire « brucaria »).
Dès la fin du XIXe siècle jusqu’à la fin des années 1920, les branches des éclaircis de semis et les cîmeaux ou tête des pins abattus sont utilisés pour faire :
- des fagots de pin que l'on vend aux particuliers,
- des fagotines (petits fagots) de chêne,
- des ligots, petites bottes de bûchettes enduites de résine à un bout servant à allumer le feu,
- des manches à balai d’1m de long et 4 cm de diamètre au petit bout,
- des bourrées sortes de fagots de 1.5 m de long et 0.9 m de diamètre.
Tout ceci était utilisé pour les fours à chaux, les tuileries, les boulangeries... on les emploie aussi à usage domestique car elles brûlent très facilement et donnent une flamme claire qui les fait préférer aux bourrées de bois blanc. A la fin du XIXe siècle les bourrées valaient entre 12 à 15 francs le 100. Le bois de chauffage est fourni notamment à l’instituteur, au garde-champêtre et aux employés communaux.
A partir des années 1930, on commence à exploiter la forêt en faisant des poteaux de mine. Les mines sont grandes consommatrices à cette époque. Dans les années 1950, on en fera jusqu'à 600 tonnes par an…
Ces poteaux sont stockés dans le « triangle de Louens » avant d’être retirés par les marchands de bois. La pesée se fera sur une bascule dans le village de Louens.
Les coupes de pins « sur pied » commencent à être réalisées à partir des années 1940, et les arbres « usés par la gemme » sont abattus massivement dans les années 1960 et 1970.
De grandes coupes de pins ont lieu dans les années 1980 et 1990 et sont suivies de replantation pour les années futures. Certaines de ces parcelles boisées deviendront des zones urbanisables comme à Pétrucail.
Par l’Atelier Histoire du Pian.