Un atelier pour remonter le temps
Annick Mora et Bruno Neff animent un atelier sur l’histoire de la commune. Plutôt que de créer une nouvelle association, Annick Mora et Bruno Neff, Pianais depuis les années 90, ont ouvert depuis janvier dernier un atelier intitulé histoire du Pian, avec une douzaine de personnes, au sein du club amitié détente loisirs. Respectivement ajointe au maire chargée de l'urbanisme dans les deux précédents mandats et conseiller municipal chargé du CCJ, Annick Mora et Bruno Neff ne sont pas repartis dans le nouveau Conseil municipal.
Désormais, ils ont envie de se consacrer à l'étude de l'histoire de la commune. Pour Bruno Neff, ancien directeur de l'ermitage Lamouroux, curieux et impliqué dans la vie de sa commune, « le présent s'explique bien par la connaissance du passé ». Quant à Annick Mora, elle a participé à l'inventaire du patrimoine mené par la communauté de communes, en liaison avec la volonté d'instaurer une charte architecturale. « Nous avons envie d'aller plus loin que le répertoire du bâti, nous avons l'intention de retracer la vie des hameaux. Nous avons interviewé d'anciens Pianais, une quarantaine de témoignages dans lequel chacun raconte son Pian, ce n'est pas le même à Louens qu'à Sénéjac ou Feydieu… Dans l'histoire, Louens était d'ailleurs le hameau le plus important jusque dans les années 60. Il y avait un bal, une foire, la première cabine de téléphone… »
L'atelier, qui est le premier du genre à effectuer des recherches sur l'histoire de la commune, collecte également des documents et des photos, qui sont numérisés et restitués à leur propriétaire. Deuxième étape, le groupe de chercheurs a lu les délibérations du Conseil municipal de 1800 à 1990 selon une vingtaine de thèmes : voirie, fêtes, écoles, église, bâtiments, transports, électricité, téléphone, services publics… En tout, un millier de relevés ont été épluchés, un véritable travail de fourmi ! Alors, des anecdotes, les deux historiens en ont plein leurs cartons : « L'heure d'été par exemple, a fait l'objet d'une délibération en 1920 et surtout d'un refus ! Nous avons été surpris aussi des courriers aller/retour avec le préfet qui devait donner son accord sur les moindres bricoles comme l'installation d'une boîte aux lettres, vers 1900 ». Fort de tous ces documents, l'atelier histoire du Pian travaille par groupes thématiques et essaie de dresser une synthèse, construire un texte cohérent à partir des délibérations du Conseil municipal, enrichi par les témoignages des anciens. Le but premier est de monter une exposition du 19 au 23 mars 2015, à la salle Serge Lama. Sur le long terme, l'idée finale serait d'écrire un livre.
La question de l’implantation de l’église Saint-Seurin sera également abordée par l’atelier parce qu’elle fait couler beaucoup d’encre… Pourquoi n’est-elle pas au centre de la commune ? En fait, elle a été construite dans le bourg de l’époque, qui n’est plus celui d’aujourd’hui. À l’inverse, il y avait un projet d’église à Auquin où a été construite la mairie. Le Pian n’a donc pas de bourg ni de centre-ville bien définis. Une énigme à laquelle va tenter de répondre la douzaine de participants de l’atelier.
Article du journal Sud-ouest du 27 octobre