Le péage 

 

En 1830, derrière l'église, il y avait un péage avec un gardien.

Le port donne sur la Garonne, et c'est le seul port d'embarquement et de débarquement public pour les vins, les foins, paille, grains, farines, bois de chauffage, de construction et autres, lattes, carrassons, et toutes autres denrées que possédaient les communes.

Le port était bien connu des Macaudais, mais pas seulement. Tous les villageois de Labarde, Cantenac, Margaux, Ludon, Le Pian, Arsac l'utilisaient. L'argent de ce péage permettait d'entretenir et de réparer le port et la cale d'embarquement.

M. Josué Muscat a conservé les tarifs du péage de 1843 : pour le passage d'une voiture suspendue à deux ou quatre roues attelée d'un cheval, mulet ou âne y compris son conducteur monté ou non, 15 centimes, un attelage de deux chevaux, mulets, ânes, bœufs, vaches et davantage, 25 centimes. Les voitures suspendues pleines ou vides devaient s'acquitter de la taxe du péage chaque fois qu'elles passent à la barrière :

- une charrette ou un tombereau chargé à deux ou quatre roues attelés d'un cheval, mulet ou âne : 15 centimes,

- un attelage chargé et attelé à deux bœufs, vaches, chevaux, mulets ou ânes : 20 centimes.

- un attelage chargé, attelé de trois chevaux, mulets ou ânes : 25 centimes.

- un attelage chargé, attelé de quatre chevaux, mulets, ânes, bœufs, vaches : 30 centimes.

- les charrettes ou les tombereaux non chargés ne payaient rien et ils étaient considérés comme chargés s'ils portaient chacun un poids supérieur à cinquante kilos. Le péage était dû chaque fois qu'ils passaient chargés à la barrière. Une charrette ou un tombereau chargé simplement d'outils, (nécessaire aux travaux agricoles), n'était pas considéré comme taxable.

- un cheval, mulet ou âne de travail chargé, (le cheval ou le mulet de plus de 15 kilos, l'âne de plus de 10 kilos), 0,05 centime.

- un cheval, mulet ou âne, sellé, monté ou non monté, cavalier compris, 10 centimes.

- un bœuf, un mulet, un cheval ou une vache devant débarquer ou allant s'embarquer faisait l'objet d'une taxe de 10 centimes, payable par son propriétaire.

- un âne, un cochon, un mouton, une brebis, une chèvre devant débarquer ou embarquer :

0,05 centime.

Tous les animaux cités ci-dessus, allant ou revenant des pâturages ne faisaient pas l'objet de taxe.

La première barrière fut installée en 1830, au bout de l'allée du port. Une délibération du conseil municipal de l'époque explique que cette décision devait être prise en raison des frais toujours importants pour la réparation de la voie menant au port de Macau.

En 1849, ce péage existait encore. Pour percevoir la taxe dudit péage, la commune, par le biais d'une enchère, adjugea pour 3 ans à M. Guillaume Seguin, épicier et domicilié à Macau, le bail de cet octroi.

Le cahier des charges pour ce péage était de 1 200 francs par an. Malheureusement pour la commune, après l'extinction de trois bougies, personne n'avait relevé l'enchère. Le maire prit donc la décision de baisser le montant du cahier des charges à 1 100 francs. Trois bougies furent encore allumées et toujours pas d'enchère. Le maire dut encore une fois de plus baisser la somme pour arriver à 1 000 francs. Lors du premier feu, M. Labatut Jean, cultivateur, proposa 1 005 francs, lors du deuxième feu, M. Maurice Pineau, épicier, porta l'enchère à 1 010 francs, M. Labatut surenchérit à 1 015 francs, lors d'un autre feu, M. Pineau fit monter l'enchère à 1 020 francs, M. Seguin quant à lui surenchérit à 1 025 francs. Après plusieurs feux allumés, M. Seguin obtint ce bail à ferme pour la somme de 1 155 francs. Ce dernier devrait donc verser cette somme à la commune et entretenir à ses frais la barrière nécessaire au péage.

Une pensée de Macau, Marie-Christine Corbineau, Les Enrasigaïres, 2012, p.69.70.