Corbiac 

 

Depuis le « haricot » qui mène à Magudas, et pour se rendre à Corbiac, il faut contourner la poudrerie en prenant l'avenue du Haillan. L’avenue de Pagnot sur la droite conduit au centre de compostage de la C.U.B. et à la déchetterie de Touban. À ce croisement existait, avant et pendant la dernière guerre, le camp du Poulitiot, du nom d'un ancien habitant de Corbiac. Au premier rond-point, on aperçoit sur la gauche, à côté du pépiniériste, l'ancien château Castaingt.
La route de Corbiac conduit à une placette entourée de platanes vénérables au centre de laquelle se dresse depuis le milieu du XIXe siècle, sur un socle de pierre, la croix en fer forgé de Corbiac. Autrefois, le lundi de Pâques, s'y déroulait la fête foraine de Cantarane (chant des grenouilles). À gauche de la place, une belle maison en pierre de taille faisait fonction de café-restaurant-épicerie. Sur la route de Corbiac qui mène vers le Pont-Rouge, Gabriel Durand donna son nom à une rue : il était architecte de la ville de Bordeaux et du département de la Gironde au milieu du XIXe siècle, et fut le concepteur du Pont-Rouge. Des échoppes anciennes y alternent avec des maisons récentes. L’urbanisation de la fin du XXe siècle est à l'origine de divers lotissements : les Pins de la Prade, la Clairière de Mingot, les Bougainvillées.
Au bout de la rue Gabriel-Durand, un rond-point récemment aménagé devient rapidement un centre de vie. Ce sont les écoles maternelle et primaire qui ont d'abord créé une animation régulière. Elles ont été ouvertes à la rentrée de septembre 1975. Du 1er juillet au 31 août 1976, un centre aéré fut créé dans leurs locaux. Entre 1979 et 1983, la salle polyvalente fut construite à l'arrière. Les commerces des Hauts-de-Corbiac, pharmacie, alimentation, journaux-tabac se sont installés autour... sans oublier, le dimanche matin, la fleuriste et le marchand d'huîtres de L’Herbe. En même temps, à proximité, vers Le Haillan, d'autres lotissements ont surgi : Bos, Orion, Ader-Lancelot et de l'autre côté : Feydit, domaine de Veillance etc.
À droite, la route de Feydit conduit au domaine de Vieilleville et à une belle maison de caractère qui appartenait à la fin du siècle dernier à Auguste Feydit, conseiller municipal de la cité. Jusqu'en 1920-1922, on y a cultivé la vigne, le domaine était classé cru bourgeois et produisait encore quinze tonneaux. Cette dernière décennie, la propriété a été achetée par la municipalité qui l'a totalement rénovée en 1997. Elle est devenue une « maison de quartier » aux multiples activités. Un jardin d'enfants vient d'être installé dans le magnifique parc.

Le quartier de Corbiac jouxte la poudrerie. Cette proximité et l'étendue des terrains libres ont permis au début de la dernière guerre l'installation de deux camps pour loger le personnel venu travailler en renfort et produire la matière première si convoitée en ces temps difficiles. Le premier, celui du « Poulitiot », était constitué d'une quinzaine de baraquements, construits en 1939 et prévus pour loger chacun trente hommes. Lorsque les Allemands ont occupé ce camp, ils y ont installé un poste d'artillerie antiaérienne pour protéger la poudrerie. Le deuxième camp est celui de Feydit, situé entre la route de Feydit et la clairière de Mingot. Il était formé d'une douzaine de baraquements du même style que les précédents. Les Allemands ont rapidement pris possession des installations au début de l'occupation. Quelques vestiges en béton rappellent cette époque. La route de Feydit ramène vers le rond-point de Gajac. De chaque côté de la route, les constructions nouvelles se sont multipliées. Cependant, sur la droite, à la limite de Gajac, un dernier carré de vigne a donné cette année encore une petite récolte. Puisse-t-elle exister encore longtemps et rester à la fois le vestige et le symbole d'une période passionnante mais révolue. Ainsi le passé ouvre la voie à l'avenir. Il est le terreau sur lequel germe le futur. L’homme doit savoir regarder en arrière mais pour y puiser des forces, construire sa vie actuelle et sa vie future, celle de ses enfants. Les Saint-Médardais, de souche et d'adoption, l'ont bien compris, eux qui œuvrent main dans la main pour le devenir de notre cité.

 

Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages. Corbiac, par Pierrette Vergez, p.163-165.

 

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