Les différents noms de la commune

 

En l'an 1099, l'archevêque de Bordeaux, Fort Gosselin, fit donation à l'abbaye de Sainte- Croix de Bordeaux des églises de Carcans, Sainte-Hélène, Lacanau et d'un territoire qui correspond à celui de la commune actuelle du Taillan. De telles confrontations de ce territoire nous intéressent : l'une « Villam sancti medardi de jales », l'autre « flumen jalle » signifiant : le village de Saint-Médard-de-Jalles, et la rivière de Jalle.

Si, comme le conseille Brunhes (Géographie Humaine de la France), on s'appuie sur la forme la plus ancienne de Saint-Médard « les formes antérieures avant 1 000 étant les plus précieuses parce qu'elles ont à peu près conservé le thème primitif », on peut donner notre explication. En effet, la forme primitive est « Sanctus Medardus de Jalesio » et non « ln Jalesio ». Dans ce cas, « de » indiquait la possession tandis que le « in » marquait l'inclusion. Or, le village de Saint Médard était situé dans la seigneurie de Jalles qui s'étendait du champ de foire actuelle jusqu'au fossé bordant Hastignan à l'ouest. On peut donc penser que Saint-Médard-de-Jalle signifie Saint-Médard qui appartient à Jalles.

En 1268, on trouve encore la forme de Jalles et à partir de 1289 ou la forme « in Jalles » fait son apparition, cette dernière subsiste seule. Peut-être la prononciation d'une voyelle suivant une dentale était-elle plus aisée que celle de deux dentales à la suite l'une de l'autre ?

Enfin, la prononciation de Jalles s'est certainement adoucie au cours des siècles. On disait alors « Jallès », vestiges de la prononciation latine : Flumen Jallè (rivière de Jallée). Cette prononciation s'est maintenue dans quelques dénominations encore employées de nos jours : Lou Pas jallès, gué de la Jalle, en aval de Gajac, ou passait le chemin de Saint-Aubin à Bordeaux, Lou Cougniou (à pied) de Jallès, lieu-dit sur la route d'Hastignan au camp de Caupian et près de celui-ci, le lieu-dit Darrey (derrière) Jallès près d'Hastignan. On en trouve des exemples dans plusieurs documents : Pierre « De Gellez » possède la seigneurie de Jallès en 1587, Louis François De Grailly, seigneur de la maison noble de « Jallays » en 1770. On pourrait en citer beaucoup d'autres exemples. M. De Castelanau, géologue ordonné, orthographiait toujours Saint-Médard-en Janez, mais peu à peu la prononciation française, substituant un e muet, a un à accentué, adoucit la prononciation gallo-romaine que personne n'emploie plus. (30-31).

*En 1728, la paroisse de Saint-Médard-en-Jalles-de-Médoc.

* Voici quelques renseignements sur les notables qui ont déposé à l'enquête de 1785. Noël Auclair boulanger, ancien collecteur de la paroisse de Saint-Médard en Blanquefort déclare être âgé de 60 ans ou environ.

* Le 2 mars 1789 a eu lieu l'assemblée convoquée au son de la cloche, en la manière accoutumée, au devant de la porte de l'église paroissiale de Saint-Médard-en-Jalles en Haut-Médoc (51).

* Du Camp « expose tout d'abord que les collecteurs de la paroisse de Saint-Médard-des-Landes (sic) ont inscrit le régisseur des poudres pour une somme de 108 livres due pour les six derniers mois de 1789 à raison sans doute de la fabrique de poudre établie dans la paroisse (86).

Notes du docteur Arnaud Alcide Castaing sur la paroisse de Saint-Médard-en-Jalles sous l’Ancien Régime et sur la commune de la Révolution au XXème siècle, dossier familial, 1946, 270 pages, p.261.268.

 

Le 25 prairial an II (13 juin 1794), la commune de Saint-Médard-en-Jalles change de nom. Au plus fort de la Terreur, on la baptisa Fulminante ou Fulminant. « Motivé sur ce que le nom de Saint- Médard pourrait rappeler encore, dans les esprits faibles et superstitieux, des idées de fanatisme propres à retarder les progrès de la raison [...] tandis que le nom de Fulminant, plus expressif, plus sonore, plus harmonieux, surtout plus révolutionnaire [...] paraissait convenir, à tous égards, à une commune qui renferme une fabrique de poudre destinée à préparer la poudre qui doit exterminer tous les ennemis de la République. » Ce changement n'eut aucun succès. À la fin de l'an II, la municipalité elle-même se qualifiait, tantôt de Fulminant, tantôt de Saint-Médard, tantôt de Médard. Ceci désolait le club révolutionnaire. On a une trace dans une lettre du « club de Fulminant » au représentant Isabeau le 18 fructidor an II (4 septembre 1794). Fulminant ou Fulminante était inclus dans le département du Bec d'Ambès, qui ne reprendra son nom de Gironde que par la loi du 25 germinal an III (14 avril 1795).

Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages. Repères historiques par René Daix et Lucien Vergez, p. 18.