L’électricité

 

Dès 1910, le conseil municipal et son maire Henri Martin commencent à s'intéresser à l'électricité. La société Énergie électrique du Sud-Ouest (S.E.E.S.O.) est contactée pour l'éclairage public. Il y aura 25 lampes pour toute la commune ; un interrupteur général sera installé à la mairie.

Le 2 avril 1911, c'est l'éclairage de la mairie avec cinq lampes, puis le 16 un avis favorable est donné pour établir une ligne destinée à la poudrerie. En 1915, il faut établir une ligne aérienne à haute tension pour renforcer celle alimentant la station transformatrice de la poudrerie et le réseau de distribution de la commune. La ligne de Corbiac est prévue pour réaliser l'éclairage public de Magudas avant de desservir le camp de Souges, mais cette ligne ne sera réalisée qu'en 1921.

Par décret du 20 septembre 1916, l'éclairage public devait être réduit des deux tiers, mais par dérogation la commune gardera ses 27 lampes. En 1917, les premières lampes électriques sont placées à l'école du bourg... parce qu'il y a pénurie de pétrole ! Les écoles, l'église, la gendarmerie et de nombreux particuliers demandent l'électrification.

En 1921, des quartiers attendent encore l'éclairage public, les habitants se mobilisent et recueillent de l'argent pour obtenir l'établissement de leur ligne électrique. Ainsi à Magudas, 11 000 F sont collectés, il en faut 26 000. La S.E.E.S.O. reprend l'étude vers Hastignan en 1921. En novembre 1924, Gajac n'a toujours pas d'éclairage, ni public ni privé ; les habitants demandent que cela soit payé sur les revenus du communal de Gamarde : six lampes seront installées et une ligne privée alimentera le hameau de Lagurgue avec la participation des treize propriétaires. En 1926, le réseau est étendu aux villages de Corbiac, Larroz et le Thil. La commune fait l'avance mais la moitié sera reversée par les futurs abonnés.

En 1933, les quartiers de Gajac, Berlincan et Magudas sont alimentés. Peu à peu, les habitants vont apprécier la fée électricité. De 1926 à 1935 l'éclairage public progresse, il passe ainsi de 27 lampes en 1916 à 158 en 1935, mais il faudra attendre 1953 pour l'électrification du Lignan. Transformée en moyenne et basse tension, l'énergie électrique est distribuée aux usagers. Avant la loi de nationalisation, une entreprise privée, la S.E.E.S.O., assurait la fourniture d'électricité sur l'ensemble de la commune : traité de concession signé le 14 septembre 1929 approuvé par le préfet le 25 septembre.

Depuis 1946, ce service incombe exclusivement à E.D.F. Toutes les lignes appartiennent à la concession communale, plus de 5 000 lampes donnent l'éclairage public. La construction, l'entretien et l'exploitation du réseau de distribution, les études d'amélioration et d'exploitation des structures techniques incombent aux services techniques de la distribution d'E.D.F. Le réseau était très hétérogène, la recherche d'une cohérence technique a été l'un des buts de la nationalisation. Le renforcement des réseaux en zone rurales et le développement de réseaux souterrains avec les progrès de l'urbanisation ont amélioré la structure générale. Les lotissements, les grandes entreprises, les hypermarchés, les collèges, le L.E.P., le Centre culturel, la Lyonnaise des eaux... ont leur propre poste de transformation.

Actuellement, il y en a plus de 300 sur la commune. La commune de Saint-Médard-en-Jalles a été longtemps alimentée par le poste à haute et moyenne tension de Corbiac. Vétuste et mal centré, ce poste a été remplacé en 1974 par celui d'Hastignan sur la route de Caupian, lequel alimente aussi Saint-Aubin, Le Taillan et Martignas.

 

Texte extrait de : Saint-Médard-en-Jalles au fil du temps. Ville de Saint-Médard-en-Jalles, 1999, 180 pages. Repères historiques par René Daix et Lucien Vergez, p. 92.