Moyen-âge classique 

Nom du site : Astignan (La Motte, La tour de Grailly, Rue de la Motte).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Fouilles anciennes menées avant 1866. Prospections de surface et visite sur place le 28 mars 1991.

Présentation sommaire : Habitat médiéval fortifié partiellement conservé. E. Guillon est le premier à signaler cet ouvrage en terre du type motte tronconique : « la Motte [...] est au milieu d'un taillis très épais et se compose d'une butte circulaire de 150 m environ de circonférence à sa base, entourée d'un large fossé de 6 à 7 mètres de profondeur, au fond duquel on se promène comme dans une allée ». Une description dressée peu après 1945 fait état encore d'une « motte de terre ronde de plusieurs mètres de hauteur, entourée d'un grand fossé circulaire partiellement en eau conservé sur une profondeur variant entre 1 et 3 mètres. L'ensemble est appelé par les gens du pays la tour de Grailly ». Un lotissement fut construit au même endroit vers 1977. Le fossé fut comblé et deux maisons furent construites au sommet de la motte. Le tertre fait encore 1 à 2 mètres de haut. Il paraît avoir été le siège primitif de la seigneurie de Jalez attestée dès le XIVe siècle, avant d'être remplacé par une construction en pierre élevée une centaine de mètres au sud (« maison forte »). La maison noble de Jalès passa aux mains des Grailly au XVe siècle, auxquels elle resta jusqu'au XVIIIe siècle. Cette famille aurait fait reconstruire le « château » mais il n'en reste plus aujourd'hui que les dépendances et un puits. Des boulets de canon auraient été découverts sur l'emplacement du château et de la motte.

Datation : Antérieure au XIVe siècle.

Lieu de conservation : Sur place.

 

 Nom du site : Bialade (Vialade).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant.

Présentation sommaire : Tertre artificiel du type motte tronconique partiellement conservé. Cet ouvrage en terre est composé « d'une butte circulaire [...] d'environ 100 mètres de circonférence, entourée d'un fossé très profond [...] ». Il était alors caché sous un taillis épais ». Le fossé est encore conservé. Le site est ignoré dans les sources médiévales.

Datation : Moyen âge.

Lieu de conservation : Sur place.

 

Nom du site : Le Bourg de Saint-Médard.

Désignation : Église paroissiale.

Conditions de la découverte : Néant. Fouilles de sauvetage sur l'emplacement de l'ancien cimetière en 1999. Nombreuses visites sur place, dont la première le 14 février 1997.

Présentation sommaire : Édifice de base romane reconstruit. L'église Saint-Médard était le siège primitif de l'archiprêtré de Moulis jusqu'à son transfert au XVIe siècle. De la construction romane d'origine (XIIe siècle) il ne subsiste plus que le clocher sur la travée de l'absidiole sud et une partie du portail fortement repris. Le plan en deux nefs paraît aussi appartenir à cette première construction. Certains éléments permettent d'envisager des remaniements à l'époque gothique (la travée précédent l'absidiole sud fut voûtée d'ogives) et au XVIe siècle. Le reste de l'édifice fut reconstruit au XIXe siècle. Un peu de mobilier ancien est conservé (cloches, statues, confessionnal, stalles des XVIIe et XVIIIe siècles).

Les fouilles de 1999 ont permis de mettre au jour deux sarcophages monolithes de forme trapézoïdale avec couvercle en bâtière. Ces sépultures, plusieurs fois réutilisées, ne contenaient que des ossements humains ; aucun élément chronologique précis n'a été découvert.

Datation : XIIe, XVIe, XVIIIe, XIXe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.

 

Nom du site : Le Castéra.

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant.

Présentation sommaire : Habitat médiéval fortifié partiellement conservé. Le Castéra est une maison forte de plan carré (17,60 m de côté) avec une tour ronde à chaque angle, reliées par des courtines d'un mètre d'épaisseur. La porte unique en arc brisé s'ouvre dans la muraille nord-est ; elle est surmontée d’une niche et encadrée par deux archères cruciformes. Le reste du rez-de-chaussée n'est percé que de meurtrières cruciformes (« en forme de croix pattée »), et l’espace intérieur est divisé en trois salles dont l’aménagement est postérieur à la construction primitive. L’étage était divisé en quatre pièces et a fait l’objet d’aménagements de qualité qui tranchent avec le rez-de-chaussée et laissent envisager le confort d’une partie résidentielle. On y accédait par des escaliers en bois. On y trouve de plus grandes ouvertures (simples lucarnes, fenêtres géminées à baies « subtrilobées » avec bancs dans l'embrasure), des cheminées et autres installations (armoires, latrines, etc.). Enfin le deuxième étage correspond au chemin de ronde, voire à des combles habités, accessibles par un escalier en pierre aménagé dans la tour est ; il se trouve à environ 6,50 m de haut. La construction est établie sur le rivage sud de la Jalle qui baigne son flanc nord-ouest. Elle était entourée autrefois sur tous ses côtés d'un fossé en eau alimenté par la rivière ; seul son tracé est encore perceptible. Elle était également précédée d'une bassecour entourée d'un second fossé dont il ne restait déjà plus aucune trace en 1865. Cette belle construction est ignorée des textes avant l'époque moderne. Une vague mention de l'abbé Baurein laisse croire que l'établissement existait déjà à l'extrême fin du XIIIe siècle (1296), mais l’homogénéité de la construction milite en faveur d’une construction (ou reconstruction) au début du XIVe siècle. Au XVIe siècle le Castéra appartenait à la famille de Montaigne, à laquelle il resta jusqu'au XVIIIe siècle avant de passer à la famille de La Fon. A cette époque l'ensemble était en ruine, mais fut malgré tout vendu comme bien national pendant la Révolution. Le site fit l'objet de quelques restaurations en 1850 (la tour ouest, sapée par la Jalle, menaçait de s'écrouler), cependant, une explosion en 1887, l’endommagea à nouveau. Cette vieille ruine servit encore en 1940, au début de la seconde guerre mondiale, quand, au moment de l’arrivée des allemands, les français cherchèrent à y cacher les détonateurs de la poudrerie de Saint-Médard. De ce fait le site resta longtemps inaccessible pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui, l’édifice est dans un mauvais état de conservation : la base des murs se dégrade fortement et de nombreuses lézardes apparaissent sur l’ensemble de l’édifice.

Datation : Fin XIIIe/XIVe, XIXe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.

 

Nom du site : Corbiac.

Désignation : Église paroissiale.

Conditions de la découverte : Néant.

Présentation sommaire : Tradition rapportée par l'abbé Baurein selon laquelle Corbiac était le siège d'une petite église, annexe de Saint-Médard. « La construction de cette Eglise [...] fut occasionnée, selon les apparences, par la difficulté qu'éprouvent les habitans soit de Magudas, soit de Corbiac, pour se rendre à l'Eglise principale dans des temps où le ruisseau de la Jale est débordé ». Un doute demeure sur ses origines et même sur son existence car il n'en restait plus rien au XVIIIe siècle. Corbiac était également, si l’on en croit l’abbé Baurein, le siège d’une petite seigneurie de laquelle dépendait le Castéra.

Datation : Moyen Âge.

Lieu de conservation : Néant.

 

 

Nom du site : Gajac (Château de Gajac, Motte de Gajac, Gayac, Gajeac).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant. Visite sur place le 14 septembre 1997.

Présentation sommaire : Habitat médiéval fortifié partiellement conservé. Le nom de la Motte de Gajac laisse envisager un établissement ancien, mais rien dans l'aspect actuel du château et dans son histoire ne permet de remonter au-delà du XVe siècle. Il était alors aux mains de la famille de La Rochechandry, avant de passer au XVIe siècle à celle de la famille de Montaigne, qui le garda jusqu'au XVIIIe siècle. Le château de Gajac est une construction de plan carré, disposée autour d'une cour de même forme, avec une tour ronde à chaque angle exceptée celle qui abrite la chapelle qui est carrée. L'ensemble était entouré de fossés en eau franchis par un pont-levis. D'après E. Guillon la maison forte de Gajac fut au centre de violents combats pendant les guerres civiles du XVIe siècle. L'édifice fut encore modifié au XVIIIe siècle au cours de restaurations (en particulier les tours).

Datation : Antérieure au XVe (?), XVIIIe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.

 

 

Nom du site : Le Poujau de la Chapelle (Le Pujeau de la Capelle).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Première mention au milieu du XIXesiècle (1849-1850) puis régulièrement par la suite jusqu'à la destruction du site en 1891. Des fouilles furent alors réalisées de janvier à mars 1891.

Présentation sommaire : habitat médiéval fortifié disparu. Le Poujau de la Chapelle était situé dans une boucle de la Jalle, sur sa rive sud. Le site fut occupé à de multiples époques (cf. précédemment) et représente un point de passage et de contrôle important sur la rivière. Il fut longtemps considéré comme un « camp romain ». A l'époque médiévale un réseau complexe d'ouvrages en terre était venu recouvrir les traces d'occupation antérieure. Il fut décrit par L. Drouyn avant sa destruction complète en 1891. Grossièrement carré, cet établissement fortifié était composé de trois parties bien distinctes : un tertre ovale du type motte au nord (long. : 37 m, larg. : 27 m, haut. : 8 à 10 m) au sommet duquel furent dégagées des maçonneries interprétées comme les bases d'une tour (?) ; une enceinte castrale de forme semi-circulaire à l'ouest (long. : 36 m, larg. : 30 m) et une basse-cour de forme irrégulière au sud au milieu de laquelle furent observées diverses structures. Chaque partie était séparée de l'autre par un fossé et l'ensemble était entouré de fossés en eau alimentés par la Jalle. Les terres retirées des fossés ont servi à établir les enceintes de la basse-cour et de l'ouvrage en demi-cercle.

Aucun texte ne fait état de cet établissement pourtant imposant, mais les fouilles de 1891 apportent quelques éléments de datation. Un important mobilier fut mis au jour : nombreux débris d'armes dont des pointes de lance, pointes de flèche, hallebarde, des garnitures de « gaine et de poignard » décorées, des pièces d'arnachement de cheval, des éperons dont un doré, des fers à cheval, des outils (bêche, pioche, couteau), des agrafes dont certaines dorées, des clefs, de nombreuses monnaies en argent et en bronze pour l'essentiel des XIIe, XIIIe et XIVe siècles (Alienor d'Aquitaine, Henri II, Richard Coeur de Lion, Édouard Ier, Édouard III, etc.) sans oublier quelques monnaies d'époque moderne. Cet ensemble était accompagné de déchets de cuisine et d'un nombre important de fragments de céramique commune « blanche ou à peine rougie, vernis vert, jaune clair, rouge orangé, noir » : couvercles, aiguières, cruches, trépieds, faisselles, assiettes, mortiers, etc.

Des sépultures furent également mises au jour, parmi lesquelles plusieurs sarcophages orientés est/ouest faits de pierres assemblées, mais sans mobilier. Plusieurs "pierres ornées" et les fondations d'un édifice avec piliers furent attribuées aux restes d'une chapelle qui aurait laissé son nom au site. Peut-être faut-il y voir la Chapelle Saint-Auban signalée par l'abbé Baurein au XVIIIe siècle. Toutes les sépultures ont été dégagées au sud de cet édifice établi dans la basse-cour.

Datation : XIIe, XIIIe, XIVe siècles et époque moderne.

Lieu de conservation : Inconnu pour le matériel.

 

 

Nom du site : Le Thil (Le Tilh, Thill, Til).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant. Visite sur place le 14 septembre 1997.

Présentation sommaire : Habitat médiéval fortifié partiellement conservé. Le château du Thil était composé d'une tour carrée massive de plusieurs étages (11,6 m de côté avec des murs d'une épaisseur allant de 1 à 1,5 m). Elle était précédée à l'orient d'une basse-cour rectangulaire entourée de divers bâtiments parmi lesquels une chapelle. L'entrée était à l'est. Des fossés profonds, qui semblent avoir profité de bras secondaires de la Jalle, entouraient l'ensemble. L. Drouyn pense que les constructions en pierre ont remplacé des ouvrages en terre primitifs du type de ceux du Poujau de la Chapelle. Les structures maçonnées les plus anciennes (en particulier la tour) ne paraissent pas antérieures au XIVe siècle. C'est d'ailleurs à cette date qu'apparaît une seigneurie du Tilh dans les sources médiévales. Elle appartenait alors au chevalier Bertrand Cailhau et le manoir constituait un franc-alleu. A l'époque moderne (XVIIe/XVIIIe siècles) l'édifice fut repris et fortement modifié : percement de fenêtres, comblement des fossés, etc. La construction a alors perdu son caractère ancien.

Datation : XIVe, XVIIe/XVIIIe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.

 

 

Nom du site : Tiran (Tirran).

Désignation : Site fortifié.

Conditions de la découverte : Néant.

Présentation sommaire : Habitat médiéval fortifié disparu. La maison noble de Tiran est attestée dès le XIIIe siècle (1268), mais son aspect primitif est inconnu. Au XVIe siècle elle appartenait aux seigneurs de Gajac, puis fut réunie au château du Thil. Il n'est reste rien, exceptées « quelques caves que l'on qualifie de souterrains » encore signalées en 1866. L'ensemble fut rebâti au XIXe siècle.

Datation : XIIIe, XIXe siècles.

Lieu de conservation : Sur place.

 

Texte extrait de la thèse universitaire de Doctorat, « Les rivages de l'estuaire de la Gironde du Néolithique au Moyen Âge », Didier Coquillas, Université Bordeaux III, 2001, tome II-1.