La voirie liée à la toponymie 

Dans le travail d’Anne Cavignac sur les noms de lieux dans le canton de Blanquefort, on trouve de nombreuses voies qui sont liées à la toponymie.

Tome 1

p. 33 : deux voies partent du mont Judaïque et traversent le canton de Blanquefort, celle de Saint-Médard-en-Jalles en direction de l’océan, celle de Noviogamus (?) appelée Lebade qui est la route de Soulac.

p. 39 : paroisses formées au VII et VIIIe siècle : Saint-Martin de Blanquefort, Saint-Pierre de Parempuyre et Saint-Seurin du Pian. Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Aubin, Saint-Hilaire du Taillan, Notre-Dame de Macau seraient plus récentes et dateraient des XI et XIIIe siècle.

p. 49 chap 1 Les hauteurs

p. 51 : le puch indique une élévation, une hauteur, mais peut servir aussi pour désigner un « talus ripuaire » le poujau ou le puch de Maurian, mais le plus souvent il ne s’agit que de la dénivellation causée par le passage d’un cours d’eau. Parfois, le talus ripuaire est nommé par le latin « coste », montée au sens de pente qui forme limite. « Au Pontet » à Blanquefort indique la présence d’un cours d’eau. Le nom est aussi employé dans le sens de limite.

p. 54 : Le latin « insula » désigne les îles de Grattequina, de Duras, de la Jalle : « L’Isle » de Blanquefort (XVIIIe siècle).

On rencontre parfois quelques oronymes pré-gaulois : Duk, tuc, truc (la hauteur). Tujean ou Tucjean ou Tuyan désigne la zone marécageuse à Blanquefort.

Mal (escarpement) de base méditerranéenne ainsi que mate ou matte. Dans notre région, « mate » a le sens de terre d’alluvions, par extension plante, engrais, chaussure pour marcher dans la vase. Le nom de « Mataplane apparait à Blanquefort pour la première fois en 1299, au XVIe siècle, c’est un fief qui se nomme « le Motheplan » (1521) et « Motheplane » en 1580. « Mataplan » est situé sur la rive gauche de la jalle de Blanquefort, à la limite de la zone marécageuse. « Les Collomates » sont un nom des lieux-dits de la palu.

Le mot « mothe » considéré comme pré-celtique (colline) : en pays marécageux, tout le long de la Garonne, les châteaux se construisaient sur des « mottes » naturelles ou artificielles. La « Mote de Canteret » (1488) à Blanquefort.

p. 60 : le relief est encore indiqué dans une base pré-indo-européenne dans « le Queyron » ou « Cayron » (1503) dans la paroisse de Blanquefort, mais possibilité de diminutif de caire issu de « quadrus » au sens d’angle.

Le vocabulaire oronymique est donc assez varié et assez riche en éléments pré-latins.

p. 61 : Les plaines

Un terme général les désigne : Terrelade (1574), formé avec l’adjectif lad (étendu) comme « le port de Terrelade » à Blanquefort.

p. 62 : Les dépressions

Le latin « bassiers », baisser, désigne un bas-fond, un talus ripuaire, un accident de terrain, a donné encore l’ancien français « baisse » vallée, terre basse que l’on retrouve dans « BayseMignoune » à Blanquefort ou encore bache, béchade…

On trouve aussi le mot fosse, creux naturel ou carrière, le latin « vallis » qui a donné vallade, ballade, vallon. L’ancien gascon possède aussi une forme « barat », vallée, fossé comme l’ancien béarnais « baradat », espace entouré de fossés.

Origine incertaine de « lagorce ». On le trouve à Blanquefort au « Pessin de la Gorce » (1547). Sa situation sur une nette éminence surplombant le lit de la Jalle de Blanquefort laisse penser qu’il s’agit du mot « gorce » précipice, commun au gascon et à l’espagnol.

Les hauteurs fournissent le vocabulaire le plus riche et le plus ancien.

Chapitre 2 

p. 62 : Sols divers.

La nature du sol est précisée par l’emploi d’un adjectif qui en indique la couleur, la dureté terre noire, terre nègre, terre rouge. On trouve des « Maisons rouges » à Blanquefort.

L’adjectif peut s’appliquer à la végétation comme « Berdaca » (1821) à Blanquefort ou bien la nature compacte du sol : « Terrefort » : ainsi « Terrefort du Petit Linas » ou « Terrefort de Saulesse ».

Le sol de sable a donné « Lareney (1574) du latinh arena le sable ou encore du latin « argille » « Les Ardillères », aux Ardileys de Breilhan ».

Anne Cavignac, Les noms de lieux du canton de Blanquefort, 1968, 3 tomes.