Souvenirs d'enfance au Breillan

« Mon grand-père avait reçu cette propriété d'un débiteur insolvable. C'était une gentilhommière à 3 lieues de Bordeaux, à l'entrée du Médoc. La maison était inhabitée depuis longtemps. Une grosse tour, un bois qu'une coupe récente avait dévasté, quelques vignes et deux métairies : Jacques et Massard, entourées de quelques maigres champs de blé et de maïs.

Mes grands-parents habitaient Bordeaux, mais pendant la belle saison, ma grand-mère menait les enfants à Blanquefort.

Les routes, alors, étaient si mauvaises qu'il fallait toute une journée pour arriver au Breillan, cahotés dans une lourde charrette à bœufs. La route ne paraissait pas longue à la jeunesse qui, juchée sur les matelas qui devaient lui servir de couchée, faisait chemin faisant de nombreuses brèches aux provisions que la bonne mère n'oubliait jamais de prendre. Le campement dans cette maison était une joie pour les jeunes bordelais sevrés des plaisirs champêtres.

En 1821, quand mon grand-père quitta le ministère de la marine, il fit arranger modestement mais commodément ce petit castel pour y passer la belle saison avec ses enfants. II mit son activité et son intelligence à améliorer cette propriété, secondé par un paysan capable, appelé Louisot.

Le potager fut mis en valeur, planté des meilleurs arbres fruitiers qui, peu d'années après, donnèrent avec abondance. Il fit semer des glands par ses enfants et déjà dans mon enfance, les arbres qu'ils produisirent donnaient un bel ombrage. Il prenait un intérêt extrême à ces améliorations. Un chai, un pressoir, des granges, des étables et des écuries bien meublées complétèrent cette propriété.

C'est dans cet état prospère qu'elle m'apparut pour la première fois. De beaux ormeaux ombrageaient la cour qui nous séparait de la demeure du célèbre Louisot dont la famille se composait de sa vieille mère Jeannette, de son fils Michaud, de sa belle fille et d'une petite fille du nom de Désirée. C'est vers ce castel que, les vacances de mon père arrivées, nous nous acheminions tous les ans.

Je voudrais faire revivre dans ma mémoire l'heureux temps que j'ai passé dans cette demeure bénie, retrouver dans mon souvenir les mille petits détails de ces jours lointains de mes jeunes années et revoir par la pensée ces biens aimés parents qui ont fait le bonheur et l'honneur de ma vie.

Je commencerai par mon grand-père dont la noble et intelligente figure reste si vivante dans mon souvenir. Pierre-Barthélemy Portal était grand, se tenait très droit, sa tête ronde, un peu forte, était bien posée, le regard franc et intelligent, le nez gros et rond, la bouche sérieuse, toutes ses dents, le teint mat et brun, les mains et les pieds petits, bien attachés ; il était très maigre, sa mise était d'une propreté et d'un soin irréprochables. Il était toujours très couvert : une double redingote l'été ; en hiver, une douillette en soie puce, toujours des doubles souliers et une casquette sous laquelle il mettait l'hiver un bonnet de soie noire ; de plus, un boa tricoté par ma grand-mère, et des mitaines.

Extrêmement poli et mettant à l'aise, laissant parler sans interrompre, indulgent pour ceux qu'il aimait ou pour les inférieurs, mais, quand on lui déplaisait, sa figure prenait une expression sévère qu'il était difficile de soutenir. Personne plus que lui n'a inspiré le respect. Dans la famille, il était le chef adoré, on aurait tout sacrifié pour lui épargner une peine ou même une gêne, on se précipitait au devant de ses moindres désirs. Ma grand-mère, ses enfants, les domestiques subissaient cet ascendant. Il était notre père mais il était aussi notre maître. Jamais chef de famille n'a été plus respecté, plus obéi ».

Après quelques jours de halte chez mon oncle, nous partions pour le Breillan. Il fallait alors plus d'une heure pour s'y rendre ; maintenant, le chemin de fer met 20 minutes pour arriver à Blanquefort. Mon cœur se serre en pensant à cette chère demeure, témoin de nos joies de famille, des meilleurs souvenirs de mon enfance. Elle appartient depuis peu à un étranger.

J'y ai passé quelques jours en 1884 en revenant de Cauterets avec ma fille et deux aimés petits enfants. J'y cherchai en vain les traces de mon passé. Les arbres avaient poussé, les allées étaient changées, je n'y retrouvais plus que l'atmosphère, la couleur et les senteurs qui, malgré les transformations, restent toujours comme la physionomie chez les individus.

Retour sur le passé : mon oncle Frédéric Portal avait presque doublé la maison, les pièces avaient changé de destination et surtout, le mobilier s'était modernisé. La simplicité de goût de nos vieux parents ne pouvait convenir à notre confortable moderne.

Mais, ce qui m'a fait surtout de la peine, c'est de ne plus retrouver ma lande que j'aimais tant, son aspect sauvage, ses horizons sans limites, son tapis de bruyères odorantes, tout cela a disparu. Des champs fertiles, des bois déjà grands, ont transformé et animé cette nature stérile mais grandiose et poétique qui charmait ma jeune imagination. Je crois qu'il ne faut pas troubler ses souvenirs par un retour tardif aux endroits aimés. C'est une souffrance de ne plus retrouver ces empreintes du passé que le cœur a si fidèlement gardées ! Le temps qui, petit à petit, transforme tout, l'indifférence d'une nouvelle génération qui veut améliorer et embellir une vieille demeure, tout contribue à effacer les traces du passé !

Mais ce n'est pas du présent que je veux parler, c'est de ce bon vieux temps si cher à mon cœur filial. Entrons donc dans le petit castel. Une grande antichambre ; à droite le billard et le salon, puis une petite pièce appelée chapelle, où nous prenions nos leçons ; à gauche du vestibule, la salle à manger, la dépense, la cuisine et la « souillarde » en style du pays, cela veut dire la relaverie et l'office. Les plafonds étaient bas. Voilà tout l'ancien rez-de-chaussée ; l'ameublement le plus indispensable, les murs peints en vert clair ou en jaune.

Ma grand-mère : avant d'aller plus loin, saluons ma grand-mère qui était l'âme de cette demeure. Au physique, elle était petite, ni grasse ni maigre ; très beau teint mat et blanc, les yeux très fendus et peu ouverts, le front et le nez très bien faits, la bouche sans dents, un tour de faux cheveux châtains (quoique les siens aient été très noirs), les pieds et les mains jolis et petits. Mais ce qui est le plus difficile à décrire, c'est sa physionomie si douce, si aimable, une modestie de jeune fille, une abnégation, un dévouement qui la portait à rendre à chacun tous les services possibles. Il fallait arrêter son élan qui allait au delà de ses forces. Sa santé était bonne mais délicate. Elle avait l'accent du Midi et des expressions dont elle ornait volontiers son discours ; je les reproduirai quand j'en trouverai l'occasion. Elle avait été très jolie...

Mon grand-père l'avait vue à Montauban, conduisant son père aveugle, M. Bergis, savant ingénieur qui avait perdu la vue en cherchant à sauver des malheureux enfermés dans les flammes d'un incendie. La modestie, le dévouement de ma grand-mère le touchèrent et il eut le bonheur d'en faire la compagne dévouée de toute sa vie. Elle était un peu la servante de son mari dont elle était justement fière, elle l'eût été aussi naturellement de ses filles si l'affection de celles-ci ne l'eût remise à sa place. Elle trouvait toujours tout assez bon pour elle, elle prétendait toujours se mettre sur le devant de sa voiture et ses filles dans le fond.

Un soir, Louis XVIII lui dit : « Madame la baronne, en voyant deux jeunes femmes dans le fond d'une voiture et une dame âgée par devant, j'étais bien sûr que c'était la vôtre ». Je veux aussi redire une de ses réponses qui la peint tout entière. Arrivant à Paris, appelée par la haute position de son mari, n'ayant jamais été dans le monde, on lui dit : « Comme vous avez dû être intimidée quand on vous a présentée au Roi - Non, dit-elle, mon mari n'y était pas ». Elle se levait de très bonne heure et après la toilette de Bon-papa à laquelle elle présidait toujours, elle s'occupait de son ménage.

En ma qualité de petite fille, je trottais derrière elle avec la prétention de l'aider. Après la cuisine, c'était la basse-cour, le potager, le dessert à organiser, puis nous rentrions au salon. Alors, prenant son tricot ou son filet, elle posait son ouvrage sur ses genoux et, joignant ses mains en levant les yeux au ciel, elle priait Dieu. Elle me parlait alors, avec tant de piété, de l'amour du Bon Dieu, de la brièveté de la vie, de la beauté du Paradis, de l'éternité. Son âme simple s'élevait facilement et comme naturellement aux vérités les plus sublimes du christianisme, ses expressions étaient si justes, sa voix si douce, si recueillie ! J'étais extrêmement frappée et j'entends encore ses pieuses paroles.

Elle aimait tout ce qui parlait de Dieu, les fleurs, la campagne. Le soir, nous allions ensemble dans le potager d'où l'on voyait très bien le coucher du soleil, ce beau spectacle lui inspirait de touchantes actions de grâce. Son cœur s'élançait vers Dieu à travers ses œuvres sublimes. Aussi ai-je eu toujours un attrait particulier pour les couchers de soleil en souvenir de ma chère grand-mère. Elle étudiait la forme des nuages, leur couleur et y devinait le temps du lendemain. Sa vie était toujours active et recueillie.

Quelles grâces avait reçues cette âme qui, privée des secours de notre sainte religion catholique, s'élevait d'elle-même, par la sincérité et la simplicité de sa foi aux plus sublimes pensées ! Comme la parole de Notre-Seigneur est frappante en elle : « Heureux les simples parce qu'ils verront Dieu ! »

Maintenant, montons au premier étage du petit château. Six ou sept bonnes chambres dont une très grande où, dans notre enfance, les enfants d'Audiffret, d'Escayrac et leurs bonnes couchaient en dortoir : Louise, grande alsacienne, était la bonne des d'Escayrac, c'était la meilleure fille du monde qui, de son allemand, n'avait donné à Léonce que le mauvais accent ; Clotilde, prétentieuse et maniérée était la nôtre. En avançant en âge, l'omnibus, comme on nommait cette pièce, devint une lingerie et nous eûmes chacun notre chambre séparée. Pendant les vacances, nous avions un bon et original professeur : M. Bullier, digne de meilleurs élèves. Stany et Gustave, fatigués des études du collège, prenaient tous les prétextes pour échapper aux leçons.

Quant à moi, j'ai toujours été paresseuse et j'ai toujours fait le désespoir de mes professeurs. De plus, ma gaité mettait le désarroi dans la salle d'études. Notre bon maître avait bien de la peine à nous faire faire quelques devoirs et apprendre quelques leçons ! Pour nous stimuler, il avait décidé avec nos parents que, tous les samedis, il y aurait une séance de famille où se ferait la revue des leçons apprises dans la semaine et le résumé des notes. Ce bon Bullier ouvrait la séance par la lecture d'un journal qu'il avait rédigé laborieusement pendant ses soirées et qu'il avait orné de la calligraphie la plus échevelée ; des vers se mêlaient à la prose pour chanter les évènements de la famille, des leçons et des promenades.

L'excellent professeur faisait cette lecture avec beaucoup d'émotion et offrait à mon grand-père son manuscrit enrubanné avec force révérences. (Ce journal est en possession des enfants de mon frère). C'était l'homme le plus simple et le meilleur mais il était tout à fait ridicule, jugez si les enfants abusaient de sa patience ! Je brillais dans cette académie par ma mémoire poétique. Je pouvais réciter presque toutes les fables de La Fontaine et tous les morceaux et tirades des poètes classiques. C'était une joie pour moi de recevoir les compliments de nos bons parents.

Bon-Papa riait, était enchanté ; je le vois encore dans l'angle d'un canapé circulaire, entouré de l'aréopage de famille qui, dans son indulgence, nous tenait tous pour des phénix. Nous récoltions force pièces de dix sous. J'ouvrais et je fermais la séance par un morceau de piano, tout était bien en règle ! Mais comment raconter les mille jeux où nous dépensions notre activité, notre adresse et aussi notre intelligence ?

Outre l'entretien de nos petits jardins où nous récoltions avec orgueil quelques radis et salades, il y avait aussi les constructions de petites maisons et d'un pont qui demandaient de grands efforts aux garçons, puis la chasse aux crapauds, très nombreux et très monstrueux au Breillan, et surtout l'agencement de deux théâtres rivaux que Stani et moi avions fait en bois, carton et papiers de couleur, puis les personnages fabriqués, habillés, les décors machinés et enfin les pièces inventées par nous et représentées devant un public de domestiques et de paysans qui trouvaient nos œuvres sublimes. Après la représentation, nous offrions quelques rafraîchissements au moins aussi goûtés que nos pièces, ce qui ne nous empêchait pas d'être ravis de nos faciles succès.

Les représentations étaient annoncées la veille par des affiches multicolores à grand effet. Les petits nous aidaient mais, quand les entrées des personnages ou le jeu des machines manquaient, on pouvait entendre les gifles qui se donnaient dans les coulisses. C'étaient de belles soirées que celles-là !

Nous faisions aussi de longues et belles promenades dans ce pays que je trouvais charmant mais je crois que nous l'embellissions surtout de notre jeunesse et de notre exubérante gaieté.

Le matin, on envoyait chercher trois ânes dans le voisinage et un jeune paysan, Cadet, avait la prétention de les conduire. Accompagnés de mon père et de M. Bullier, armés de gourdins, nous partions suivant l'allure et la bonne volonté de nos bourriques qui n'obéissaient ni aux caresses ni aux coups. Aussi, que de chutes ! Quelles courses pour rattraper nos montures ! D'autres fois, nous parcourions les bois pour trouver les cèpes bordelais que mon grand-père aimait beaucoup au grand effroi de notre pauvre grand-mère.

Monsieur Yvoy : un de nos buts favoris était d'aller chez un voisin, M. Ivoy à Genest. C'était un flamand, égaré dans nos parages, je ne sais dans quelles circonstances. Il avait acheté à vil prix, une assez grande quantité de landes ; à force de travail et de persévérance, il les avait transformées par la culture flamande et en avait tiré un parti merveilleux ; il avait couvert cette lande stérile de plantations de pins et d'arbres rares. Les magnolias, les plus beaux arbustes y poussaient à l'envie ainsi que de belles fleurs, des fruits et des légumes splendides.

Bientôt cette oasis eut de la réputation dans le pays. Les pépinières fournirent les parcs des environs de Bordeaux et plus loin encore, les amateurs d'agriculture venaient en pèlerinage à Genest. De BreilIan, il fallait traverser une lieue de lande pour y arriver. Là, le bon propriétaire nous faisait admirer son domaine, nous cueillait des fruits de sa terre de Chanaan pour notre goûter et nous donnait à emporter des brassées de fleurs. Cet excellent homme a si bien réussi qu'il a fait une fortune qui lui a permis d'allier ses enfants aux meilleures familles du pays. Sa modeste habitation s'est transformée en une belle demeure entourée d'un parc magnifique.

La visite de notre voisin à Breillan était aussi un plaisir pour tous. Je vois encore sa bonne grosse figure rouge, couronnée d'une forêt de cheveux blancs ; il avait laissé un œil dans le combat avec cette nature malsaine et marécageuse. Son accent flamand nous amusait et nous étonnait beaucoup. Il arrivait, chargé de melons, de fraises blanches et surtout de dahlias multicolores qui étaient alors une curieuse nouveauté. Il causait sans fin agriculture avec mon grand-père qui lui faisait force questions et qui embellit Breillan de ses arbres les plus jolis. Ces plantations ont très bien réussi, j'ai revu ces arbres grands et beaux en 1884 après les avoir vus planter gros comme le doigt en 1838.

Quelques années plus tard, j'avais un grand plaisir à m'asseoir sur un banc que je vois encore pour lire quelques jolis et honnêtes romans français et anglais, notamment « Grandisson » qui avait charmé la jeunesse de ma mère et dont elle me promettait la lecture depuis longtemps. Peut-être à cause de cela, je le trouvai long, ennuyeux ; son héro si parfait aurait dégoûté de la vertu. Chaque nouvelle génération veut admettre dans ses appréciations littéraires que ce qu'elle a jugé elle-même. C'est alors que j'ai pris un goût extrême et persévérant pour Walter Scott.

II ne me reste plus qu'à parler de mes visites à la mère Louisot. Les vendanges nous avaient mises en intimité et, à toutes mes récréations, je courais chez elle où, sérieusement, j'aidais la bonne femme dans ses travaux de ménage, de cuisine, et de basse-cour. J'épluchais les légumes, je tournais la sauce, je veillais au pot au feu, tout cela était une joie pour moi ; que de détails de ménage j'appris alors sans compter le tricot et même le rouet ! Je raccommodais gravement les chaussettes du père Louisot, j'aidais à faire le pain, à préparer le repas des bestiaux, petits et grands, nous n'en oubliions aucun. Les voletées de pigeons, les poules et poulets, les coqs, les poussins arrivaient à tire d'ailes, gloussant et criant, j'en étais entourée. Puis, je pliais la lessive, je rangeais le linge dans la grande armoire. C'est alors que je pris le goût de la cuisine, mes premiers essais furent pour les cèpes qui étaient souvent le repas de famille du soir ; j'en prenais ma part bien des fois et, revenue au château, mon repas était languissant.

À cette époque, les paysans ne mangeaient guère de viande, les femmes surtout l'avaient en horreur, les pommes de terre n'étaient pas encore admises à la table des paysans qui ne les croyaient bonnes qu'à engraisser les cochons. De la soupe, des légumes, des fruits, et toujours de l'ail, telle était dans ce pays la nourriture des travailleurs.

Je passais aussi souvent bien du temps à voir travailler Gentil, le menuisier que mon grand-père occupait une partie de l'année. C'est ainsi que j'ai appris moi-même à faire bien des petits ajustements et arrangements. J'avais encore une occupation plus utile, celle d'apprendre la lecture et le catéchisme à un petit garçon de 10 ans, celui qui menait nos ânes dans nos promenades. Ce « drôle » venait tous les jours à midi, il était docile et attentif, je m'intéressais beaucoup à mon élève que je récompensais par les larcins que je pouvais faire au déjeuner. Mes poches recevaient à cette intention : viande, pommes de terre, etc. C'était une horreur que mes poches ! mais l'intention en excusait la malpropreté et, quoiqu'on dût s'en apercevoir, je n'en fus jamais grondée. Goutant chez Louisot aux repas des bêtes et des gens, j'avais moins de mérite à me priver du superflu de mon déjeuner. Voilà quelle était la vie simple, heureuse et occupée qui, sous les yeux de parents bons et indulgents, a charmé mon enfance et ma jeunesse, en laissant dans mon cœur d'ineffaçables souvenirs.

Amélie d'Audiffret.  

Texte extrait du manuscrit rédigé vers 1890 et publié en octobre 1955 par Dominique Jay, Bulletin du G.A.H.BLE, n° 26, p.3-9, qui en présente ainsi l’origine : « J'ai été, il y a peu, en correspondance avec M. Alain d'Arras, descendant de la famille Portal, qui cherchait des renseignements sur le château Breillan, résidence de ses ancêtres. Je lui dois de connaître l'existence des mémoires d'Amélie d'Audiffret, manuscrit rédigé vers 1890 et tapé à la machine par M. Alain d'Arras. Certaines pages concernent Blanquefort, la famille Portal, le domaine de Breillan, la vie locale et les vendanges dans la période 1830-1840. Elles m'ont été aimablement communiquées par M. Alain d'Arras, et intéresseront les curieux du passé de la commune. Certains extraits de ces « souvenirs d'enfance » avaient été inclus par M. Galy-Ache dans son étude sur la vie du baron Portal, publiée il y a vingt ans (les cahiers méduliens n° 18, 1ère série, juillet 1975) ». Reproduit ici avec l’autorisation de M.F. Jay.