Histoire(s) de clocher 

De nombreuses et véritables péripéties ont émaillé l’histoire du clocher de l’église Saint-Martin depuis quelques siècles…

Suite à l'effondrement de l'ancien édifice culturel le 22 janvier 1789, l'actuelle église Saint-Martin fut reconstruite à partir de 1806. Et si les travaux se prolongèrent jusqu'en 1816, et même 1819 pour sa façade, les années qui suivirent furent particulièrement mouvementées en ce qui concerne le clocher. Les courriers et délibérations des conseils municipaux de l'époque nous en disent plus sur son histoire.

Des débuts difficiles 

Les ennuis commencent en 1817, avec une première réfection de la charpente. En effet, « malgré les dépenses faites pendant les trois dernières années, le clocher [...] est dans un état pitoyable. Il sera porté au budget de 1818 une somme de cinq cent francs pour faire face au paiement des travaux à faire [...] pour le mettre en bon état » (délibération du 15 mai 1817).

En 1823, un incendie détruit le clocher. Un courrier adressé au sous-préfet le 11 mars demande l'autorisation de « faire faire à la toiture de l'église les réparations nécessitées par suite de la chute de la foudre ». Le préfet est informé le 12 mars « de l'incendie du clocher de la paroisse [...], et que l'église avait été sauvée [...] par le zèle des habitants ». Le conseil municipal délibère le 11 mai sur les premières mesures à prendre. « La vieille tour du clocher incendié sera démolie jusque dans ses fondements. Il sera construit un clocher sur l'emplacement de la sacristie existante. Sa reconstruction en 1822 sous sa forme actuelle (à savoir une tour carrée surmontée d'une flèche en pierres à huit pans, d'une hauteur totale de 45 mètres), nécessita une imposition extraordinaire pour solder les travaux de construction (délibération du 13 mai 1827). Dès 1839, il devient à nouveau nécessaire de faire des réparations. Le conseil municipal délibère le 19 mai, « considérant qu'il est très urgent de faire promptement des réparations au clocher de l'église ».

Des aménagements « nécessaires » pour un clocher

Le 14 mars 1859, le conseil municipal vote en faveur de l'installation d'une nouvelle horloge dans le clocher. M. le maire expose au conseil que « le placement de la nouvelle horloge a nécessité, dans l'intérieur du clocher, différents travaux d'une urgence absolue qu'il a fait exécuter ».

En 1868, M. le maire donne lecture d'une lettre de M. le curé qui demande au Conseil « de vouloir bien accorder une subvention [...] pour l'achat d'un bourdon en remplacement de la petite cloche de l'église qui est fêlée. Le Conseil [...] se voit contraint de remettre à une époque ultérieure une dépense qu'il ne considère pas comme de première nécessité » (délibération du 24 mai 1868).

L’année 1875 sera importante : le 7 février, un conseiller municipal demande que le clocher « soit examiné avec soin par un architecte afin de constater s’il est en état de solidité convenable pour recevoir les cloches nouvelles qui vont y être établies ». Fin mars, l'architecte rend son rapport sur la solidité de l'édifice. « Les poutres de chêne du plancher qui doit supporter le beffroi sont pourries [...] Je propose de les remplacer par deux poutres en tôle ». Le conseil délibère le 29 mars et rejette les réparations demandées. Le 6 juillet 1879, M. le maire annonce que « dans l'état actuel du clocher un accident pourrait arriver, que des réparations immédiates sont donc absolument nécessaires ». En outre, le paratonnerre est également en très mauvais état. Le conseil votera à l'unanimité une somme de 800 francs pour effectuer les réparations.

Plus d’un demi-siècle de réparations 

Fin 1944, l'architecte de la commune expose « les travaux d'urgence qui s'imposent au clocher de l'église du Bourg » (délibération du 4 octobre 1944). Février 1945. Alors qu'un conseiller municipal demande que la paroisse finance les réparations du clocher, M. le maire fait remarquer que « depuis la loi de 1905 l'église de Blanquefort est propriété de la commune à laquelle, par conséquent, incombe les réparations » (délibération du 11 février 1945). De nouveaux travaux sont entrepris cette même année, « à la flèche du clocher » mentionne la délibération du 15 décembre. Le 17 octobre 1948, la décision est prise de remplacer les échelles du clocher, compte-tenu « de l'urgence de pourvoir à leur remplacement, afin d'éviter éventuellement des accidents. »

Le 1er juillet 1950, alors qu'un conseiller municipal expose « la nécessité de refaire la peinture à la porte donnant accès au clocher », M. le maire répond que « ceci fait partie des travaux prévus, proposant de peindre en plus la porte de la sacristie » et demande « de placer des arceaux aux angles morts et receler le câble du paratonnerre ».

Le 28 janvier 1956 , M. le maire rend compte de « la nécessité de faire procéder de toute urgence à la consolidation des supports de cloches ». Il précise également que « la réparation des cloches est devenue urgente, et qu'il y aurait intérêt à prévoir en même temps le montage sur roulements à billes ».

Le 29 juin1959,  M. le maire expose que « la sonneuse de cloches a dû cesser son travail » et qu'il y aurait intérêt « de réaliser dans les meilleurs délais l'électrification des cloches ». Il donne ensuite connaissance du devis présenté par les Ets Bodet selon lequel la dépense s'élèvera à 620 975 francs. Le conseil municipal à l'unanimité décide l'électrification des cloches. Enfin, la réparation des cloches interviendra en 1971, après acceptation par le conseil municipal du « devis de réfection et d'électrification des cloches, consécutif à la chute de la foudre sur le circuit électrique du clocher » (délibération du 25 juin). Depuis, des travaux d'entretien ont été régulièrement effectués sur tout 1' édifice, ainsi que la restauration des peintures du plafond et de l'orgue.

Eléments recueillis auprès des archives municipales.

Equinoxes et Solstices, 2005, n° 14, p. 24-25. Le magazine de la ville de Blanquefort. Avec l’autorisation de la ville de Blanquefort.

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