L’originalité de l’église Saint-Martin

 

Depuis l'époque romane, une église existait àBlanquefort.

Construction

L'édifice, maintes fois remanié au cours dessiècles, s'écroula en partie le 22 janvier 1789. Un plan dereconstruction fut dressé par l'architecte Blanchard (1755-1822) et approuvé en Conseil d'État. Le projet conservaitdes éléments de l'ancienne église, notamment le chœur etle clocher au nord. En 1804, Blanchard est prié d'acheverson église « depuis longtemps commencée » mais retardéepar les événements révolutionnaires.Un décret impérial autorisa la commune à vendre des terrains aux enchères pour financer les travaux qui reprirent en 1806.

L'architecte Corcelle, nommé en 1810 en tant qu'expert prendra alors la succession de Blanchard. Très marqué par les principes néoclassiques qui utilisent tout un répertoire de formes antiques (grecques ou romaines), il poursuivra les travaux d'après ses propres idées. Il terminera l'église en 1816, la façade ouest n'étant achevée qu'en 1819.

Décor

Les vitraux du chœur, dus à Lieuzères, furent posés en 1850, ceux des bas-côtés (Thibault) en 1853. Le chœur, dès 1815 fut orné d'un tableau du peintre Monvoisin (dit Quinsac) représentant un saint Martin à cheval. Cette œuvre fut alors remisée au fond des tribunes et remplacée par un saint Martin évêque datant du XVIIIe siècle

En 1807, pour des raisons d'économie, on renonça au décor à « caissons ». Ce n'est qu'en 1874 que le peintre Girault orna le sanctuaire d'un grand Christ du Sacré-Cœur.

En 1875, Augier et Millet, peintres décorateurs, exécutèrent les peintures de la nef : faux caissons ornés d'anges et de figures de saints. En 1878, ils réalisèrent les plafonds des bas-côtés ainsi que le chemin de croix. Ce décor peint atteste un goût pour la polychromie du XIXe siècle marqué par les références néoclassiques. C'est ainsi que l'architecte Hittorff, (1792-1867), dans son projet de l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris, élève une façade à portique ouvrant sur un décor peint à l'émail.

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Restauration 

En 1982, la commune de Blanquefort décide de restaurer son église. Le décor intérieur, très dégradé et remanié depuis sa création, a été restitué dans sa composition chromatique de 1875. Deux toiles de Saint-Denis et Sainte-Catherine, ornaient le chœur. Quant elles furent déposées, on découvrit sur le mur des trompe-l’œil représentant des fenêtres et appartenant au décor primitif de l'église. Le tableau de Quinsac-Monvoisin a été replacé dans le chœur après restauration.

Le décor du bas-côté sud, très altéré, a été partiellement restitué à partir de dessins originaux conservés aux Archives Municipales de Bordeaux. L'autel, du sculpteur Cante Pacos, répond aux besoins de la liturgie actuelle. La restauration de l'église de Blanquefort marque un tournant dans la conservation des décors néoclassiques de la Gironde et cet édifice reste la mémoire vivante d'un des rares édifices conçus pendant la période révolutionnaire.

Fiche n°19 du conseil départemental de la Gironde.