Les actes de baptême de 1760 à 1792

Pour ces 32 années, de 1760 à 1792, 2153 actes de baptême et la bénédiction d’une cloche de l’église Saint-Martin ont été enregistrés dans les registres paroissiaux. Par les actes de sépulture 4 naissances supplémentaires sont connues, le décès suit de près la naissance et un seul acte est rédigé, ce qui donne 2157 naissances.

Naissances

                                

L’enfant est baptisé le jour de sa naissance ou le lendemain, la mortalité dans les jours qui suivent la naissance est très importante. Le prénom de l’enfant est, suivant le sexe, celui du parrain ou de la marraine. La plupart du temps le parrain et la marraine sont choisis dans la famille de l'enfant. Dans certaines familles, le premier garçon de la famille a pour parrain son grand-père paternel et le deuxième garçon le grand-père maternel; la première fille a pour marraine la grand-mère maternelle et la deuxième fille la grand-mère paternelle. Un seul prénom pour les gens du peuple, plusieurs pour les notables.

L’acte de baptême est souvent rédigé sous cette forme :« l’an mille sept cent soixante quinze et le trois de janvier a été baptisée dans cette église une fille légitime de Antoine Silvestre vigneron et de Jeanne Dupuy, cette enfant est née ce matin on lui a donné le nom de Marie ; elle a pour parrain Gabriel Massé et pour marraine Marie Thomas qui ont déclaré ne savoir signer ».

Pour les notables l’acte est plus conséquent : « Le trente juillet mil sept cent soixante-quinze est né au château du Hé en cette paroisse et a été baptisé le trente du même mois Emmanuel Félicité Louis Charles fils légitime de messire Charles Marguerite Jean Baptiste Mercier du Pati conseiller du roi en tous les conseils et son avocat général au parlement de Bordeaux et de dame Marie Louise Freteau. Le parrain messire Louis Emmanuel de Sauvetere président à mortier au parlement de Toulouse et la marraine dame Félicitée Marie Françoise Freteau, marquise d’Abouville, tenu sur les fonts baptismaux à l’absence des nommés parrain et marraine par messire André Genestet et par demoiselle Eléonore Dillon qui ont signé avec moi. »

Il arrive que l’acte soit succinct avec des oublis, volontaires ou non ? ici absence des nom et prénom de la mère : « le onzième août mille sept cents soixante-cinq j’ay baptisé une fille de François Drouillart on luy a donné le nom de Marie ».

Un seul acte mentionne le nom de la sage-femme, le 20 avril 1767 est baptisé Jean Laffon qui « a reçu l'eau baptismale par la femme sage appelée Izabeau Dubourdieu ».

 

Ondoiement et décès

Lorsque le risque de décès est imminent, l’enfant est « ondoyé à sa naissance » ou « reçoit l’eau » par la sage-femme, le chirurgien, la marraine, ou toute autre personne présente; l’ondoiement consiste à verser de l’eau sur la tête de l’enfant en prononçant les paroles sacramentelles, c’est ce qui arrive à 13 nouveau-nés. « Le seize août mille sept cents soixante et six j’ay suppléé la cérémonie du baptême a une fille de Guillaume Brouard et de Jeanne Raymond nos paroissiens mariés ensemble, cette fille est née cette nuit, elle a été ondoyée par Jeanne Paillet notre paroissienne, femme de probité, qui m’a déclaré avoir bien observé toutes les formalités requises pour administrer le sacrement de baptême en cas de nécessité. »

Lorsque l’enfant décède peu de jours après son baptême, dans la marge de l’acte de baptême est mentionné son décès par ces mots en latin « obiit die » (décédé le), dans ce cas il n’a pas été rédigé d’acte de sépulture.

Jumeaux, triplés

Les enfants jumeaux sont généralement inscrits dans le même acte, nous comptons 48 enfants jumeaux dont un quart décède peu de temps après la naissance. Une seule naissance de triplés le 27 novembre 1783 Marie, Marie et Catherine Meillereu qui décéderont dans les 2 jours qui suivent leur naissance.

Enfant naturel

Peu de naissance d’enfant « naturel », ils sont au nombre de l6 les enfants de père inconnu « l’an mil sept cent soixante-quatorze et le vingt-quatre du mois de may est né chez M. Lafourcade maître chirurgien au bourg de Blanquefort et a été baptisée le même jour un enfant fille de Madeleine Barsiac et d’un père inconnu, on lui a donné le nom de Jeanne ».

2 enfants sont nés de père et de mère inconnus, autrement dit ce sont des enfants abandonnés « L’an mil sept cent soixante-seize et le vingt-huit novembre a été baptisé Marie née la veille de père et mère inconnus, parrain Bertrand Nozais, marraine Marie Michel qui n’ont su signer, tous deux habitants du village de Queychac ».

Chapelle et autre église

Un seul baptême dans une chapelle, celui de Jule, nègre du Sénégal, le 28 septembre 1783 « dans la chapelle de Mme de Dillon de son château de Terrefort ».

Curieusement 3 actes précisent que le baptême a eu lieu dans une autre église, celle de Parempuyre :

  • le 18 avril 1774 Jeanne Picard,
  • le 14 février 1791 Jeanne Laroza et
  • le 29 juin 1792 Pierre Roudeyrou.

Leurs parents sont habitants de Blanquefort, leur maman a accouché à Parempuyre. Les deux Jeanne, Picard et Laroza, bénéficient d’un traitement de faveur, elles ont 2 actes de baptême, un à Parempuyre et un à Blanquefort.

Baptêmes d’enfants de quelques notables

  • Elisabeth et Marie filles de Pierre Berninet, notaire royal, et Louise Tartas nées les 25 juin 1760 et 4 novembre 1764.
  • Pierre, Marie, Marie, Thérèze enfants d’Antoine Berninet (fils de Pierre et Louise Tartas), notaire royal, et d’Anne Cabanne nés les 20 décembre 1787, 29 janvier 1789, 17 juillet 1790 et 27 décembre 1792.
  • Jean, Françoise, Arnaud, Marie et Jean enfants de Bertrand Barada, maître chirurgien, et Jeanne Suzanne Hosteins nés les 7 novembre 1762, 18 décembre 1763, 3 mars 1765, 9 janvier 1771 et 27 novembre 1773.
  • Jeanne fille de Antoine Caussade, chirurgien, et Marie Dugay née le 28 avril 1763.
  • Arnaud fils de Jacques Cazeneuve, maître chirurgien, et Marguerite Dumanes né le 15 décembre 1780.
  • Jean, François, Arnaud, Marie, Marie enfants de Raymond Dubertrand-Paris, maître chirurgien, et Jeanne Chaliva nés les 18 juillet 1775, 16 mars 1777, 16 juin 1778, 5 janvier 1783 et 24 mai 1785.
  • Léonard fils de Jean Lafourcade, maître en chirurgie, et Catherine Marcot né le 14 juin 1773.
  • Louise Victoire Aglaé fille de messire Julien Gabriel de Flavigny, chevalier Seigneur la maison noble du Luc, ancien mousquetaire de la garde du Roy, et demoiselle Anne Lancestrée née le 12 décembre 1772.
  • Rose Elisabeth, Charles Auguste enfants de Jean Jacques de Besse de Maurian, seigneur de Maurian, et de Elisabeth Andrieu nés le 25 septembre 1780 et le 1er juillet 1786.
  • Marguerite Colette fille de Pierre Eusèbe Chatard de Sénéjac écuyer et de Marie Marguerite de Castelnaud d'Essanault née le 6 mars 1790.
  • André Jacques Vital fils de Hugues Vignes, négociant ancien consul de la juridiction consulaire de Bordeaux, et Anne Acquart né le 16 juin 1788.
  • Jean Valentin fils de Daniel Christophe Meyer, négociant à Bordeaux, et Marie Andrieu né le 13 octobre 1790.
  • Jean, Jeanne, Anne, Arnaud et Marguerite enfants de Guillaume Lamolie Lataste Labarthe, procureur d’office, et Catherine Brun nés le 17 novembre 1778, 6 avril 1781, 22 novembre 1782, 16 avril 1785 et 2 fevrier 1787.

 

Texte de Martine Le Barazer à partir des registres paroissiaux de la commune de Blanquefort.

 

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